Mai 1916

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mai 1916


Il est de plus en plus dur pour moi de savoir quel jour nous sommes exactement; depuis peu j'ai perdu la notion du temps. J'écris ces lignes pour ne pas perdre la raison. J'ai besoin de me confier à quelqu'un, de raconter cette partie de ma vie si difficile et terrifiante que je vis et que j'endure chaque jour sans même savoir si j'aurais l'occasion de revoir une éclaircie un jour. J'ai dû abandonner ma femme et lui laisser la garde de mes deux enfants à la capitale. Que Dieu veille sur eux et me permette de les revoir bientôt. Cette nuit un homme est mort à deux pas de moi. S'il n'avait pas été là, c'est moi que la balle aurait traversé. Il fait froid la nuit et nous souffrons beaucoup, le ravitaillement n'est pas arrivé et nous sommes faibles. Nous vivons au milieu des rats, de la boue et des maladies qui se propagent très rapidement. Nous n'avons rien pour nous soigner; les conditions d'hygiène sont catastrophiques.

Les journées sont de plus en plus longues et la nuit de plus en plus courte. J'aimerais me distraire mais nous devons être vigilants à tout instant. Dans les tranchée nous essayons d'éviter le moindre faux pas afin de survivre et qui sait, de pouvoir ressortir vivant de cet enfer.

Verdun et ses soldats françaisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant