12. Nouvelle rencontre

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- Hein ? Pourquoi ?

Ma gynécologue soupire tristement, me répondant toute de même :

- Votre placenta est fragile et le simple fait de vous tenir debout trop longtemps ou de forcer pourrait provoquer un décollement placentaire. Étant donné que vous n'êtes qu'à sept mois et demi, cela peut déclencher un accouchement prématuré.

Je hoche la tête, pesant les paroles de mon médecin. Après avoir échangé quelques banalités supplémentaires, James et moi sortons du cabinet et nous nous rendons à la réception afin de payer le rendez-vous. Lorsque j'allais entrer dans la voiture, je sens soudainement les mains chaudes de James englober mes hanches, exerçant une pression dessus. Une fois assise, je tourne la tête vers James, fronçant les sourcils.

- Je pense que je peux m'assoir toute seule, mon amour.

- Je sais, poupée.

Je rigole doucement, secouant la tête de droite à gauche en m'attachant alors que James contourne le véhicule pour s'installer du côté conducteur. Il démarre ensuite, circulant dans les rues assombries par le doux début de soirée de Montréal, en direction de la maison.

Notre relation s'étant plus concrétisée qu'elle ne l'était déjà, nous avons pris la décision d'acheter un petit cocon afin de mieux accueillir la petite princesse qui grandit en moi. Ma grossesse passe à la fois lentement et rapidement. J'ai hâte de pouvoir enfin tenir ma fille dans mes bras et pouvoir lui donner tout l'amour possible, mais mon instinct maternel est rassuré de savoir qu'elle est en sécurité au creux de mes entrailles. D'ailleurs, cette petite m'en donne du fil à retordre ! Entre mon humeur qui change à chaque seconde, mes nausées qui ont étrangement perduré et mes envies culinaires que James juge dégoûtantes, j'ai eu de quoi m'occuper !

Malgré tout, chaque seconde passée avec mon homme me rend encore plus heureuse. Je tombe perpétuellement amoureuse de James, comme le premier jour. C'est très quétaine comme phrase mais c'est simplement la réalité. Dans ces petits moments de bonheur, je prends conscience de la chance que j'ai d'avoir cet homme comme conjoint. Lui qui doit vivre un véritable enfer depuis ma grossesse, d'ailleurs. Le pauvre, je le fais courir à gauche et à droite pour un gel corporel à la noix de coco ou un vanille française au Tim Horton.

(D'ailleurs, en parlant de cette délicieuse boisson chaude sucrée, j'en voudrais bien une...)

Je suis extirpée de mes pensées par la vue de la maison. Une fois stationné, James coupe le moteur puis s'extirpe hors de l'habitacle et je l'imite rapidement. Main dans la main, nous avançons jusqu'à la maison où nous pénétrons à l'intérieur, tombant directement sur Alex, Emett et mon frère, qui étaient venus nous aider pour déménager les cartons. Je retire mes chaussures et leur adresse un sourire chaleureux avant de me diriger dans la cuisine pour me prendre une bouteille d'eau. La voix grave de Damien résonne soudainement :

- Alors frangine, comment ça s'est passé ?

Revenant dans le salon m'installer près de James, je réponds à Damien :

- Examen de routine, par contre, je ne peux plus bouger.

Je suis alors happée par trois regards interrogateurs, James rétorquant immédiatement :

- Risque d'un décollement placentaire.

Mon homme saisit ensuite ma bouteille d'eau de mes mains et en boit plusieurs gorgées alors que je lance :

- Eh ! Rends-moi ma bouteille d'eau ! Elle est pas a toi !

- Tout ce qui est à toi est à moi.

Le temps d'une vie - Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant