21 mars 1916

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21 mars 1916


Nous voilà arrivés sur le front depuis un bon mois maintenant, ici le temps semble figé sous une pluie constante d'obus. Nos pertes en officiers sont assez élevées. Notre environnement ressemble à une succession de trous d'obus de tous calibres qui se chevauchent; le sol est tapissé de corps ou de morceaux d'hommes qui se confondent avec la terre, comme intégrés au paysage. Je suis horrifié de devoir survivre au milieu de tout cela, je ne veux pas mourir ici, que l'on m'oublie comme tous ces autres soldats défigurés, qui ne seront jamais identifiés. Je pense à ces familles de soldats dont le manque est permanent et l'attente aussi longue pour elles que pour nous. Nous ne savons pas qui sortira vivant de cet enfer et pourra revoir sa famille.

Il m'arrive souvent de penser à mes proches et au sublime paysage de ma capitale,Paris, où se trouve mon foyer si confortable et chaleureux. Je pense aux bons petits plats que préparaient ma femme et aux bonnes odeurs qui se répandaient dans la maison.

Désormais cette petite vie paisible est terminée et nous devons nous concentrer pour éviter l'avancée d'ennemis. Les conditions de vie sont très difficiles dans cet environnement sinistre et sombre. La moindre lumière ou le moindre bruit pourrait être fatal.

Verdun et ses soldats françaisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant