Roman de 40 chapitres
Mérédith May croyait avoir tout ce qu'elle aurait jamais pu désirer dans sa vie. Une voix en or, une célébrité ahurissante et un compte en banque bien fourni.
Pourquoi diable aura-t-il donc fallu qu'elle le rencontre, ce gangs...
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Nous roulions à 70 Km/h, dans la camaro noire de Black Kid. En fait, ce n'était pas la sienne, mais celle d'un asiatique qu'il avait chopé deux semaines auparavant. Je commençai sérieusement à regretter d'avoir accepté que ce soit lui qui m'accompagne.
J'étais coltiné entre deux meufs brunes presque complètement dénudées qui remettaient une ènième couche de maquillage sur leurs visages de poupée, nous étions en retard de trois heures, et les effets de l'herbe commençaient à se dissiper dans mon corps.
Nous étions déjà à Portland, serpentant les rues illuminées de la ville. Tous les immeubles brillaient de mille feux. Il y avait tant de panneaux publicitaires que j'en avais le tournis. Même s'il était vingt-trois heures, la circulation ne s'était pas pour autant estompée.
Black Kid massacrait une reprise de la chanson Love Money Party de Miley Cyrus et Big Sean. Il avait attaché ses rastas avec un foulard noir tamponné d'un crâne. Un simple démembré noir exposait les tatouages sataniques sur ses bras, tandis que son jean blanc ne demandait qu'à être baissé par une de ces nasco de la nuit.
C'était un asiatique métissé, à la peau noire et les dents recouverts de grillz argentés. La plupart du temps, lorsqu'il ne pinait pas l'une de ces gonzesses trop arrangées, il dealait de la came et de la dreu.
Rapidement, nous arrivâmes devant la porte d'un club dont l'enceinte brillait et mettait en exergue le nom The Club. Très original !
— C'est bon Dam ! Arrête de chialer ! plaisanta-t-il en claquant la portière de sa voiture. Nous sommes bien arrivés non ?
— Tu sais combien je déteste le retard Black ! répondis-je en enfilant ma veste de cuir noire. Bon, c'était celle de Black Kid, qui je suis sûr, l'avait piqué à quelqu'un, mais on s'en branle ! La soirée était fraiche, et boire un verre ne me ferait pas du mal.
— Arrête de te la jouer réglo mec ! ricana-t-il, on me la fait pas à moi ! Allez viens, on y va ! La fête battait déjà son plein. Il faisait plus chaud à l'intérieur qu'à l'extérieur. Je restais bien en arrière de Black, tandis que lui, il saluait pratiquement tous ceux que nous croisions dans le club.
La musique assourdissante nous empêchait de nous entendre causer. Les stroboscopes lumineux m'aveuglaient de leurs clignotements multicolores.
L'espace d'un instant, je me surpris en train de contempler les strip-teaseuses se mouvoir sur des barres de pôle-dance légèrement surélevées par rapport au reste de la place. L'odeur affriolante du haschisch rôdait dans le club, et rien que d'en humer cette exhalaison, je me détendis un peu plus.
L'engouement de la fête avait déjà emporté Black, qui avait commencé à danser comme un forcené. Il fallait vraiment que quelqu'un lui dise qu'il dansait vraiment mal. Parfois, je me demandais ce qui attirait les meufs vers lui. Car oui, les meufs, il en avait à ses pieds !
J'attrapai un verre de scotch au passage et l'avalai cul sec. Un autre également y passa. Je me sentais déjà bien mieux. Cependant, il fallait que je reste un tant soit peu lucide pour la partie de poker à venir. J'avais plutôt intérêt, si je voulais pouvoir inviter Melinda à un restaurant le lendemain.
Alors que je traversais la piste de danse, des corps se frottaient contre moi, m'excitant, m'aguichant. Je sentais des mains me caresser de partout, sans pour autant savoir quels étaient réellement les propriétaires de ces mains baladeuses. Black Kid avait l'air d'adorer ça. Il se frottait volontairement sur tout ce qui bougeait, un verre de whisky à la main.
Ce gars était putain d'impudique ! Il aurait carrément pu sauter l'une de ces yatchbis ici sans ressentir le moindre gêne. Déjà qu'il ne prenait jamais la peine de dissimuler son érection qu'importe l'endroit où la trique pointait le bout de son nez. Parfois, je me demandais s'il n'était pas exhibitionniste, tant il aimait choquer le public avec son engin qui, je devais l'admettre, battait plusieurs records !
Nous rejoignîmes le reste de la Z-Band, attablé juste en face des strip-teaseuses en pleine danse érotique. Le chef de bande Ali était si concentré sur les filles, qu'il ne broncha même pas quand nous nous jetâmes près de lui sur le sofa rouge. Ronk quant à lui, glissait des billets entre le string de l'une des danseuses, déjà bien aguiché à en voir la bosse sur son jean.
Je détournai immédiatement le regard, qui se posa sur Saïd, le gros de la bande. Avec ses cent vingt kilos, on aurait pu penser que son embonpoint constituerait un handicap pour lui ; pourtant, c'était le roi de la baston dans les boites de nuit. Maintenant, il était occupé à pécho une meuf qui avait l'air d'adorer ça.
Soudain, alors que mon regard divaguait sur la piste de danse endiablée, mes yeux se posèrent sur elle. Elle me sourit... je lui souris... elle me fit un clin d'œil, je lui fis signe d'approcher...
