Les Héritiers des Dieux _ Tome 1 _ Le dieu maléfique

Chapitre 19 _ Au palais de Valhalla

Le palais de Valhalla n'avait pas beaucoup changé avec les années. Il avait toujours fière allure, enveloppant le Royaume d'Asgard d'une certaine sécurité. Cependant, la présence de l'immense arbre derrière pouvait provoquer un sentiment de mal être, ou de bien être. Tout dépendant de la vision de chacun.

Pour Sophia, ce fut extrêmement difficile d'entrer dans le palais. Elle sentait que l'arbre était néfaste. Une simple intuition... Les mots de Syd résonnaient dans son esprit, guidant son jugement sur la voie de la prudence. A deux pas devant elle, marchant rapidement, Albérich ne prêtait attention à rien d'autre que sa route. Ni l'arbre, ni les gardes... Rien n'avait d'importance. Pourtant, Sophia était accompagnée de Kévin et de Sage. Comment pouvait-il se montrer aussi indifférent ? Furieuse, elle voulut l'interpeller, pour lui recommander d'aller moins vite, lorsqu'un garde l'arrêta de sa hache.

- Les ennuis commencent... marmonna-t-elle en serrant les deux petites mains des garçons.

- Vous, là ! Le palais de Valhalla est interdit d'accès ! Retournez d'où vous venez !

- Je... J'accompagne le Guerrier Divin qui vient de passer... expliqua Sophia d'une voix tremblante.

- Impossible. Faites demi tour, ou je devrais employer la force.

L'altercation résonna aux oreilles d'Albérich, qui tourna légèrement la tête pour voir ce qui se passait. Sophia paraissait être dans un grand état de détresse... Cela pourrait être intéressant de la voir se faire éjecter par les soldats de la porte. Mais s'il lui arrivait malheur, Ofelia ne lui pardonnerait pas. Avec un soupire, il revint sur ses pas, et déclara sur un ton suffisant :

- Allons, allons ! Baissez vos armes, messieurs, ces trois là ne mentent pas, ils sont avec moi.

- Pardonnez-nous, s'empressèrent de répondre les deux gardes en adoptant une pose droite et ferme. Nous l'ignorions.

- Tant qu'il n'y a pas de blessé, se contenta de répondre le Guerrier Divin avec haussement d'épaule.

Sophia lui lança un regard furieux, et lorsqu'ils furent éloignés des gardes, elle lui dit :

- Tu devrais avoir honte. Les enfants ne méritent pas de subir ton sadisme écœurant.

- Autant qu'ils ne méritent pas d'entendre tes sermons ridicules, rétorqua Albérich en amenant ses mains dans ses poches.

Le Guerrier Divin baissa discrètement les yeux vers Sage. Lorsqu'il avait apprit que ce gamin était le fils d'Ofelia, il avait ressenti en lui une profonde jalousie. Il ignorait qu'elle s'était éprise de quelqu'un... Et il supposait que ce quelqu'un était un Chevalier d'Or. La peste soient-ils.

- Enfin... marmonna-t-il à lui-même. Peu importe, ils sont morts.

Néanmoins, malgré cela, il respectait la jeune femme. Il ne chercherait pas à la nuire, de quelque façon que ce soit. Il avait bien vu qu'elle n'était pas au meilleur de sa forme, aussi il s'était décidé à l'aider. Cependant, il n'aurait jamais imaginé que cela inclurait également de refaire équipe avec Sophia.

- C'est encore loin ? soupira la française. Je ne suis vraiment pas rassurée...

- Encore quelques couloirs, répondit Albérich.

- Tient ? Pas de remarques acerbes ? s'étonna Sophia en arquant un sourcil.

Le Guerrier Divin se contenta de lancer un drôle de regard à la jeune femme, avant de se concentrer à nouveau sur son chemin. Sophia haussa les épaules, préférant l'ignorer. Elle se demandait encore pourquoi c'était elle qui devait venir ici, au plus près de l'ennemi... Et avec Kévin et Sage en plus ! Dire qu'Ofelia était restée chez Syd... Quelque part, elle l'enviait. Mais c'était elle qui devait émettre les rapports, alors c'était elle qui devait trouver les informations nécessaires...