Hades

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Ce sera eux, mon néant,
Quand je serais un vieillard ;
Et puis, un éveil levant,
Les yeux vide de brouillards,
Je rirai au nez des cieux
Juste en dessous de leurs levres ;
Et je me vois là, odieux,
Sans plus de grâce que mièvre.

Je serais poussé là bas
Sur les côtes ardantes, où,
Des cimetières en contrebas
Régissent des corps sans clous.
Oh ! Si l'on aime à haïr,
N'arrêtons point d'accueillir.
Ces âmes s'effacent, déterrent
Des flammes las qui s'empierrent.

Et moi ? Je suis déjà mort !
Alienant temps et instant,
J'ôterai ses poids-remords,
Ses méandres inconstant,
Je floterai sur le bonheur,
Et en créerai de meilleurs.
Je refermerai mes main,
Et condamnerai le malin.

Je ne demanderai aucune grâce du ciel,
Et ne vendrai pas mon âme au sacrificiel.

Nous reconstruirons ce qui,
Au fond de vous, fut exquis ;
Et nous comprendrions ce que,
Gaiement, chantent les hochequeues.
Mais avant nous avons à
Fermer les trois grands museau;
Et à casquer médusa
D'une couronne de roseaux.

Je n'ai pas la peur de cracher sur notre père,
Ni celle de le faire sur le roi des enfers.

Caressé par l'obscurité,
Je me relèverai sous le ciel
D'une terre inhabitée,
Où faute sera véniel.
Tu sauras qu'un coeur de plomb
Se tient durement dans la main ;
Et l'on trouve le temps si long
Qu'on se laisse tenter enfin.

RébellionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant