Heureux hasard

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Il était onze heures cinquante sept et déjà Emiko pouvait annoncer que cette journée était catastrophique. Entre son réveil qui n'avait pas sonné, Isao et Dazai qui, à son arrivée dans l'appartement, s'étaient lancés des défis les plus stupides les uns que les autres en attendant que la jeune femme finissent de se préparer et l'orage prévu en fin d'après-midi, rien ne laissait présager une bonne journée. Et pourtant Dazai lui avait réitéré sa promesse d'un rendez-vous agréable.

En effet, le début fût plaisant, le détective c'était montré très galant et prévenant en lui proposant une jolie balade dans un parc à une allure convenable. Ils avaient essentiellement discuté de l'Agence et de son travail, évitant tous deux soigneusement les questionnements sur leur vie d'antan.

"Après toutes ses discutions je pense qu'il est temps d'aller déjeuner, affirma le jeune homme en se plongeant dans les yeux clairs de sa comparse. Etonnamment il n'avait jamais remarquer cet air familier chez la jeune femme, mais qui lui rappelait-elle ? Je connais un bon restaurant qu'une amie m'avait conseillée mais il y a quelques années que je n'y suis pas retourné. Voulez-vous tenter ma chère demoiselle ? Demanda-t-il avec une expression angélique au visage.

- Oui, je commence à avoir faim, répondit-t-elle d'une petite voix gênée."

Emiko était quelqu'un qui avait toujours vécue collée à son grand frère, et quand il n'était pas à ses côtés elle préférait la compagnie des livres avec lesquelles elle pouvait se détendre sans faire attention à chacune de ses paroles. La timidité de son enfance avait persisté malgré les années qui s'étaient écoulées et même si elle pouvait désormais s'adresser à des inconnus pour des renseignements, la jeune Oda gardait tout de même une certaine réserve. Avec Dazai c'était d'autant plus difficile, car par d'habiles subterfuges, il déliait la langue d'Emiko et la forçait à s'exprimer sur tel ou tel sujet si bien que le son de sa voix était tout aussi présent si ce n'est plus que celle de l'ex-capitaine de la mafia portuaire.

Dazai avait commencé à cerner le comportement de la femme à ses côtés. Jamais un mot de trop, toujours à prendre le temps de comprendre, d'écouter et d'agir et jamais se mettre en avant. Il en avait déduit dès leur seconde rencontre qu'il allait devoir s'armer de patience pour découvrir qui était cette Emiko, l'évanouie du parc à la santé fragile avec un mystérieux poursuivant à ses trousses. Il comptait sur le moment de relâche que représentait un repas pour en apprendre d'avantage sur elle et puis le repas était offert par Kunikida, celui-ci n'étant bien évidemment pas au courant, alors pourquoi ne pas en profiter.

Le détective avait mené l'invitée de l'Agence jusqu'à un restaurant bien connu de celle-ci, en faite elle commençait plutôt à bien connaitre la femme assise à l'une des tables en train de lire un document bordé d'une pochette rouge opaque qui ne laissait rien transparaître du contenu des papiers.

Dazai ne sembla pas manquer la surprise sur le visage d'Emiko et sourit. Si les deux femmes se connaissaient c'était parfait ça arrangeait bien ses plans. Il s'en frottait les mains d'avances en escortant Emiko jusqu'à la table où la pochette rouge c'était vivement refermée à leur approche.

"Hé bien bonjour ma chère Yūgure, qu'elle coïncidence de se retrouver ici après tout ce temps ! S'exclama le détective dans un ton beaucoup trop enjouée pour être sincère.

- Oui, quatre ans, répondit la mafieuse tout un jetant un discret coup d'œil à Emiko. Vous avez trouvé une charmante compagne à ce que je vois.

- En effet mais vous vous connaissez je me trompe ? Lança-t-il sans réellement attendre de réponse. Toutes les personnes qui avaient traité avec l'homme savait qu'il ne se trompait jamais.

- Nous nous sommes rencontrées ici-même, c'est un bon restaurant.

- Je te l'accorde c'est pourquoi, en souvenir du bon vieux temps et de l'actuel, que nous te rejoignons à ta table, il exécuta ses paroles en tirant la chaise pour Emiko avant de s'assoir à son tour en fasse de son ancienne connaissance. Un repas partagé en bonne compagnie est toujours meilleur.

Plume (temporairement abandonnée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant