CALIETOSS - Renaissance

Airelle S.: Fin de l'hibernation

Je dormais mal ces derniers temps et je n'étais pas dans mon assiette. N'importe où j'allais je me sentais observée et suivi par ELLE, je pouvais sentir SON regard noir dans mon dos, une impression désagréable ne me quittait plus. Je ne faisais plus rien, je ne sortais plus de chez moi tant l'appréhension de LA croiser était grande. Je me sentais stupide, il ne m'était rien arrivé et tout allait pour le mieux, pourtant je sentais que si je sortais il m'arriverai quelque chose de franchement désagréable et rester cloîtrer ainsi ne faisait que retarder l'inévitable. Pour autant je ne pouvais me résoudre à sortir. Rester seule n'était pas vraiment un problème puisque je détestais plus que tout la foule.

Non le véritable problème, c'était mes proches ; ils ne comprenaient pas ce qui pouvait me mettre dans un tel état. Ils me savaient casanière mais pas à ce point la. Le pire c'était Aiden, il me manquait et je savais qu'il m'en voulait de ne pas me confier à lui. Mais je me sentais si ridicule d'avoir peur d'un simple sentiment d'insécurité que je ne lui dis rien.

Déjà une semaine passait enfermée dans ma chambre, mais aujourd'hui je devais me résoudre à mettre les pieds dehors puisque ce soir aurait lieu des festivités en mon honneur - c'était mon anniversaire ! Je me levai et fit face à mon reflet dans le miroir.

Mes cheveux roux étaient plus emmêlés que jamais et me faisaient comme un casque. Ma peau métisse s'était éclaircie en l'absence du soleil, faisant ressortir mes tâches de rousseur ainsi que mes yeux bleus. Le tous faisait que j'avais une vraie tête de déterrée. Résignée je pris une douche et après une rude bataille - que je perdis - avec mes cheveux, le résultat s'était quand même amélioré.

Debout sur les marches de ma maison, le soleil m'éblouissait. Il me fallut quelques secondes pour m'habituer à la luminosité. Je parcourai les alentours d'un regard curieux, mais rien de suspect n'était à signaler. Je descendis les marches et me dirigeais vers mon enclos. Sans surprise j'y retrouvais Aiden qui se retourna vers moi lorsqu'il entendit le bruit de mes pas.

Il ne sourit pas comme je l'avais imaginé. En même temps à quoi je m'attendais ? Je m'enferme dans ma chambre depuis plusieurs jours déjà sans explication et je m'attends à ce qu'il m'accueille avec un grand sourire dès que je daigne réapparaître, sans même se poser de questions. Je me donnai une gifle mentale et la culpabilité m'assaillis. Non mais qu'est ce qui m'avait prit ?! N'importe quoi, j'étais vraiment stupide. Les gens ne sont pas acquis, je ne pouvais pas jouer avec comme je l'avais fais.

A mon plus grand étonnement, Aiden me prit dans ses bras. D'abord surprise, je me laissai aller contre lui. Nous n'avions jamais été très tactiles entre nous, mais cette fois était différente (enfin j'imagine). Je dois dire qu'il était plus musclé que ce que j'imaginais ! J'aimais bien me sentir en sécurité entre ses bras, ça me réconfortait plus que je n'aurais pu l'imaginer. Et la, tout de suite, j'avais vraiment besoin de ce câlin.

- Comment vas-tu ? Me demanda-t-il après avoir relâché son étreinte.

Décidément, il n'arrêtait pas de me surprendre aujourd'hui ! J'aurais du m'excuser mille fois pour mon comportement, parce qu'à coup sur il m'aurait fait la tête, mais en fait loin de la. Il semblait surtout soucieux de mon état et je m'empressai de le rassurer.

- Ça va mieux merci, tu n'as pas à t'en faire. Ce n'était qu'un petit passage à vide ne t'en fais pas.

Ce n'était pas tout à fait la réalité, mais il était inutile de l'inquiéter encore plus, alors je lui offris mon plus beau sourire.

Au même instant, un frisson remonta le long de ma colonne vertébrale. Quelqu'un m'observait, ce n'était qu'une impression, néanmoins je m'y fiais. Mon sourire se crispa mais je fis mine que tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes.