Esrayah A.: Un début compliqué

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S'il y a bien une chose que je déteste par dessus tout, c'est me réveiller avec une lumière blanche aveuglante dans la figure. Et, comme aujourd'hui ce fut le cas, je décidai directement d'être de mauvaise humeur, un point c'est tout !

Grognant je voulus tourner la tête, mais ma nuque était rigide comme si elle n'avait pas bouger depuis des lustres. Je tentais ensuite de me redresser sur les coudes mais ce fut à mon dos de refuser tout effort.

Mais qu'est ce qu'il m'arrivait, bordel ?!

Les derniers souvenirs que j'avais étaient ceux d'une boite riquiqui dans laquelle j'étais enfermée. Rien qu'à ce souvenir je frissonnais, les espaces clos ; très peu pour moi !

En regardant un peu mieux autour de moi -enfin du mieux que je pus puisque ma tête était tournée vers le plafond et que celui-ci ne me donnait pas vraiment indices sur l'endroit où j'étais- je compris que j'étais dans l'infirmerie.

- Vous sentez vous mieux madame Assael ?

Madame. La boite plongée dans le noir était donc le fameux test et apparemment je l'avais réussi. Mais comment ?

Je ne me souvenais même pas d'être entrée dans cette petite pièce. Comprenant sûrement les questions que je me posais grâce à ma tête d'ahuri elle m'expliqua :

- Je me doute que tu te demandes à quoi tout cela rime.

J'acquiessais vigoureusement de la tête en signe de réponse.

Peut être un peu trop rigoureusement étant donné les petites lumières qui dansèrent joyeusement devant moi.

- Cessez de bouger ainsi où vous retournerez bientôt dans les vapes !

Je me calmais donc et elle continua d'un ton plus doux mais néanmoins lasse de devoir sans cesse expliquer les mêmes choses.

- A votre naissance, je vous ai implanté une petite puce, ne vous inquiétez pas elle ne s'active que lors du Grand Événement quand vous avez quinze ans et se désintègre instantanément à votre réveil. Elle s'active donc la nuit et met en scène un rêve où vous êtes confronté à votre plus grande peur. Tout est fait pour que cela paraisse le plus réaliste possible.

En effet, le côté réaliste était très bien réussi...

- Quoi qu'il en soit, plus votre temps à vous sortir de ce rêve est court et plus vous vous évanouissez longtemps.

- Hum...depuis combien de temps suis-je endormie ? Ma voix me paraissait cassée et roque, bref très désagréable pour les oreilles.

- Environ une semaine, m'annonça-t-elle avec un sourire crispé.

- Quoi ?! M'écriais-je en réussissant cette fois à me redresser sur les coudes non sans quelques lumières que je chassais aussitôt.

L'infirmière fit mine de me disputer pour ce mouvement brusque mais je lui jetais un regard noir qui la fit se rasseoir sagement sur sa chaise.

- Ce n'est pas possible, ma famille, mes amies, mon travail. Bon d'accord celui-ci était plutôt le cadet de mes soucis, mais tout de même !

- Ne vous inquiétez pas vos proches ont été prévenus et votre patron averti, d'ailleurs ce dernier ne semblait pas très affecté par votre absence...

Elle me jeta un regard sévère pour ponctuer sa dernière phrase. Je souris malgré moi à l'évocation de ce dernier, effectivement il ne devait pas voir la différence...

- D'ailleurs continua-t-elle visiblement mal à l'aise, Archange - petit raclement de gorge - je veux dire l'Impérator et l'Impératrice Uriel désirent te voir dès que tu seras rétablie.

Alors que j'ouvrais la bouche pour répondre, elle s'enfuit de l'infirmerie à une vitesse affolante. D'accord... Rien de tout ça n'augurait quelque chose de bon pour moi.

CALIETOSS - RenaissanceWhere stories live. Discover now