Chapitre 7 : Une chance

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Sans un mot, sans un regard, nous dialoguons pourtant. Nos doigts entremêlés semblent parler d'eux-même une langue qui nous est étrangère, mais que nous comprenons quand même. Je sais qu'il ne se laissera pas emmener, et il sait que moi non plus.

- Evy, fait Jorge à l'adresse de sa fille, attache-les au-dessus du trou. On va appeler le W.C.K.D pour qu'ils viennent les chercher. "

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"- Super ton plan Thomas ! ironise Minho. "Ça n'avance à rien d'écouter ce qu'il a à nous dire !" Non, on est juste pendus là comme des volailles ! 

- Minho, boucle-là s'il te plaît", souffle mon frère pour toute réponse. 

Suspendue par les pieds au-dessus du vide comme les autres blocards, je suis plus nerveuse qu'énervée. En effet, bien que la perspective d'être tenue par une corde juste au-dessus d'une horde de fondus puants et sûrement affamés ne soit pas réjouissante, je m'inquiète encore plus à l'idée que ces gens qui nous ont mis ici nous renvoient droit dans les griffes du W.C.K.D. Car d'après les paroles de ce Jorge, c'est bien ce qu'ils comptent faire. Et je n'ai aucune envie d'être le sujet de leurs expériences atroces auxquelles j'ai déjà été confrontée. 

Pendant que les blocards discutent entre eux d'une façon de nous évader, je garde le silence. Des bruits de pas se font entendre et les blocards se taisent à l'arrivée de Jorge. Celui-ci, tout sourire, nous observe un moment sans rien dire, puis consent enfin à parler. 

  "- Comment vous allez, amigos ? demande-t-il avec ironie. 

- Je ne pense pas que nous ayons la même définition du mot "amis", je déclare, une pointe de rage perçant ma voix. 

- Oh, vous m'en voulez parce que je vais bientôt vous renvoyer dans cet endroit d'où vous vous êtes échappés ? rit le quinquagénaire. Pourtant, cela n'a rien de personnel, je vous assure. 

- Dites-moi les mecs, c'est le sang qui me monte à la tête ou c'est cette face de laitue qui me burine le cerveau ? s'exclame Minho avec tout le sarcasme dont il est capable. 

- Alors les gars, fait Jorge en éludant la remarque de Minho, expliquez-moi ce que vous faites dans la terre brûlée. 

- Nous voulons trouver le bras droit, finit par répondre Thomas après quelques secondes de réflexion. 

Cela cloue le bec de Jorge qui, pendant quelques minutes, se gratte la barbe en tournant autour de nous. Des bruits de pas précipités se font entendre et Brenda apparaît. 

- Jorge, nous avons réussi à les contacter. Ils seront là d'une minute à l'autre. 

Devant le silence de l'homme, la jeune fille reprend : 

- Jorge ? Que se passe-t-il ? 

- Changement de programme. Va chercher Evanna et préparez vos affaires, dit l'homme tout en continuant de faire les cent pas, ce qui personnellement commence à sérieusement me flanquer la migraine. 

- On part ? Pourquoi ? s'exclame Brenda qui ne comprend pas plus que nous ce qu'il se passe. 

- Réfléchis Brenda, fait Jorge qui cesse momentanément de tourne en rond. Si ces jeunes sont des immunes, ils peuvent nous faire rentrer au refuge. Le bras droit ne pourra pas nous refuser si nous sommes avec eux. 

- Tu voudrais qu'on abandonne tout ce que l'on connaît ? 

- Il n'y a rien pour nous ici ! Brenda, fais-moi confiance et obéis, s'il te plaît. 

Après quelques instants à regarder l'homme dans le blanc des yeux, la jeune fille finit par tourner les talons. Jorge se tourne ensuite vers nous, qui étions restés silencieux. 

La terre brûlée : des choix pour survivreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant