Après trois semaines de déménagement et d'emménagement pour enfin se retrouver dans sa réelle maison, Théodore se serre un verre de whisky dans son salon silencieux. Il soupire de bien être et ouvre les yeux.
-Je savais que tu allais revenir, parle le brun en se retournant.
Elle rit.
-Ce n'est pas une bonne chose, demande sa femme.
-Si. Approche.
Elle l'écoute.
-Dans toute ma vie tu es de loin la plus belle hallucination que j'ai eu.
-Merci, murmure Maria en lui entourant le cou.
-Embrasse moi, ordonne-t-il à voix basse.
-Et comment, hein ? Je ne suis pas réelle, sourit-elle.
-J'aimerai tellement pourtant, avoue Théodore en s'asseyant sur le canapé après des années et des années, montre moi à quoi tu ressembles. Tourne sur toi même.
Elle l'écoute à nouveau et bouge lentement dans sa longue robe blanche. Ses cheveux tombent en cascade sur son dos et brillent avec les rayons de fin d'après-midi. Ses mèches de devant sont rattachés par une broche en strass. Théodore boit une gorgée de son verre en la détaillant.
-Tu es magnifique mon amour.
Elle sourit à ce compliment. Il baisse son regard sur l'annulaire gauche de sa femme et constate son alliance.
-Tu l'as mise.
Elle hoche la tête.
-Pourquoi je l'enlèverai, demande-t-elle, elle me va si bien.
Il se redresse dans son canapé et pose son verre au sol en hochant négativement la tête.
-Si seulement cette soirée j'avais su me contrôlé, soupire-t-il.
Elle plie les genoux pour être à sa hauteur et lui prend les mains.
-C'était un accident.
-Que j'aurai pu éviter si je n'avais pas écouté ces voix !
Elle pose sa main sur la joue de son mari. Il ferme les yeux, apaisé.
-Je t'aime, chuchote-t-il, comme personne ne t'a jamais aimé.
Elle disparaît, le laissant seul dans cette maison brusquement assombri. Avant de recommencer à dérailler, Théodore part se coucher pour la première fois depuis bien longtemps dans sa chambre qu'il a soigneusement aéré. Il a changé les draps dans l'après-midi et posé un cadre de sa femme sur l'oreiller de celle-ci. Dans un triste renifflement, il se tourne vers cette place vide et s'endort d'épuisement à force de la fixée.
"-Viens dîner, ordonne le père de famille en entrant dans la chambre de son fils.
-Oui, papa.
Il allait ressortir mais il fut retenue.
-Papa ?
-Quoi ?
-Ça va bientôt être les vacances et un ami dans ma classe m'a proposé de partir deux jours avec lui chez sa grand mère pour profiter de sa piscine.
-Un ami, répète son père méfiant, qui est cet ami ?
-Tu ne le connais pas. J'en parle à chaque fois mais tu ne m'écoute jamais, fit tristement le petit garçon.
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Mickaël Jify (Volume 6;Partie 2)
Teen FictionTourmenté par ses parents eux-mêmes troublés par leurs maladies respectives, Mickaël ne parvient pas à grandir sainement, bien au contraire. Contraint de faire face à des situations qui n'ont pas lieu d'être en présence d'un adolescent de son âge, i...