Chapitre III

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« And the first time you touched me, I felt love »

Shania Twain – You still the one

*

— On dirait bien que la foudre est tombée sur la borne électrique, souffla Casey d'un air tragique.

— On dirait bien que vous êtes perspicace.

Les deux hommes ne pouvaient détacher leurs regards du temps qui grondait dehors. Plusieurs cartons et sacs poubelles traversaient la rue, poussés par la force du vent. Les gens peinaient à marcher et se couvraient la tête avec leurs sacs.

Et puis, Casey se souvint du jour où James avait fait installer des portes se bloquant automatiquement en cas de coupure de courant, pour ne pas que ça arrive lorsque le bar est fermé et qu'il se retrouve avec la porte ouverte, à la vue de tous. Il se mit à rire en se pinçant l'arête du nez, sous le regard foudroyant de Lenny qui ne comprenait rien à cet étrange et soudain comportement.

— Va donc vérifier si la porte est toujours ouverte, mon ange.

— Pourquoi elle ne le serait pas ? grogna Lenny, pas franchement rassuré par cette demande.

— Vas-y, qu'on rigole à deux.

Lenny, soupirant longuement, fit le tour du comptoir afin de rejoindre la porte d'entrée. Il appuya sur la poignée et, pas de doute, celle-ci était bien fermée et l'alarme au-dessus de sa tête clignotait silencieusement d'une lumière rouge vif. Il commençait à paniquer, son cœur n'aurait pas pu battre plus vite qu'actuellement.

— C'est quoi ce putain de bordel ? cracha-t-il, inhabituellement agressif. Pourquoi elle... ne s'ouvre pas ?! Bon sang !

— Parce que James a fait installer un système qui la bloque lors des coupures de courant. Elles sont fréquentes la nuit.

— Pitié, dites-moi que c'est une blague, souffla l'adolescent, au bord de la crise de nerf. Dites-moi qu'il y a une sortie de secours.

— On va certainement passer quelques heures ensemble, tu ferais mieux de me tutoyer et, si cela ne te dérange pas, je vais me servir un petit whisky.

Putain, fais chier !

Lenny essaya d'ouvrir la porte, en vain, optant pour une dizaine de manières différentes. Il se dit qu'il pourrait la crocheter, mais il n'en était pas réduit à ce point de désespoir. A côté de ça, l'idée de passer la nuit avec un ivrogne dans un bar qui n'était pas le sien, ça ne l'enchantait que très peu. Il adressa une œillade furtive à Casey qui sifflotait joyeusement, buvant à même le goulot le peu de whisky qu'il restait dans la bouteille de Redbreast. Evidemment, qu'elle était vide ! Combien en avait-il déjà avalé, ce soir ?

— Rester à côté de la porte ne va pas l'aider à s'ouvrir.

— Je veux rentrer chez moi, souffla Lenny dans un profond désespoir.

— Tu es claustrophobe ? Ma mère l'était, tu peux te coucher sur le sol, mettre tes pieds sur une chaise et inspirer profondément à plusieurs reprises.

— Je ne suis pas claustrophobe, mais je ne veux pas rester ici !

Casey s'étonna faussement, haussant les sourcils en prenant son élan afin de s'asseoir sur le comptoir. Ses yeux étaient rivés vers l'adolescent qui semblait de plus en plus mal à l'idée d'être coincé dans cet endroit de malheur.

— Tu ne veux pas rester ici car... je suis là ?

— Entre autres, oui.

— Tu ne m'aime pas beaucoup, hein ? Répliqua-t-il, les lèvres étirées dans un rictus attendri.

Still The One || MxMOù les histoires vivent. Découvrez maintenant