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— Prise de conscience, je sais que les barreaux se referment sur mon corps. Je ne bouge pas, je sais que c'est trop tard. J'accuse. Je me renferme. Les yeux humides je tente de l'en dissuader. Mais j'ai tort, et c'est pire. Un élan d'amour qui me ronge la peau du cou, qui abîme mes cheveux châtains et mes lèvres rosées. Je suis juste un peu trop aimé.

Je le suis dans l'allée, il est noir, il brille. J'aurais aimé briller autant que lui. Le bois du cercueil illumine l'église. Puis mes yeux remontent vers le visage de l'homme en face. Il pleure, il pleure réellement. Je sais qu'il souffre, moi aussi j'en souffre. Mais lui, il est encore là.

Sa main se pose sur le cercueil, il est doux. J'aurais aimé qu'il le soit toujours avec moi. Il embrasse le bois vernis, ses soubresauts le rendent si pure et j'aimerais pouvoir lui dire que ce n'est rien, parce que je l'aime. Que tout ira bien cette fois.

Sa douleur me noie le ventre, j'ai envie qu'il me frappe de nouveau parce que c'était la seule façon de me sentir aussi vivant. Il est malheureux, je lui manque, il me manque.

Le prêtre bénit mon cercueil, il bénit mon corps. Et je vois le magnifique visage de mon amant, celui qui m'a envoyé là.

Ma mère est là, elle juge mon mari du regard, elle le hait je le sais. Parce que je suis mort sous les coups de l'homme qui m'aimait et que j'aimais.

Je ne lui en veux pas, il est malade. Il avait juste besoin d'aide. Je l'aimerais toujours, même aussi loin. Je l'aimerais encore.

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⏰ Dernière mise à jour : Jul 04, 2019 ⏰

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