Jari, Jani et Jaska s'étaient à peine éloignés du studio que déjà, le bassiste posait sur son plus cher ami un regard intense, un rictus sur les lèvres. Le batteur s'amusait de voir cet homme si avide chercher à tout savoir. Dès qu'ils furent suffisamment loin des trois autres pour être certains que ceux-ci ne pouvaient plus les voir, Jani s'approcha du brun et passa un bras autour de ses épaules.
« -Allez, dis moi tout, je sais que tu en meurs d'envie ! Entama-t-il. »
Markus réprima un rire. Visiblement, il savait que le bassiste ne lâcherait rien et la situation promettait d'être drôle, puisque Jari semblait plus joueur que jamais, à en juger par le sourire taquin qu'il arborait.
« -Mais de quoi parles-tu ? Il n'y a rien à dire, si ? Fit Jari, un sourcil arqué en regardant son ami qui soupira.
-Que se passe-t-il avec Ollie T ? Lâcha Jani, curieux.
-Ah, c'est de ça que tu parlais ! Je vois, je vois, vaste sujet n'est-ce pas ?
-Jari Salminen je t'interdis de me faire attendre plus longtemps !
-Tiens, je pensais que c'était mon rôle de mourir d'envie de te parler, j'ignorais que tu mourrais surtout d'envie de m'entendre ! S'amusa le batteur.
-Il marque un point. Précisa le claviériste qui riait de bon cœur. »
S'il prenait du plaisir à faire languir ainsi le bassiste, Jari réfléchissait. Que pouvait-il bien lui dire alors que lui-même n'avait encore ni compris ni digéré véritablement les événements de la journée ? Les images défilèrent une fois de plus dans son esprit, entre la musique, l'étreinte, les révélations et le baiser, tout était bien trop surréaliste. Il y avait longtemps que le jeune batteur n'avait plus senti un tel bonheur percer au creux de son ventre. Il se souvint avec difficulté du jour où, dix ans plus tôt, il avait senti son cœur se briser plus violemment que jamais, tandis qu'aujourd'hui, après si longtemps, après avoir perdu tout espoir de le voir un jour se reconstruire, la seule personne qu'il avait jamais aimé si profondément l'avait pris dans ses bras, balayant tous ses doutes, faisant de nouveau battre son cœur dont les blessures n'étaient plus que de mauvais souvenirs. Il n'avait pas pour habitude d'exprimer tous ses sentiments, et préférait plaisanter, sourire et écouter les autres. Aussi, s'ouvrir pour la première fois à ses amis le jour même avait été difficile pour lui, pourtant, sans cela, il n'aurait pas été en mesure de retrouver la chaleur du sourire du musicien blond qui lui avait tant manqué. Perdu dans ses pensées, il en avait presque oublié le bassiste qui ne le lâchait pas du regard pendant que le claviériste secouait la tête, levant les yeux au ciel en souriant.
« -Bon, se lança le batteur en riant, dans ma grande bonté et puisque ta vie semble en dépendre, je consens à en toucher deux mots à ton insistance ! Tout va bien, tout va mieux. On s'est retrouvés, enfin. Ca faisait tellement longtemps, mais rien a changé. Je n'aurai jamais cru que tout cela serait possible, pourtant je sais que maintenant, je ne le perdrai plus. Au fond, je crois qu'on ne s'était jamais vraiment perdus, on a repris là où notre destin nous avait séparé, comme si ces dix dernières années ne comptaient pas. Le seul moment où j'ai pris conscience du caractère interminable de cette dernière décennie, c'est quand je l'ai vu me sourire. Ce sourire... Il m'a tellement manqué, il m'a rendu tellement heureux. Décrivit Jari, les yeux étincelants.
-Je pense que ce sourire à les mêmes raisons que le tien. Il n'attendait qu'une chose, c'est de te retrouver. Depuis dix ans, je ne compte plus les fois où je l'ai entendu prononcer ton nom, même sans y faire attention. Tu lui manquais tu sais ? Et te retrouver, c'est ce qui pouvait le rendre le plus heureux. Peu importe la distance que vous aviez imposée entre vous, dans vos esprits et dans vos cœurs, vous êtes toujours restés aussi proches l'un de l'autre. Exprima Markus d'un ton doux et apaisant. »
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Eternity [Poets Of The Fall] Français/English
FanfictionFrançais / English Six hommes, un groupe, trois histoires : Poets Of The Fall I - Après dix ans, rien n'avait changé entre eux. Leurs sentiments, toujours intacts, ne pouvaient pas de nouveau les faire souffrir. Sauraient-ils enfin se regarder, se p...