Je ne rentrais pas immédiatement au repaire après ma libération. Non, il me fallait du temps avant, du temps pour peaufiner ma vengeance. Aussi ridicule que cela puisse paraître, je n'avais toujours pas avalé la pilule. J'avais lâchement était abandonné car je ne valais pas la peine d'être sauvé ; insensé.
Bref, passons. Il fallait que j'arrête de ressasser inlassablement cette histoire. Je ne quitterai pour rien au monde la résistance. C'est ma vie, mes valeurs, je suis né pour en faire partie, c'est une part de moi. En revanche certains membres la composant mériteraient une bonne correction que je m'apprêtais justement à leur donner.
Après être partis de chez les Centaures, je marchais quelques jours en forêt errant tranquillement, le silence et la solitude me faisaient du bien mais il est temps maintenant de rentrer au bercail.
En attendant, je devais donner l'illusion de m'être enfuis et si je rentrai sans une égratignure, personne ne croirai ma version de plus je ne voulais pas qu'ils se rendent compte que les Centaures mijotaient quelque chose, ça s'était mon affaire.
En fait je me rendais compte que je n'avais rien à changer où presque à mon apparence. Mes habits étaient déjà des loques, mon odeur corporelle se rapprochait plus de celle d'un rat mort depuis une semaine que celle d'une rose fraîchement cueillie. Le seul petit soucis était mon manque de blessure. Je n'étais pas masochiste, hors de question de m'infliger moi même de violentes blessures. Non, juste quelques égratignures par ci par là feraient l'affaire. Je m'approchai presque à reculons d'un par terre de ronces et me laissai tomber dedans.
D'accord, j'avais peut être un petit côté masochiste parce que, bordel, ce que ça faisait mal ! Au moins l'effet était réussi. Je saignais de tous les endroits possible et imaginable et mes habits étaient encore plus déchirés. Je grimaçais à cause de la douleur et me résolus à aller de l'avant, je devais être rentré avant la tombée de la nuit.
Je ressassais pour la énième fois mon plan. Tout est bon, pas d'accrocs, de faux raccords, ma vengeance était au point. N'allez pas croire que ce n'est qu'une crise puérile d'adolescent capricieux, hein !
Après plusieurs kilomètres de marche, j'arrivais enfin. Le soleil se couchait lentement à l'horizon, j'étais pile à l'heure. Le spectacle ne faisait que commencer.
Je pénétrai dans l'antre essoufflé et fatigué. Je tombais à genoux par terre. J'avais couru sur les derniers kilomètres donnant tous ce que j'avais pour paraître crédible et ça fonctionnait. Je crachais à moitié mes poumons au sol tellement je toussais. J'avais besoin d'eau au plus vite pour m'hydrater. Une dizaine de têtes surprises se tournèrent vers moi et parmi elles, je reconnu celle que je détestais le plus au monde, celle que je voulais faire souffrir,celle de mon père Arthus.
- Ils arrivent, marmonnais-je. Ils... ils...
Il n'y a pas à dire, je manquais cruellement d'entraînement... et de souffle.
Lui et plusieurs autres bonshommes accoururent vers moi, l'un d'eux avec un verre à la main qu'il me tendit. Je l'avalais renversant la moitié par terre dans ma précipitation.
- Que marmonnes-tu, fiston ? Me questionna mon père.
- Ils sont là...
- Qui ça ?
- Les Ccc...
Je toussais bruyamment. Sans un mot les hommes m'aidèrent à me relever.
- Je t'emmène voir Phobos, il aura sûrement quelques questions à te poser. Et toi beaucoup de choses à lui raconter.
- Prépares toi, soufflais-je, c'est pour bientôt.
Ils me regardaient tous interloqués et suspicieux mais je n'ajoutais rien d'autre.
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CALIETOSS - Renaissance
ФэнтезиEN COURS DE RÉÉCRITURE ! Au lendemain d'une guerre sanglante et ravageuse, les six peuples de Calietoss essayent tant bien que mal de se relever et d'aller de l'avant. Mais c'était sans compter Phobos, chef de la résistance, bien décidé à réunir de...