Bonus.

184 10 7
                                    

LEONARD 

Aftermath se répète en boucle, encore et encore, inlassablement. J'en connais chaque mot, chaque note, par cœur, comme si c'était l'hymne de ma vie. 

My heart is strong
Because now I know where I belong
It's you and I against the world
We are free
From this moment
From this moment
You will never be alone
We're bound together
Now and forever
The loneliness has gone
We've gone against the tide
All we have is each other now
I'm coming home now
I need your comfort》

Mon cœur connaît une douleur qu'il lui était jusqu'alors complètement inconnue. Il ne semble plus si fort maintenant que la solitude est de retour. Enfermé dans ma chambre, perdu dans mes pensées et mes souvenirs, je ne me rends même pas compte de ce qui se passe autour de moi. Tout le monde pleure, moi, je ne sais plus comment bouger.

Il n'y a que lui qui aurait pu me réconforter. Et mon cœur ne semble plus si fort maintenant que la solitude est de retour. Ils hurlent la perte d'un garçon fabuleux. D'un sourire qui réchauffait l'univers. C'était mon soleil dans mes jours de pluie. Mon étoile dans mes nuits d'insomnie. Paul, s'il te plaît, reviens à la maison. Il y a trop de larmes à sécher. Nos cœurs trop abîmés.

La chanson s'est répété en boucle. La sonnette a retenti. Mais je ne bougerais pas de notre chambre, redevenue mienne. Je ne quitterai pas des yeux tous ces objets qu'il a laissé. Je ne veux pas bouger de ma douleur inconfortable. Je veux plonger dans les tréfonds de l'enfer, dans les profondeurs abyssales de mon chagrin. Au fond, c'est plat, et peut être qu'un jour j'arriverais à remonter la perte de mon être aimé. La perte, de l'homme de ma vie qui ne m'a laissé que des souvenirs de son sourire, de ses baisers, de ses caresses, de sa voix, de son odeur. Il ne me reste plus rien que quelques futiles objets ayant appartenu à Paul Guyomard. Je n'ai pas bougé quand la porte a claqué. Qui venait nous déranger maintenant ?
Je ne bougerais pas de ma chambre. Je ne sortirais pas de mon lit. Je n'enleverai pas sa veste, ni son pull. Je ne mouillerais plus ma brosse à dents avant de mettre le dentifrice. Il était le soleil dans mes jours de pluie.

— Léonard.

Mon coeur manque de rater un battement. J'hallucine. Je vais devenir fou. Carrément fou à lier. Il me fait chier, même mort. Je ne bouge pas, ferme fort les yeux et me balance doucement d'avant en arrière, mes larmes ne s'arrêtant pas couler.

— Léo. La voix est plus douce, plus calme.

Je force mon corps à se retourner, mes yeux à se rouvrir. Il est là. Devant moi. Est-ce que mon subconscient délire ? Je me lève comme un automate et vais vers lui. Je le sert contre moi de toutes mes forces, m'écroulant en larmes à nouveau. Son odeur m'envahit de nouveau, je me sens chez moi.

— Je ne t'avais jamais vu pleurer avant aujourd'hui...

Il me sert fort, comme si j'allais lui échapper.

— Tu étais mort...
— Je suis là Léo. Juste avant d'embarquer j'ai fais demi tour. Mais tu étais déjà parti alors j'ai dû prendre un taxi. Ils parlaient du crash à la radio. J'avais plus de batterie dans mon téléphone. J'ai fais le plus vite que j'ai pu pour aller chez mes parents, ils étaient si heureux de me voir là. Lena s'est jeté sur moi en me disant que c'était toi le plus important. Je suis venue aussi vite que j'ai pu mon amour...
— Tu me fais chier Paul putain

Nous rigolons ensemble, et il m'embrasse, malgré mon nez qui coule, malgré les larmes qui ne s'arretent plus. Il m'embrasse fougueusement, puis plus doucement. Mes mains tremblantes ne quittant pas sa nuque. Ses cheveux décoiffés me tombent dans les yeux. Mais j'en ai rien à foutre, je ne vais pas râler maintenant. Il est le soleil dans mes jours de pluie, et le sera durant toute ma vie. La musique continue, il se décolle de moi et me fait tourner. Nous restons enlacés un long moment rien que tous les deux puis nous allons  rejoindre nos familles. En fond, les infos continuent de donner le bilan du crash. Je ne peux m'empêcher d'être triste pour tous ces gens mais égoïstement je suis juste heureux d'avoir retrouvé la personne qui compte le plus pour moi. Je sais désormais que tout ira bien pour nous, car je peux le dire maintenant, Paul et moi avons le droit à l'amour.

***

Salut ! Me revoilà avec le bonus que j'avais prévu d'écrire depuis longtemps. Je vais continuer la réécriture donc les chapitres seront plus fournis et peut-être que j'aurais d'autres idées de bonus. À bientôt,
Les mots ne meurent jamais. Do'

Même Paul et Léonard rêvent d'amourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant