Chapitre 14

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Nous continuâmes de rassembler des documents, données, et relevés de comptes bancaires pendant quelques jours, puis Cooper nous annonça que son père rentrerait dans la semaine suivante. Interpol avait désormais assez d'informations pour détourner l'énorme trafic de drogue et d'armes.

Nous avions repris les cours normalement, mais je devais toujours me tenir aussi proche de Cooper qu'avant. J'étais censée être sa petite-amie, et non celle de Nate.

Toutes ces manigances commençaient à me fatiguer, mais il n'y avait pas d'autre choix.

À présent, nous étions en cours de biologie, et j'étais sur le point de m'endormir. J'avais veillé jusque très tard afin d'étudier mon ordre de mission dans les moindres détails. Demain soir, j'avais rendez-vous avec le père de Cooper, pour un échange de marchandises. Enfin, c'était la version officielle. Nous allions dîner dans un restaurant, afin de discuter affaires, et de conclure. J'allais enregistrer la conversation, et le faire "avouer". À la sortie, il serait embarqué vers la prison d'Etat. C'était le plan. C'était aussi pour cela que je n'aurais pas droit à l'erreur. La moindre suspicion le mettrait sur la défensive, et tout tomberait à l'eau.

J'étais plongée dans mes pensées, lorsque l'on m'interpella. C'était une fille nommée Katia, ou Katie, je ne savais pas exactement.

"Psst, Charlie !"

Je me retournai discrètement.

- Oui ?

- Le prof te matte à mort !

Je soupirai.

- Qu'il aille se faire voir, dans ce cas.

Je levai alors la tête et constatai que Smith me regardait effectivement.

N'étant pas du genre à rougir, je lui envoyai un regard haineux ; il retourna directement à la correction de ses stupides copies.

Mon agressivité ne me surprenait pas, j'étais souvent sur les nerfs durant les 24 heures précédant un évènement important.

Je jetai un coup d'oeil à ma montre Cartier. Encore une heure et quart. Je n'allais pas tenir, c'était certain. Je tapai du pied sous mon bureau, le bruit de mon talon retentissant dans la classe. Finalement je me décidai à agir.

J'interpellai Smith :

- Monsieur ? Je ne me sens pas bien, je peux aller à l'infirmerie ?

J'interprétai ma réplique en faisant une moue plutôt mal en point.

- Vous avez terminé votre dissertation ?

- Oui.

- Hum, rendez-la moi, et allez-y.

Je me levai, marchai jusqu'à son bureau, déposai ma copie sans vraiment regarder mon professeur, puis me dirigeai vers la sortie du lycée.

J'avais besoin de me vider la tête, de prendre l'air. De respirer.

Je pris le métro jusqu'à Navy Pier, puis marchai vers l'endroit remplit d'enfants heureux. Cet endroit était typiquement représentatif de l'Amérique consommatrice, mais aussi d'une Amérique merveilleuse, que j'allais bientôt devoir quitter.

Je m'assis sur un banc situé face à la grande roue, ayant un panorama qui m'offrait une vue sur le lac Michigan.

À cet instant, j'étais bien. Ma solitude ne me dérangeait pas. Je pris mes écouteurs, et entamai ma playlist.

C'est ainsi que je passai le reste de l'après-midi à écouter de la musique en mangeant un hot dog.

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Les aventures de CharlieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant