Dessins.

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Nicolas

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Nicolas.

- Nicolas ? Je crois qu'on devrait parler, toi et moi.

Je reconnaîtrais entre mille cette voix cinglante. Déglutissant avec difficultés, je fais tout pour paraître confiant lorsque je m'exclame en me retournant :

- Charline ! Eh bien, y en a une qui n'est pas du matin !

Bravo, Nicolas. Très intelligent.

- Oh, tu sais, j'ai peu dormi tellement j'ai fait la fête, hier soir, répond-elle sur le même ton.

Du coin de l'œil, je vois Anaëlle s'éclipser discrètement et je donnerais n'importe quoi pour la rejoindre afin d'éviter cette confrontation.

- Ecoute, Charline ...

- Eh, personne ne t'a dit que tu pouvais parler ! Et j'en ai assez de tes beaux discours. C'est plutôt à moi de te dire le fond de ma pensée, crache-t-elle avec violence.

Ça n'annonce rien de bon pour moi, je doute qu'elle veuille me remercier pour la barquette de frites que je lui ai payée, hier soir.

- Tu es tellement, tellement, décevant, Nicolas. Je n'arrive pas à croire que j'ai pu, rien qu'un instant, penser que je pouvais te faire confiance. Tu me dégoûtes.

Je vois bien qu'elle lutte pour retenir ses larmes. Ses ongles sont enfoncés dans l'accoudoir de son fauteuil et on peut lire toute sa fureur, sa déception, dans son regard. Je m'en veux tellement de la voir dans cet état. Je voudrais la prendre dans mes bras, sécher ses larmes, m'excuser jusqu'à ce qu'elle me pardonne.

- Charline, tenté-je une nouvelle fois.

- Tais-toi ! hurle-t-elle. Tu te crois plus malin que les autres ? Tu penses que tu t'en sortiras toujours sans problèmes ? Eh bien, sache que ça ne marche pas avec moi, Nicolas ! Tu ne peux pas simplement demander pardon et espérer que tout redevienne comme avant.

- Mais écoute- moi, je ...

Elle est à deux doigts de me gifler. Sa main se lève, mais retombe presque aussitôt, comme si elle savait pertinemment que ça n'arrangerait pas la situation.

- Ecoute-moi bien, Nicolas. Je ne veux plus jamais que tu m'adresses la parole. Chacun continue le voyage de son côté, sans se parler.

- C'est ridicule ! m'écrié-je, effaré.

- Tout est de ta faute ! explose la jeune femme.

Elle continue à m'accuser, des insultes, plus créatives les unes que les autres, ponctuant ses paroles. Je ne l'écoute plus. L'idée d'avoir tout gâcher avec elle me fait presque oublier sa présence.

- Nicolas !

Lui lançant un regard désolé, je me lève et retourne au bus, la laissant seule. Je n'ai tout simplement plus le courage de l'écouter.

Destination : Vie ParfaiteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant