𝐈 𝐊𝐈𝐒𝐒𝐄𝐃 𝐚 𝐁𝐎𝐘- [EreRiren]

𝐈 𝐊𝐈𝐒𝐒𝐄𝐃 𝐚 𝐁𝐎𝐘

Les lumières fluorescentes et aveuglantes projetées par les spots zébraient l'immensité de la pièce sombre, créant des jeux de couleurs saisissants. Sur les pistes de danse pailletées, la foule se trémoussait au rythme erratique de la musique électronique crachées par les enceintes. Dans les recoins obscurs du night-club, des silhouettes enlacées échangeaient des baisers langoureusement baveux. Près du bar, avachis dans les incalculables sofas et sièges, des petits groupes d'amis à moitié éméchés riaient grassement à des blagues lourdes.

Je poussai un soupir agacé en me laissant tomber dans un de ces fauteuils, maudissant les imbéciles qui gloussaient derrière moi. Je passai une main fatiguée dans mes cheveux noir avant de fouiller la salle des yeux, à la recherche du décérébré qui me servait d'ami. Je ne tardai pas à le trouver : il était occupé à draguer une pauvre rouquine qui cherchait visiblement une façon polie de lui fausser compagnie. Elle réussit après deux minutes d'effort et s'enfuit à toutes jambes rejoindre un garçon baraqué sous le regard déçu de mon écervelé d'ami, Hanji. En comprenant qu'il était seul, il se rabattit aussitôt sur moi, me rejoignant avec son éternel sourire aux lèvres.

- Tiens, ne serait-ce pas mon ingrat et hypocrite d'ami qui m'a abandonné pour aller flirter avec des filles ? lâchai-je d'un ton grinçant quand il s'installa sur un siège près de moi.

- Je t'ai manqué tant que ça, trésor ? se moqua-t-il.

- Ouais. C'est sûr que ta joue droite a vachement manqué à mon poing...

- Essaye de me comprendre, Levi ! s'exclama-t-il, l'air désespéré. Tout le monde n'a pas la chance, comme toi, d'avoir une copine ! La solitude du célibat commence sérieusement à me peser et ce serait génial que je me trouve quelqu'un ici !

- Si tu veux, on échange, lui proposai-je. Ma copine contre ton célibat.

- Moi, je veux bien ! accepta-t-il en riant. Mais pas sûr que Victoire accepte ! Et puis elle me fait un peu peur, quand elle se met en rogne !

- Pas faux, soupirai-je en visualisant la tête que tirait ma copine lors de notre dernière dispute, hier.

Je fis une brève pause, avant de me confier :

- Je sais pas trop quoi faire. D'un côté, j'en ai marre de nos engueulades quotidiennes, mais d'un autre j'ai pas trop envie de la quitter. On a vécu pas mal de trucs ensembles et je suis proche de sa famille... Ça casse les couilles. Tout ça à cause de sa susceptibilité de merde.

- Ah bah t'en as reparlé avec elle dernièrement ? me demanda Hanji, brusquement sérieux. En insistant bien sur le fait que t'en avais marre ?

- Ouais, grognai-je. Et elle m'a refait une crise, comme quoi c'est moi qui ne suis pas assez compréhensif. Que je suis incapable de me montrer attentionné, ou d'exprimer mes émotions clairement. Et que, elle, elle est juste normale, c'est moi qui suis pas foutu de l'aider quand elle se sent mal... Comme toujours quoi.

- Ah ouais putain, soupira Hanji. Deux ans de couple, ça commence à faire beaucoup aussi... Tu vois, Levi, je te l'avais dit : une relation, plus elle et courte, plus on est heureux, et plus c'est long, plus ça devient emmerdant !

- Merci pour ces conseils éclairés, abruti, répliquai-je. Ça m'aide beaucoup là.

Cet imbécile éclate de rire, avant de se défendre d'un pitoyable :

- Écoute, chéri, je suis ni psychologue, ni en couple, moi. Alors tu fais ta vie, tu prends tes décisions ! Mais ne t'inquiète pas ! Je serais là après la rupture, pour t'entendre insulter la Terre entière quand tu plongeras dans la déprime.