Chapitre 15

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Conseil : mettez la musique lorsque vous verrez ***

Après l'arrestation de Robinson, Jack vint me rejoindre dans la voiture où l'ont m'avait ordonné d'attendre.

Il s'installa sur la banquette en cuir et garda le silence pendant quelques minutes, avant de me demander :

- Ça va ?

- Très bien.

En réalité, j'étais totalement dégoûtée, du fait que le père de Cooper m'avait embrassée et que j'avais dû répondre à ses baisers. Je n'avais qu'une envie : prendre une douche.

Jack mit sa main sur mon épaule, en signe de compassion, et je tressaillis.

- Ne me touche pas. Désolée, mais ç'en est trop.

Il retira immédiatement sa main et me regarda d'un air désolé.

- Excuse-moi, je n'avais pas pensé à mal.

- C'est bon.

Jack savait combien je détestais être prise pour un objet. Non pas qu'il m'ait considérée comme tel, mais il était au courant de ce qui s'était passé avant l'arrivée des hommes, et était conscient du dégoût que j'épprouvais.

- Je crois que tu auras besoin de repos, une fois que nous rentrerons, déclara-t-il.

Je hochai la tête. Il continua :

- Nate m'a demandé s'il serait possible que Cooper intègre nos services.

Seulement, il est bien trop faible, psychologiquement.

- Je m'en doutais, répondis-je. Quand rentrons-nous ?

- Dans quelques jours, une semaine tout au plus. Vous n'êtes plus obligés d'aller en cours. Tu pourras aller faire autant de shopping que tu veux, rigola-t-il.

- Tu me connais bien. Mais que va devenir Cooper ? insistai-je

- Ne t'inquiètes pas, il a une tante qui prendra soin de lui. Il devrait s'en sortir.

- Bien. On peut rentrer ? Je suis fatiguée.

- Bien sûr. Bon boulot, Charlie. T'as assuré.

- Comme toujours, murmurai-je en souriant.

Jack prit place au volant, et notre voiture fila dans la nuit.

(***)Je posai ma tête contre la fenêtre et levai les yeux vers le ciel.

Et, je vais peut-être vous apprendre quelque chose, mais tout ne brille pas, sous les étoiles.

________

Deux jours plus tard, je décidai de faire mes adieux à Cooper. Ce serait pénible, mais ce serait chose faite.

Je l'appelai dans la soirée :

- Cooper ? C'est Charlie.

- Salut, l'entendis-je dire d'une voix enrouée.

- Tu me rejoins à Navy Pier, dans 20 minutes ?

- Ok.

J'enfilai un sweat et un jean, puis marchai jusqu'au lieu de rendez-vous, situé non loin de la maison.

Je repérai directement Cooper, addossé à la rembarde, face au lac.

Je le rejoignis.

- Salut, dit-il.

- Hey.

Point de vue de Cooper

Je savais ce qu'elle allait me dire. Elle allait partir. Je voulais la retenir, l'embrasser, la serrer contre moi, mais je ne pouvais pas. Cette fille était l'incarnation de la liberté, et du mystère. Je ne savais rien d'elle. Peut-être ne s'appelait-elle même pas Charlie. Mais je l'aimais.

Je la regardais, ses cheveux blonds comme le blé volants au gré du vent, ses yeux bleus perdus au loin.

Elle m'avait tout pris, mais m'avait aussi apporté beaucoup.

- Je vais m'en aller, lâcha-t-elle.

- Je sais, répondis-je

Elle hésita, avant de continuer.

- Nous ne nous reverrons sûrement jamais. Mais je ne pouvais pas partir sans te laisser quelque chose de moi.

Elle sortit un médaillon de sa poche et me le tendit.

C'était une chaîne dorée, au bout de laquelle une gourmette était attachée. Un C était gravé dessus.

- Merci, dis-je en serrant la chaîne dans ma main.

Elle m'observa un moment, puis embrassa ma joue.

- Sois fort, chuchota-t-elle.

Elle me regarda une dernière fois, puis s'en alla, dans la nuit.

Des larmes roulèrent sur mon visage, tandis que les derniers passants m'observaient, attristés par le spectacle désolant que j'offrais.

J'ouvris ma paume et contemplai la chaîne.

Était-ce le C de Charlie, ou bien de Cooper ?

Ma question resterait à jamais sans réponse.

__________

Point de vue de Charlie

Partir en laissant Cooper comme un misérable me brisait le coeur, mais il le fallait.

Après lui avoir murmuré ces quelques derniers mots, je m'éloignai rapidement, sans me retourner, et entamai une course folle jusqu'à la maison.

Je courrai jusqu'à ne plus pouvoir reprendre mon souffle et déboulai dans le hall d'entrée de la maison.

Sarina était dans la cuisine et vint me trouver, essoufflée et minable.

- Tu lui as dit ?

J'acquiesai.

- C'est bien. Finis de préparer tes affaires. Demain tu pourras acheter ce que tu veux, et notre avion décollera à minuit et demi.

Sarina s'approcha et m'enlaça, maternellement.

- Ça passera. Comme toujours.

Je la remerciai du regard, puis montai dans ma chambre.

Je jetai ma valise sur le lit, et disposai négligemment quelques vêtements à l'intérieur.

Ayant tout à coup chaud, j'enlevai le sweatshirt que je portais, et sentis le contact froid du métal de la chaîne que je portai contre mon cou.

La même que celle que j'avais offerte à Cooper. Je me dirigeai vers le miroir de la chambre et contemplai le pendentif.

J'avais fais graver un C dessus.

C, comme courage.

__________

Bonjour/Bonsoir,

Excusez-moi du retard, mais l'inspiration me faisait défaut.

Dites-moi ce que vous pensez de ce chapitre.

La tonalité est mélancolique, j'en suis consciente.

Étoilez ce chapitre si vous l'avez aimé !

Y.

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