Sans musique

Prologue

La petite ville de Palia, ses maisons identiques semblables à de vieux cabanons abandonnés, ses rues envahie par la végétation. Un petit coin de paradis pour les habitants préférant la pauvreté de cette ville à la dictature de la capitale.

La lune montait haut dans le ciel et pourtant chaque maisons étaient encore éclairées. À l'heure où les rues grouillent pourtant de personnes voulant oublier leurs misères en se retrouvant dans le seul bar de la ville, les rues étaient désertes, la ville semblait morte malgré toutes ses lumières des maisons qui venaient éclairer les rues. Des sons sortaient de chacune d'elles mais ne semblait former qu'une seule voix.

En effet, dans toute la petite ville de Palia, chaque habitant était branché sur la même station radio, écoutant tous la même chose. Les habitants trop pauvres pour posséder un poste de radio étaient accueillis chez des voisins qui en possédaient, attendant tous quelque chose... Une annonce.

Un peu à l'écart de la ville se trouvait une maison comme les autres bien que différentes dans l'atmosphère ce soir là. Des pleurs s'en échappait alors que des sons très discrets tentait de calmer cette nouvelle vie qui venait d'arriver.

Enfin, l'annonce tant attendue tomba :

''Mesdames et Messieurs, je me trouve en direct devant le bâtiment principal de la capitale où les résultats viennent d'être dévoilés. Monsieur Drassh vient d'être réélut avec une écrasante majorité ! Plus de 98% de votes pour sa réélection, ce qui lui permet aussi de battre son record de l'année dernière qui n'était que de 96%. Monsieur Drassh entame donc sa 17ème année consécutive à la tête de notre cité. C'était Iris, votre envoyée sur place pour ses résultats d'élection. À vous les studios !''

Christie poussa avec rage le bouton de sa radio, venant passer une main dans ses longs cheveux châtains alors qu'elle poussa un long soupire dégoûtée. Elle refusait de croire que ce tyran qui se faisait appeler leur dirigeant était de nouveau élu... Cet homme n'était pourtant que le petit-fils d'un tyran apparu pour la première fois, aux yeux du grand public, il y 75 ans. Au début, il semblait honnête et voulait vraiment aider les villes, les ayant même regroupé en une cité. Il fut élu une première fois avec l'accord de tous les citoyens qui voyaient en lui, un espoir.

Malheureusement, l'espoir devint cauchemar. À peine élu, il créa une prison gigantesque à la périphérie des villes, y emprisonnant quiconque avait le malheur de lui désobéir ou avait des idées contraires aux siennes. Les premiers enfermés furent bien sur ses opposants politiques et suivirent les citoyens qui tentaient de contester ses décisions.

La tyrannie continuait de père en fils, avec la même politique de terreur, empêchant toute révolte. Nul ne savait ce que devenaient les prisonniers. Mais certains citoyens avaient tout de même tenter de faire entendre leur droit, se révoltant contre lui ou contre son successeur. Tous finir dans cette immense prison, visible depuis n'importe quelle ville.

Ce fut le cas de Frank, le mari de Christie... Alors que sa femme était enceinte, il refusa ce monde et cette terreur pour son enfant. Il tenta de se soulever contre Drassh... Il ne fallu guère de temps avant que les robots de la garde personnelle du tyran ne le retrouve et ne viennent l'arracher à sa famille.

Posant un regard sur la seule photo qu'elle possédait de son mari, Christie secoua doucement la tête pour se remettre les idées en place. Y penser ne le ramènera pas. Et elle ne pouvait rien tenter contre le gouvernement. Elle en avait pourtant le courage, ce n'était pas à prouver. Mais elle avait désormais quelque chose de bien trop précieux à protéger.

Des pleurs la tirèrent de ses pensées alors qu'elle reporta son regard sur son nouveau né. Christie esquissa un sourire en observant l'enfant, malgré les larmes qui perlaient désormais sur ses joues. Ce petit être vivant était la dernière chose que Frank lui avait laissé. Sans prendre le temps d'essuyer ses larmes, elle aida son précieux trésor à venir téter son sein, lui caressant le crane en l'observant se nourrir de tout son saoul.