Partie 2

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Cette voix, elle n'avait pas changé, toujours la  même après toutes ces années. Je pris quelques secondes avant de me retourner vers cette femme. Au moment où mon regard croisa celui de ma mère, je ressentis comme un pincement au coeur, un bouillon d'émotions et de sentiments que je n'arrivais pas à discerner indépendamment les uns des autres. 

- Maman? 

Je restais là, à un mètre, ne sachant pas vraiment comment la saluer. Un sourire ornait son visage qui malgré tout n'avait pas tant changé. Sa longue chevelure brune était parsemée de quelques cheveux blancs, quelques légères lignes marquaient son front sans pour autant la vieillir mais c'était toujours la même seulement avec un ensemble de chez Louis Vuitton, loin de ses jeans et de son style hippie de l'époque. 

Un homme vint prendre ma valise et je me dirigeais vers la sortie, côte à côte avec cette femme avec qui je ne trouvais plus aucun point commun. On s'arrête devant une BMW noire aux vitres teintées, a contrario de son ancienne Polo qui tombait en panne tous les 100 km, son mode de vie était définitivement monté d'un grade voir de 3 ou 4. Une fois ma valise dans le coffre je regardais les alentours mais seulement un ballet incessant de voitures et de taxis, aucun gratte-ciel à l'horizon. 

J'allais rentrer dans la voiture et c'est là que je le revis. Faisant la queue pour un taxi, les yeux toujours sur son téléphone mais je pouvais voir son profil gauche. Comme s'il avait senti mon regard, ses pupilles quittèrent son écran pour se bloquer sur les miennes. Le temps d'un instant, le temps s'arrêta, ses yeux d'un brun profond, je ne voyais rien d'autre. Son visage sérieux et sans expression ne faisait que rajouter un charme à ce que je voyais déjà. Mais ce moment ne dura qu'une fraction de seconde avant qu'il ne monte dans un taxi. Quand à moi, je rentrais dans la voiture, m'installant sur la banquette arrière aux côtés de ma mère puis le chauffeur s'engagea sur la route. Je pouvais sentir l'atmosphère pesante dans l'habitacle et c'est ma mere qui brisa ce silence.

- Tu as fait bon voyage? Tu es fatiguée? Nous comptions t'emmener au restaurant pour ta première soirée mais on peut manger à la maison ce soir si tu préfères. Les garçons, Steve et Victoria sont impatients de te rencontrer. 

J'avais envie d'une petite soirée tranquille pour ce soir mais je n'avais aucune envie de froisser leur plan si parfait. Et j'optais pour le restaurant. 

Steve était son nouveau mari et d'après ce que j'avais compris, il avait 3 enfants d'un précédent mariage, deux garçons dont je ne connaissais pas le nom et une fille à peine âgée d'un an de plus que moi et qui était à l'université de Columbia, nous avions échangé un peu via les réseaux sociaux mais sans plus.

- Tu vas adorer New York, si je me souviens bien, tu as toujours visiter cette ville. Vic s'est proposé de te faire visité la ville ce weekend. Et demain je me suis dit qu'on pourrait passer la journée ensemble, je pense qu'on a beaucoup à rattraper...

Je pouvais entendre à sa voix qu'elle n'était pas très à l'aise et je la comprenais totalement, j'étais dans le même état. 10 ans pouvaient résonner comme une éternité pour certains, après tout ce temps, nous étions pratiquement étrangères l'une et l'autre, ce qui pouvait expliquer cette ambiance. Mais je voulais arranger les choses et le fait que ma mère ait pris les devants me rassurait.

- J'adorerais, ça serait avec plaisir. dis-je avec mon plus beau sourire.

En regardant par la fenêtre je pouvais voir la ville se rapprocher, quelques buildings pointaient le bout de leurs nez, j'observais, gardant toutes ses images dans un coin de ma tête en prenant mentalement des photos que je pourrais ensuite dessiner. Je jouais mentalement la fameuse chanson d'Alicia Keys du même nom que la célèbre ville dans laquelle j'allais passer l'été. 

Une vingtaine de minutes, des immeubles à n'en plus compter et des bouchons ininterrompus plus tard, la voiture ralentie devant un petit immeuble dans l'Upper East Side avant de s'arrêter complètement. Il devait y avoir 10 étages au total, haut mais pas autant que ses voisins les gratte ciel. La devanture me laisse bouche bée avec des moulures magnifiques ornait la façade. 

Je ne fus même pas étonnée de voir que l'ascenseur nous menait au Penthouse et donc le dernier étage. Les portes de métal s'ouvrent sur un grand salon vitré ainsi qu'un escalier sur ma droite. La vue sur Central Park était à couper le souffle. Je n'avais pas de mots pour décrire ce qui s'étendait devant mes yeux. 

- Tu aimes? 

- C'est magnifique. 

Des pas précipités dans les escaliers me tirèrent de mes réflexions et je vis apparaitre devant moi deux têtes blondes. Le plus jeune courut vers moi, agrippant mes jambes tandis que le plus âgé restait en retrait, un sourire taquin sur les lèvres avant de se diriger vers moi en me tendant la main. 

- Celui qui ne te lâches pas, c'est Zach et moi c'est Elliott. On a beaucoup entendu parler de toi.

- Malheureusement je ne sais rien de vous mais j'ai hâte d'apprendre à vous connaître.

- Viens je te montre ta chambre. me dit Elliott.

Zack devait avoir 10 ans et Elliott aux environs de 16 ans. Ma mère avait déjà déserté. Toujours pendu à mes jambes Zach montait les escaliers au même rythme que moi mais ça ne me dérangeait pas, j'avais toujours adoré les enfants et être fille unique n'était pas particulièrement drôle. 

Je me sentais comme Serena ou Blair dans Gossip Girl, la ville à mes pieds me demandant simplement de l'embrasser. Cette chambre faisait le double de la mienne en Angleterre et toute notre maison pouvait rentrer dans le salon qu'on avait vu à l'entrée. Tout était blanc et très épuré, un lit king size, une penderie et une salle de bain attenante. Le design modern n'était pas ma tasse de thé qui préférait le rustique et le bois. 

Quand tout le monde quitta ma chambre, j'en profitais pour me rafraichir et appeler mon père et lui dire que j'étais bien arrivé et partagé mes premières impressions. Ma mère apparut en compagnie d'un homme qui devait être Steve, il était blond et assez grand. Il me tendit la main et se présenta. Ma mère avait définitivement un type, car il ressemblait à mon père. 

- On part dans une heure, il y a des vêtements dans la penderie si tu veux. me dit ma mère.

J'ouvris les portes de la penderie et je faillis avoir une crise cardiaque en voyant son contenu. Mais où j'avais atterri? J'étais sûrement dans un rêve et j'allais me réveiller. Je me pinçais le bras. 

A Little Twist Of FaithOù les histoires vivent. Découvrez maintenant