Roman de 40 chapitres
Mérédith May croyait avoir tout ce qu'elle aurait jamais pu désirer dans sa vie. Une voix en or, une célébrité ahurissante et un compte en banque bien fourni.
Pourquoi diable aura-t-il donc fallu qu'elle le rencontre, ce gangs...
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Wow...rien avoir avec l'extérieur, trop imposant et trop strict ! L'intérieur était incroyablement chaleureux. Le vestibule était décoré de lanternes en bambous, dans lesquelles brillaient des bougies de noël rouges, dont l'odeur rappelait singulièrement celle du pamplemousse.
—Viens suis-moi, nous allions justement passer à table.
— Ah non...non Zayne, refusai-je vigoureusement. Je t'en prie, je veux pas abuser !
— Abuser ? s'esclaffa-t-il en me conduisant dans une pièce, d'où venait un semblant de cantique de noël. Plus nous nous rapprochions, plus je reconnus le timbre unique de Mariah Carey, qui chantait le célèbre All I Want For Christmas Is You.
— Zayne chéri, qui était-ce ? cria une femme en venant à notre rencontre avec un immense plateau rempli de dinde et de patates douces, dont l'odeur épicée me liquéfiait la bouche.
— Un ami, maman ! répondit-il sur le même ton enjoué. C'était donc sa mère. Je pris du temps de l'observer, alors qu'elle déposait le plateau sur la table à manger, déjà incroyablement fournie.
— Ah enfin, t'en amènes un à la maison ! soupira-t-elle joyeusement en faisant fi du rouspétage de son fils. Elle me serra dans ses bras. Je me raidis immédiatement. Je n'avais pas l'habitude de tels élans d'affections. Enchantée de vous rencontrer, je m'appelle Dolly. Mais pour vous ce sera madame Wayne ! plaisanta-t-elle.
Elle avait une aura très plaisante, en harmonie avec cette maison. Ses cheveux blonds dorés lumineux étaient ornés de petites perles adamantines. Elle avait une longue robe de soie rouge carmin, enserrée à la taille par un nœud, et qui s'evasait légèrement jusqu'à retomber en cascades, flottant au-dessus de ses escarpins Louboutin.
Je les reconnaissais car Leïla avait un jour eu l'obsession d'en acheter les même, jusqu'à ce qu'elle se rende compte que c'était juste un rêve qui n'avait même pas le droit d'être fait par des gens de notre milieu. Finalement, elle l'avait volé.
— Enchanté madame Wayne, je m'appelle Adam ! murmurai-je, intimidée par tant de beauté et de bonté.
— Oh je t'en prie, appelle-moi Dolly, ne me vieillis pas plus que je ne le suis déjà, pitié ! opina-t-elle entre deux gloussements, en retournant vers la cuisine.
Finalement, sa joie m'atteignit et je ne pus m'empêcher de sourire. «Zayne, cria-t-elle de la cuisine, sers un verre de scotch à ton ami voyons, le temps que je démoule le cake. Je crains que ton père n'arrive à faire un choix au magasin de sapins, s'esclaffa-t-elle, il y est allé depuis déjà deux bonnes heures !»
— Ok maman, hurla Zayne derrière sa fausse barbe blanche, je lui enverrai un texto. Il y avait quelque chose dans cette famille que je n'avais jamais rencontré, nulle part ailleurs. Je ne pouvais expliquer ce je ne sais quoi, ce petit grain de folie qui forçait mon admiration...bordel, j'adorais ça ! Viens Adam, assied-toi ! m'exhorta Zayne en me conduisant à la table affriolante. Il prit place près de moi, sur une chaise au dossier incroyablement tendre.
— Je ne veux vraiment pas m'incruster dans ce dîner familial, j'avais juste une faveur à te demander.
— Une...faveur ? s'étonna-t-il, ce qui me conforta dans l'idée que j'abusais vraiment de lui.
— Je suis vraiment désolé, c'est malpoli de ma part...après tout ce que tu as déjà fait pour moi, je ne devr...
— Non Adam, je t'en prie ! je suis juste surpris parce que...c'est surprenant ! tu veux un service de ma part, et non de la part de Meredith ?
— Meredith... répétai-je, en songeant qu'il me serait compliqué de remplacer le « Melinda » par le « Meredith » dans ma tête. Oui Zayne, il n'y a que toi qui puisses m'aider. Meredith ne doit pas être au courant, s'il te plait. Crois-moi, si je pouvais je ne te dem...
— Chut chut chut chut Adam, m'arrêta-t-il, tu peux me demander tout ce que tu veux...tout... je hochai la tête et lui expliquai pour ma cabane, dans tous les moindres détails.
Si je voulais qu'il m'aide, je ne devais avoir aucun secret pour lui. Même si c'était difficile de lui raconter ma situation, je m'étais déjà persuadé que c'était ce qu'il fallait faire. Mettre mon orgueil de côté, pour sauver le peu qu'il restait de ma famille.
— J'ai juste besoin que tu m'aides à payer les réparations, rien de plus.
— Je comprends tout à fait Adam, acquiesça-t-il, et je suis disposé à t'aider. Après le déjeuner, j'appellerais les réparateurs. Mais à une seule condition.
Je sentis mon cœur faire un bond. Qu'allait-il exiger de moi ? Je m'étais peut-être trompé à son compte, peut-être était-ce un piège, ou un subterfuge pour me priver de mon héritage, de mon seul chez-moi... je n'avais qu'un moyen de le savoir...
