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os pas corrigé 

si vous trouvez une plume c'est que Damien est passé par là

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Les Hommes se détruisaient eux-même, dégradaient leur vie désormais instable, offerte par l'évolution. Comme quoi, ils étaient une bombe à retardement, ils se tuaient à petit feu. La France était dans un état critique, ses habitants se retrouvaient bloqués dans leur ville. Une alerte nationale avait effrayé le monde. Sous Paris se creusaient d'immenses galeries, les couches diverses de terres disparaissaient, la chaleur assommante augmentait sur la capitale. Le cœur de la Terre palpitait, ceux des êtres-vivants battaient avec fougue, faisant grimper le niveau de peur dans les logis. Femmes et hommes, aux connaissances militaires, devaient rester à Paris, alors que cet ancien endroit idolâtré était déserté par sa population. Les nouvelles recrues ne grouillaient pas les rues, n'étaient pas les plus expérimentées. Elles pouvaient être désignées de bêtes par celles qui avaient migré dans les pays voisins, par celles qui s'étaient inventées une identité pour pouvoir vivre dans les villes proches. Les morts, eux, ne rappelaient aux recrues que le sort qu'elles risquaient de recevoir. La fatalité qui les poursuivait.

Les nouveaux soldats s'entassaient sur les places les plus populaires, guettant le moindre mouvement et se préparant à n'importe quel problème. Parmi toutes ses hautes silhouettes aux dos droits et mentons hauts, se trouvait ce chétif homme. Un homme de vingt-six ans, comme stipulé sur son badge officiel. Thomas Iturralde. Il n'était pas très grand, ni très épais, sa force laissait même à désirer. Il faisait parti de ces rangs pour sa capacité à élaborer de fins stratagèmes, de brillantes tactiques.

Les yeux rivés sur ses pieds, il fixait les motifs camouflages qui remplaçaient ses chaussures colorées. Ces teintes vives lui manquaient plus qu'il ne l'aurait imaginé. Le bleu, le jaune, le rouge, toutes ces nuances avaient été tristement remplacées par des choses moins joviales. Le ciel n'était plus bleu, le jaune s'identifiait maintenant à la couleur des banderoles de sécurité, le rouge coulait le long des trottoirs. Thomas n'osait plus regarder d'où venait ce liquide carmin, il ne connaissait que trop bien la source. Il devait faire couler le sang. Le sang de ces créatures.

Paris accueillait une espèce étrange et remplie de mythes plus fantastiques les uns que les autres. Paris était devenu le berceau des anges. Des individus qui devaient être les gardiens des Hommes. Ils devaient protéger l'autre race, celle qu'ils étaient autrefois. Les anges de la ville n'étaient rien d'autre que des Hommes complètement normaux. Presque totalement, en eux, un gène leur imposait une métamorphose obligatoire. Ces personnes lambda, sans histoire, inconnues pour la plupart, dont le visage n'était jamais identifié, subissaient un changement corporel particulier. L'Etat les chassait dès lors, leurs noms étaient placardés sur chaque recoin de la ville, leurs familles les abandonnaient, la Solitude les serrait dans ses bras.

Le jeune homme aux boucles brunes n'avait jamais été très informé sur ces créatures, il ne savait que les quelques choses apprises à la télévision. Il n'en avait jamais touché, ne croyait pas à leurs pouvoirs criés sur tous les toits. Pour lui, les dons attachés aux anges étaient fictifs, simplement là pour émerveiller les enfants. Les mensonges étaient les récits les plus contés aux gamins. Les adultes les plus grands auteurs. Les anges étaient bons, sur-exploités par l'Hommes, tués d'une vulgarité sans pareille. L'Humain n'aimait pas être surpassé, il voulait être le meilleur, et ça, par tous les moyens. Thomas écoutait discrètement les conversations de ses collègues, toutes tournées sur le dernier ange de Paris.

Il ne connaissait pas l'histoire, mais bientôt plus qu'elle ne tournait dans sa tête. Le colonel Christin, triplement décoré, avait sympathisé avec le dernier ennemi. Son amitié lui avait coûté la vie, existence qui lui fut durement arrachée. L'ange, le surnommé Tantum par les scientifiques,veillait sur le soldat Hugo Christin. Le jour de son exécution, l'ange vola au dessus de la foule, ses longues ailes battant dans l'air d'un bruit délicat. Les plumes blanches et immaculées prenaient le vent avec grâce, l'homme restait suspendu dans le ciel.

Les larmes soignent.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant