Les petites folies de Kerray (B&B)

Une terrible attraction - 2

Alvaro

Il m'a annoncé être homosexuel et en couple dès les premiers jours. Pourtant, ce n'est pas forcément attendu qu'un responsable de si haut niveau mette en avant sa vie privée. Il s'en fout, il imprime sa marque partout où il passe. S'il veut rappeler à ses chefs que chez lui attend son conjoint et qu'il ne partira pas après 18 heures, il le fera. Je l'admire pour cela. Et pour tant d'autres raisons.

Neven

Il sait ce qu'il veut. On a fait l'amour trois fois ce jour-là. J'ai été actif deux fois, et lui une. Quand je lui ai dit que ses voisins allaient nous surprendre dans les escaliers, nous entendre dans l'appartement, il m'a regardé avec un sourire sournois avant de me dire sans aucune gêne : « j'espère bien ». Dès le premier jour, dès la première fois, il m'a charmé. C'en est presque effrayant. Mais je suis bien avec lui.

Alvaro

Je ne suis pas gay. Ni bisexuel d'ailleurs. Mais je n'arrive jamais à défaire mon regard de cet homme. Il n'a rien du mannequin, mais ses yeux... Ô, ses yeux bleu foncé. D'habitude, les yeux bleus sont clairs, et c'est en cela qu'ils sont beaux. Les siens sont sublimes, précisément parce qu'ils sont de plus en plus foncés avec le temps. J'aimerais tellement savoir s'ils sont liés à ses émotions. Parce que, quand il me regarde, ils s'éclaircissent un peu...

Alors, dans ma tête, mon esprit s'emballe et mon corps est pris de fantasmes inavouables avec cet homme qui n'est pas moins que mon patron. Je l'imagine ôter sa chemise blanche et assouvir toutes ses pulsions sur le pauvre malheureux que je suis. Et je sais que j'aimerais ça.

Neven

Bien sûr sa profession m'empêche de profiter de lui tel que je le voudrais. Mais j'ai tout de même la chance d'avoir pu le suivre. Ma dernière année d'études s'effectue donc à Toulouse alors que nous nous sommes rencontrés à Lyon. C'est ainsi, je savais dans quoi je m'investissais en décidant d'être en couple avec un homme non seulement de cette trempe mais de huit ans mon aîné.

Il n'a de cesse de me répéter qu'il est fatigué pour sortir la nuit, qu'il en est navré, que je n'ai qu'à partir sans lui. A croire qu'il n'a toujours pas compris pourquoi je suis là. Pour lui, pour ses idées de fou furieux, pour son corps, pour son esprit à la fois malin et maléfique.

Jessica

Quand j'ai été recrutée par ma propre école pour devenir chargée de mission, j'ai tout de suite pensé à lui. Que son sacrifice n'avait pas été vain. Ce fut donc encore plus dur quand il m'a annoncé qu'il déménageait à Toulouse. Je ne le verrai donc plus. Je n'ai pas sur profiter de lui, tout simplement.

Bien évidemment, le jour où il a été contacté par notre ancienne école, désormais mon employeuse, pour donner des cours, il a pris un malin plaisir à répondre qu'il verrait si Sciences Po Paris accepterait de le détacher quelques heures. Sa vengeance.