mercy» NEYMAR JR

chapitre quatre

— 2013, Brésil —

     — Bon, si je vous ai réuni ici, c'est parce que j'ai une grande nouvelle à vous annoncer.

Neymar fit asseoir toute sa famille autour de la table, ils étaient réunis dans le salon pour l'occasion.

Seul Neymar Senior était au courant de la grande annonce de son fils, étant donné qu'il était son agent, et ce depuis le début de sa carrière professionnel.

Le footballeur essayait de retarder l'annonce, il savait pertinemment que sa sœur allait détester son choix.

     — Voilà, je vais signer un contrat professionnel avec le FC Barcelone, en Espagne. Je partirai cet été.

     — Cet été ? Répéta sa sœur, chamboulée

La voir avec les larmes aux yeux lui déchirait le cœur, mais sa décision était prise.

Il touchait son rêve du bout des doigts, et comptait bien l'accomplir coûte que coûte.

Et faire ce sacrifice était primordial pour la suite.

     — Ouais, cet été. Écoute Rafa, tu sais que mon rêve c'est de jouer en Europe, je ne pouvais pas passer à côté de cette occasion en or.

Jouer en Europe est pour lui, synonyme d'apogée. Là-bas, le niveau est relevé, et il ne pourra que s'améliorer en allant dans un club comme le FC Barcelone.

     — Je suis contente pour toi mon fils.

Rafaella sortit de la pièce, confuse.

     — Tu devrais aller lui parler Neymar. C'est plus dur pour elle, elle n'est pas majeure et son frère va s'en aller à des milliers de kilomètres d'ici.

     — Elle pourrait être heureuse pour moi.

     — Elle l'est Neymar. Elle l'est. À sa manière.

Il soupire avant de retrouver sa sœur dans sa chambre, pleurant légèrement.

     — Rafa...

     — Laisse-moi Neymar, s'il te plaît. Elle renifla bruyamment.

     — Non.

     — Arrête.

Le footballeur souffla en s'asseyant au bord du lit, caressant ses cheveux.

     — Je reviendrai souvent au Brésil, je ne t'abandonnerai pas. Et puis, tu pourras venir aussi à Barcelone, tu prendras l'avion et tu viendras me rendre visite.

     — Si, tu vas oublier toute ta vie ici, tu vas être tellement concentré par ta carrière que tu ne consacreras plus de temps pour nous.

     — Mais si Rafa', fais-moi confiance. Je serai toujours là. Viens.

Elle se réfugia dans ses bras, en restant silencieuse, et lui aussi.

La famille est quelque chose de très important pour lui. Il l'aime plus que tout au monde. C'est comme une évidence.

Partir de son pays natal, l'endroit où tout a commencé pour lui, sera un moment douloureux, et très compliqué.

Laisser sa sœur ici le sera encore plus.

— 2013, Afghanistan —

     — Cours Mercy !

Mercy prit ses jambes à son cou. Elle était parvenue à s'évader, avec deux autres femmes.

Le plan fonctionnait comme sur des roulettes. Elle s'était dénouée de ses liens en exerçant une pression sur la corde, qui au bout de longues minutes de lutte, avant fini par céder.

La jeune afghane était à présent libre, après plus de huit ans enfermée dans une pièce sombre, en faisant office d'esclave sexuel.

La lumière du soleil l'éblouit, mais pourtant, elle ne s'arrête pas, continuant de courir dans une ville qui lui est inconnu.

Elle entendit des coups de feux derrière elle. Son cœur loupa un battement. Elle partit se réfugier sous les décombres d'une maison.

Elle resta bloquée pendant des heures et des heures, dégoulinante de sueur.

Les terroristes patrouillaient aux alentours pour retrouver les trois évadées.

Et pourtant, ils ne les retrouvèrent jamais, abandonnant les recherches plus de cinq heures après.

Mercy s'en fichait ; elle avait perdu la notion du temps, depuis son enlèvement. Maintenant, elle ne vivait que pour elle, s'étant forgé un cœur de pierre.

Elle ne souhaitait qu'une seule chose maintenant, non pas retrouver sa mère, sûrement morte à l'heure qu'il est, mais partir.

Elle doit s'en aller.

Changer de pays. Elle doit migrer, et elle fera tout son possible pour y parvenir. Elle y laissera un bras, une jambe s'il le faut.

Mais elle s'en ira de ce pays, de cette vie qui la hante depuis des années.

Mais pour y parvenir, elle devra tout d'abord retrouver les deux esclaves avec qui elle partageait sa vie depuis huit ans.

Elle sort des décombres, en enlevant la poussière de ses vêtements, qui étaient dans un état désastreux.

Derrière ce masque de jeune femme ambitieuse, prête à tout pour s'en aller, se cache en réalité une jeune femme perdue, faible, détruite et traumatisée.

Traumatisée de s'être fait violer hebdomadairement pendant huit ans.

Un traumatisme ancré dans sa mémoire, à jamais.

« Moi, plus jamais esclave des chiens. »

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-trenteseptkm