OS [Formule 1 / MotoGP ]

Death ( L.H x C.L )

Je ne sais pas ce qui est le plus impressionnant : le choc entre les deux Mercedes ou le vol plané qu'a fait la voiture du quintuple champion du monde avant de prendre feu. Je m'arrête d'urgence et descend rapidement. Mes dirigeants ne disent rien. Ils ont eu accès aux vidéos via ma caméra. Bottas est déjà sorti de son véhicule et vient de retirer son casque. Il semble perdu, sonné. Je m'approche du troisième véhicule alors que Verstappen et Sebastian vient de se stopper et de descendre de leur monoplace. Quand j'atteins, enfin, la voiture de Lewis, je m'agace sur la ceinture qui refuse de se détacher. L'allemand qui court pour la même écurie que moi passe de l'autre côté et m'aide. Il s'acharne sur la ceinture alors que les flammes s'intensifient, nous forçant à reculer. Max m'attrape et me fait reculer.

Max - Occupes toi de Bottas, j'aide Sebastian. 

Sa voix me prouve que c'est un ordre, pas un conseil. Il me pousse vers le finlandais que je rejoins. Les autres véhicules se sont arrêtés aussi et les pilotes commencent à venir aider le quatrième et le cinquième de la course. Grosjean et Raikonnen sont déjà près de Bottas, les secouristes arrivant. Extincteur en main, ils aident les gars à sortir Lewis en tentant de combattre les flammes. Ils mettent près d'une minute à faire sortir Lewis. Quand je tente de m'en approcher, Romain m'attrape et m'éloigne. L'atmosphère est lourde alors que les monoplaces sont tous arrêté. 

Sirènes.

Secouristes.

Massage cardiaque.

Ce sont les trois mots qui résonnent dans mon esprit quand on m'envoie en salle d'attente. Ce n'est un secret pour personne sur les circuits : Lewis Hamilton a fait tourner la tête de Charles Leclerc. Et l'inverse est vrai aussi. Ils m'ont permis de monter avec lui pour son transfert à l'hôpital le plus proche. Malheureusement, dès notre arrivée, on nous a séparé. Ils l'ont emmené vers un bloc opératoire et ne m'ont, logiquement, pas laissé passer. C'était normal, mais je les déteste quand même. La peur me tord le ventre. Par chance, son casque est resté en place malgré la violence du crash. C'est probablement ce qui l'aura sauvé s'il s'en sort : son équipement qui a tenu en place. 

Alarme.

Pas de courses.

Lewis Hamilton.

Ce sont les trois expressions qui suivent. Les médecins entrent et sortent du bloc à une vitesse vertigineuse. Une nausée m'assaille alors que l'une des infirmières sort, couverte de sang. La salle d'attente va pouvoir m'attendre longtemps. Je ne bougerais pas d'ici. Je veux des nouvelles le plus vite possible. 

Heure.

Du.

Décès.

Ma gorge se noue et ma tête se met à tourner. Ces trois putains de mots tournent en boucle dans ma tête. Il est mort. On n'a pas réussi à le sauver. Je me laisse glisser le long du mur, les larmes brouillant ma vue. Après Jules, il fallait que je le perde lui. Peut-être que je porte la poisse aux gens que j'aime. Sans doute, d'ailleurs.