Chapitre XIX.

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PAUL

Nous voilà arrivés au Portugal. À Lisbonne. C'est beau, et il fait vraiment chaud. J'ai jamais vu ma mère autant sourire, Lena aussi heureuse. Et moi, je me sens enfin comme tout le monde. Lena attrape ma main et nous nous baladons dans les rues heureux, Arthur et Léo près de nous.

Cette année m'aura tant apporté, m'aura tant fait évoluer. Je n'étais pas le même en Juillet dernier. J'étais vraiment à la dérive, et ça, c'était avant que Léonard ne débarque de nulle part.

"Salut Zélia. Je voudrais te remercier d'être partie ce soir là. Tu es vraiment très jolie, très gentille, peut être un peu trop directe. Je n'ai pas eu besoin de changer pour la personne qui m'aime maintenant. Ça a été la révélation. Tu ne pouvais pas m'aimer, sinon tu ne m'aurais pas demandé de changer. Ce que je ne comprend pas c'est pourquoi une fille comme toi est sortie avec un garçon comme moi. Je n'avais rien à t'apporter de plus que ce que tu avais déjà. Peut être de l'attention. Tu avais continuellement besoin d'attention, ça faisait ton charme, ça ne m'a pas empêché de fortement t'apprécier. Je ne t'ai jamais demandé de changer, parce que dans ma naïveté j'ai cru que tu pourrais être la femme de ma vie. Heureusement pour moi, j'ai trouvé la personne qui m'aime comme je suis. Qui a depuis longtemps accepté l'idée que c'était difficile pour moi de me dévoiler. Ne prépare pas de grand retour, j'ai évolué, mais pas pour toi, peut être un peu grâce à toi. Parce que j'avais jamais autant chialé que quand tu es partie en me disant que je ne méritais rien qui venait de toi. C'est toi qui avait fait le premier pas pourtant, je ne t'avais rien demandé. Tu sembles vraiment quelqu'un de bien pourtant Zélia. Mais je crois que tu ne t'acceptes pas comme tu es et ça te ronge. Au fait, la personne c'est Léonard. Detrompes toi, il n'est pas comme tu penses. Tu vois, à force de te détester tu te mets à juger les gens. Et c'est mal Zéli. Fais bien attention à toi. Et trouves le Léonard de ta vie comme je l'ai fais. Je t'embrasse. Paul."

-A qui tu parles?
-Zélia
-Pourquoi?
-Pour la remercier. Sans elle tu serais pas là
-Ah ouais tu crois ça?
-Évidemment. T'aurais rien tenté si j'étais encore avec Zéli et que j'avais changé pour être comme elle voulait que je sois
-Je ne t'ai rien demandé moi
-Non. C'est venu tout seul. Parce que tu m'as rendu différent
-En bien?
-Évidemment. Grâce à toi j'ai l'impression de renaître
-Me jette pas de fleurs je vais prendre la grosse tête et je pourrais plus t'embrasser comme je le fais d'habitude. Ah et tu me connais mal, j'aurais tout fait pour que tu me préfères à cette fille

Je souris. Il embellit mes jours et mes nuits. Il est vraiment la personne qu'il me fallait. Je ne sais pas si c'est pour longtemps, si on passera notre vie ensemble ou si on se suivra juste pour un bout de chemin. Je ne sais pas de quoi demain sera fait, mais tant que Léonard est là je ne veux pas y penser. L'instant présent est bien plus important.

-Une photo les amoureux!

Nos mères sont toutes les deux avec leurs cellulaires. Lena est blottie contre Arthur.
Et Léonard a entouré ma taille de son bras.

Tali et Ny' sont sur le côté, nous regardant nous aimer comme deux petites filles rêvant du prince charmant.

-Ne soyez pas trop pressées les filles. Prenez votre temps, ou vous tomberez sur un gars aussi chiant que Léonard!

Elles se mettent à rire et nous rejoigne pour une autre photo de groupe. Nos mamans demandant maladroitement en portugais à un passant s'il pouvait nous prendre en photo. C'est à partir de ce jour que cette photo ne quittera plus jamais mon porte-feuille. C'est ridicule et vieux jeu, je sais. Mais la famille Le Naour a été bien plus présente que n'importe qui pour moi ces derniers temps. C'est ma famille de coeur. Celle que j'ai choisi.

-Allô Esther?
-Salut Paul ça va?
-Oui et toi? Noam arrête!

Ma meilleure amie rit un moment au téléphone. Ça me fait du bien de la voir si heureuse.

- Ça va. Bon écoute je vais te laisser tu as l'air vraiment occupée! Bisous de Lena, Arthur, Léo et moi! Profites bien!

-Merci. Bisous à vous les amoureux! Bisous à vos mamans aussi!

Et elle a raccroché. Éclatant de rire encore une fois.

-Noam la rend heureuse
-C'est un bon gars
-Heureusement qu'il est parti
-Heureusement que tu étais là
-On se parlait pas à l'époque
-J'avais l'espoir que tu sois gay vu que tu sortais avec aucune fille. C'était grave mon objectif de sortir avec toi
-Et maintenant c'est fait
-Et maintenant je te quitte plus jamais
-Bon vos phrases m'ennuient. C'est quand que vous vous disputez? Même Arthur et moi on est pas si dégoulinants d'amour!
-Jalouse mini Paul?
-Ta gueule Léo

Il se met à sourire comme j'aime et fait voler ma petite soeur dans les airs sous l'oeil attendri d'Arthur et de moi. Je crois qu'on peut dire qu'on a parcouru du chemin et que ça nous a rendu plus forts. Ces vacances s'annoncent vraiment parfaites. Ma mère est devenue meilleure amie avec celle de Léo, ma soeur sort avec son frère. Nous avons recréé une famille.
Le père de Léo semble vraiment heureux d'avoir une si belle famille, et y a de quoi. 
Après les résultats du bac, Arthur et Léonard se sont fait adoptés par le père de Ny' et Tali. C'était une très belle cérémonie. C'était juste au retour de notre weekend au Puy du fou. Léo m'avait toujours dit qu'il adorerait y aller. Et j'ai réalisé son souhait. Un peu comme un génie.
Après le déjeuner, nous décidons d'aller à la plage.

-Eu te amo mesmo se você babar
-Eu te amo mesmo se você é chato
-Eu te amo mesmo que você me vomite
-Eu te amo mesmo quando suas lágrimas molham minha pele

Je lui ai souri de ce sourire qu'il aime tant. Il m'a embrassé sous le coucher de soleil. Comme dans les films bien clichés. Parce que notre histoire l'est tout autant qu'un film d'amour pour ado. C'était prévisible et on ne se doutait de rien. C'était un malentendu, on a pas su se comprendre mais c'est mieux. Parce que je ne changerai pour rien au monde la situation. Il n'y a rien qui me rend plus heureux que d'être dans ses bras.

***

TRADUCTION

*Je t'aime même si tu baves
Je t'aime même si tu es chiant
Je t'aime même si tu me vomis dessus
Je t'aime même quand tes larmes mouillent ma peau

Même Paul et Léonard rêvent d'amourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant