Les servantes revêtirent Anne d'une robe blanche très légère en soie. Un fil lassait le devant de la robe laissant visible une partie de ses seins de son ventre. Ses cheveux furent détachés et brossés. Quand elles eurent finies, elles sortirent de la pièce abandonnant la jeune mariée assise seule sur le lit à attendre son époux. La chambre était plus grande que celle dans laquelle elle couchait durant la semaine qui venait de s'écouler. Elle était cependant plus sobre, la tapisserie représentait des végétaux de toute sorte, les rideaux de lit étaient en soie blanche et les draps était en coton rouge. Amédée ne tarda pas à entrer dans la pièce.
Il portait un pantalon et un haut blanc en soie. Il s'approcha d'elle sans un mot. Il la força à se lever en la tirant par le bras. Anne perdit l'équilibre et se heurta contre son torse. Amédée la serra contre lui. Anne se raidit et tenta de s'écarter. Il resserra son emprise.
- Tu as peur petite souris ? Demanda-t-il d'une voix douce
- Non, répondit-elle froidement, je n'aime pas être si près de vous.
- C'est bien dommage répondit-il en s'écartant légèrement.
Il tira sur le fil qui retenait la robe. Cette dernière tomba découvrant le corps nu de la jeune femme qui tenta de la retenir. Amédée la poussa sur le lit et profita de sa confusion pour lui écarter les jambes. Anne tenta de se redresser mais il la plaqua contre le matelas en lui serrant le cou.
- Je ne vais rien te faire, dit-il pour la calmer, je ne baise pas les putains.
Anne grogna, mais ne bougea pas. Elle était effrayée. Le visage d'Amédée n'affichait aucune expression particulière mais sa main serrant son cou évoquait de la haine et ses hanches entre ses jambes était signe de désir, cependant il n'en ressentait aucun.
Le jeune homme laissa sa main caresser le corps de sa nouvelle épouse avant de s'arrêter sur son ventre. Il s'y arrêta un moment et marmonna quelque chose. Son expression s'attendrit légèrement. Anne attrapa sa main et l'écarta. Amédée serra sa gorge la forçant à lâcher. Il la lâcha et s'écarta. Anne se redressa immédiatement et s'éloigna du lit.
Amédée s'installa sous les draps et invita Anne à la rejoindre. Celle-ci ne bougea point le fixant d'un air méfiant.
- Tu comptes rester longtemps debout ? Demanda-t-il calmement. Il va bien falloir que tu dormes à un moment ou à un autre et il y a suffisamment de place pour deux dans ce lit.
- Je préfère rester éveillé. repondit-elle d'un ton cinglant
- Je te rappelle que tu es mon épouse, ce qui veut dire que tu me dois obéissance. Sinon il pourrait arriver malheur à ton amant, et tu ne voudrais pas que ton enfants naisse orphelin tout de même.
- Mon enfant ? Mais...
Anne toucha son ventre. Amédée se redressa le sourire aux lèvres.
- Alexander m'a dit que tu en attendais un. Et j'espère pour toi qu'il n'a pas menti...
Anne se dit que cela devait faire partie du plan d'Alexander. Il était vrai que son ventre s'était légèrement arrondi mais pas au point d'une femme enceinte et qu'elle n'avait plus saigné depuis un moment, et ces saignés annonçaient qu'elle était fertile, leur absence signifiait qu'elle n'était donc plus fertile, du moins c'est comme cela qu'elle l'interprétait. Mais surtout comment Amédée connaissait-il la vrai identité d'Alexander ? De quoi avaient-ils parler lors de leur arrivée ?
Amédée renouvela son invitation. Anne céda cette fois-ci mais demeura le plus loin possible de lui.
- Vous m'avez l'air confiant, n'avez-vous pas peur que je vous assassine dans votre sommeil ? Demanda-t-elle d'un ton provoquant.
- Derrière cette porte se trouvent deux gardes, si tu m'ôtes la vie et tente de t'enfuir ensuite tu seras toute suite arrêtée et tuée à ton tour. Répondit-il sûr de lui.
Anne ne trouva rien à répliquer. Elle était à nouveau piégée. Combien de temps durera cette mascarade ? Certes les banquets lui plaisait énormément, mais les jaseries des pies qui partageaient sa table l'insupportaient. Elles devaient sûrement se douter de quelque chose au vu des réactions lors du choix du Prince et notamment celle de la reine.
Pour la première fois de sa vie, elle se mit à prier tous les dieux pour qu'ils lui viennent en aide, mais, malheureusement, aucun augure ne lui parvient. Peut-être qu'eux aussi dorment la nuit, tenta-t-elle de se rassurer. Ou peut-être avait-il mieux à faire que de s'occuper des ennuis d'une simple voyageuse prisonnière.
Anne attendit un certain temps avant de tenter de s'enfuir. À peine, se mut elle que son époux se tourna vers elle, les yeux entrouverts. Elle se figea de peur. Il filet de lumière éclairait les yeux du prince qui étaient blancs et semblait la fixer. Était-il possédé ? Était-ce une créature mangeuse d'homme ? Anne décida qu'il était plus prudent de rester sur ses grades et d'attendre qu'il se rendorme. Cela ne dura pas longtemps. Elle en profita pour sortir rapidement du lit enfiler maladroitement la robe qu'elle portait quelques minutes plus tôt. Et ouvrit légèrement la porte. Il ne lui avait pas menti, deux gardes étaient postés devant la porte. Elle s'empressa de la fermer. Amédée balbutia quelque chose d'abscons, ce qui poussa la jeune femme à retourner se coucher mais elle pris avec elle un des chandeliers qui se trouvait sur la table à écrire et le déposa à porter de main dans le cas où son mari déciderait de faire d'elle son encas.
Malgré tous ses efforts pour se maintenir éveillée, elle finit malheureusement par s'endormir peu de temps avant le lever du soleil.
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La prison d'Émeraude
ParanormalAlexander entra dans la chambre d'Anne. - C'est une magnifique robe que vous portez là. La complimenta-t-il - une prison je dirais tellement elle me comprime. Répliqua la jeune femme d'une voix étouffée - Une belle prison d'Émeraude alors. ...