Tout le monde est unique, mais certains plus que d'autres

Chapitre 1.1-Description

Sonnerie.
Rentrée des classes au lycée.
Bavardages bruyants, retrouvailles émouvantes et confusion générale.

Dans une classe de première, un prof tente tant bien que mal de ramener le calme dans sa classe si heureuse de se retrouver après deux longs mois d'absences. Une fois un silence relatif établi dans la salle, M.Boisy commence l'appel et essaie de se remémorer rapidement ses anciens élèves ainsi que d'identifier les nouveaux.
Il en repère deux facilement qui sortent du lot : le premier est un jeune homme doté d'une brillante chevelure blonde lisse et légèrement décoiffée qui se marie à la perfection avec sa belle couleur de peau bronzée. Son sourire d'une blancheur éclatante complète à merveille son profil de surfeur australien, amateur d'adrénaline et de jolies filles. C'est au nom de "Fabio" qu'il répondit un "présent " de sa voix claire et chaleureuse.
Son seul défaut visible,pensa le prof, serait sa fréquentation : la bande de potes qui l'avait si bien accueilli, caché en réalité un groupe d'ados immatures qui s'amusent à semer la pagaille entre les élèves et qui jouent aux hypocrites devant le corps enseignant. Insupportables mais surtout et malheureusement intouchables. Ils forment la bande de Dylan.

Le deuxième nouveau est en réalité une nouvelle. M.Boisy avait été prévenu de cette élève nommée Louise car elle a un petit handicap : elle est aveugle. Les énormes lunettes de soleil qui lui mangeaient le visage prouvaient cette information,et ne laissaient apercevoir que son petit nez retroussé,ses fines lèvres et ses paumettes hautes qui lui donnent un air enfantin. Sa peau couleur chocolat et ses longs cheveux tressés qui lui descendaient jusqu'en bas du dos laisse penser à une origine d'un pays africain ou d'Amérique latine.
D'après le prof, son choix d'amis était déjà plus judicieux que celui de Fabio. Elle s'était assise à côté d'une fille dont le prénom est Stéphanie. Cette adolescente avait su combler son mal-être causé par son embonpoint, par un coeur en or et un humour à faire sourire les plus froids, et à détendre les ambiances les plus tendues. Il suffisait de dépasser les apparences pour faire la rencontre d'une personne extraordinaire. Seulement, pour la bande de Dylan, cet effort était impensable et au dessus de leurs capacités intellectuelles, ainsi ils trouvaient un plaisir malsain à la tourmenter depuis le collège.

En terminant l'appel, M.Boisy se rendit compte qu'il n'avait pas repérer le dernier nouveau, cela dit ce dernier ne faisait rien pour se faire remarquer, et contrairement aux deux autres élèves, il se fondait parfaitement dans la masse.
Assis tout au fond de la classe, Eliot, car c'est son prénom, était affalé de tout son long sur son bureau. Des cernes noires étonnamment marquées, même pour un ado de 17 ans, descendaient jusque sur ses joues et lui donnaient un air de malade, que son teint terne renforcé. Son physique gringalet était le parfait opposé de Fabio, et permit à M.Boisy de ranger Eliot dans la case des élèves ascolaires  passant leurs nuits à jouer et leurs journées à dormir.

Seulement, si ce professeur d'histoire avait été un petit peu plus attentif, il aurait sûrement remarqué qu'Eliot ne dormait pas. La tête posée sur son bureau, le garçon gardait ses deux yeux grands ouverts. Et si M.Boisy avait été un peu plus curieux et proche de ses élèves, il aurait sans doute essayé de savoir pourquoi Eliot, bien qu'écrasé par la fatigue, prenez garde à ne surtout pas fermer ses yeux noirs. Et il aurait aussi su qu'Eliot ne passait pas du tout ses nuits sur des jeux vidéos, peut-être qu'il aurait pu l'aider, peut-être qu'il aurait pu faire en sorte que notre histoire ne se produise pas...
Avec des "si" on peut mettre Paris en bouteille,et de tout façon M.Boisy n'était ni attentif, ni curieux et encore moins proche de ses élèves. Et il continua son cours comme si de rien n'était. Et notre histoire pu commencer.