Chapitre 18

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J'avoue que la première semaine j'ai galéré. Il faisait que de dormir et je savais pas trop ce qu'il fallait faire pour lui donner à manger par exemple

Mais maintenant je gère l'affaire comme une mère exemplaire

Je souris en le berçant dans mes bras, il s'endort vite et me laisse seule face à moi même

Ce petit bout de chou est rentré dans ma vie et c'est devenu quelqu'un d'irremplaçable à mes yeux en quelques secondes à peine. Je ne pensais pas pouvoir ressentir ce lien maternel dès le début et sûrement pas de cette intensité. 

Je pense que s'il lui arrive quoi que ce soit je pourrais en mourir, je ne supporterais pas de le perdre et pourtant moi même je fuis ma famille depuis 1 an

Je n'imagine même pas la douleur de ma mère, elle me manque tellement

Je ne résiste plus à l'envie que je retiens depuis des mois alors je pose Hilal dans son lit et prends mon téléphone

Maman : allo ?

Je laisse un blanc de quelques secondes

Moi : maman

Maman : OH MON DIEU CALYA !  Est ce que tout va bien? Pourquoi tu es partie sans nouvelle? Je t'en-

Moi : maman tu pourrais garder un secret ?

Maman : tout ce que tu veux mon bébé je veux juste te voir

Moi : viens à l'adresse que je vais t'envoyer mais viens seule, j'ai besoin de parler à quelqu'un

Maman : j'arrive tout de suite

Je raccroche et vais me doucher, je reçois sûrement ma mère

Moi : allo ? 

Maman : Calya j'ai pris le jet pour venir je suis là dans quelques minutes

Moi : euhhh okay

Maman : tu m'as tellement manqué

Moi : toi aussi maman

Je finis par raccrocher et vais me poser sur mon canapé, après quelques minutes ma mère arrive enfin. J'ouvre la porte et elle saute sur moi pour me prendre dans ses bras en me serrant super fort

Maman : tu m'as tellement manqué

Moi : vous aussi vous m'avez manqué

Je la fais entrer et ferme la porte

Maman : mais pourquoi tu es partie du jour au lendemain ? 

Moi : parce que y a quelque chose qui a changé ma vie à tout jamais

Maman : dis moi Calya je suis ta mère je serais toujours là pour toi

Je lui souris légèrement et prends sa main jusqu'à ma chambre dans laquelle dort Hilal, je lui ouvre la porte et la ramène devant le berceau

Moi : je te présente ton petit fils

Elle bouge pas, ne réagit pas, elle fait juste des allers retours visuels entre moi et mon fils

Maman : QUOI???

Moi : je-

Elle tape son meilleur sourire et le prend dans ses bras

Maman : il est tellement mignon 

Elle se met à l'admirer puis le repose puis on va dans le salon

Maman : on va sérieusement parler Calya, cet enfant n'a rien fait mais qui est le père et puis comment t'as pu?

Moi : tout est arrivé à la soirée, j'avais pris à boire mais je savais pas que c'était de l'alcool., heureusement Tina m'a prévenu avant que je sois trop ivre. Mais j'avais quand même du mal à bouger, je sais pas comment je suis arrivée dans cette chambre avec un gars tout autant bourré, j'ai tenté de le repousser mais-...

Le matin j'ai pris mes affaires et j'ai fui, j'avais tellement honte de moi. À la base, je comptais rentrer après mais quand j'ai appris que j'étais enceinte je pouvais plus revenir. J'avais personne qui pouvait me soutenir et puis tu sais aussi bien que moi à quel point je suis irresponsable. Alors après avoir bien bien bien galérer, j'ai été forcé à trouver un équilibre

Ma mère me regarde et je vois une larme coulée sur son visage

Moi : pleure pas maman

Elle me prend dans ses bras et explose en pleurs

Maman : je suis désolé de pas avoir été là, j'aurais jamais dû te laisser t'éloigner de moi, tout ça c'est parce que je t'ai donné l'impression que tu ne pouvais pas compter sur moi 

Moi : c'est pas ta faute et puis je suis heureuse maintenant

Maman : il est hors de question que tu restes ici, je parlerai avec ton père tu rentres à paris

Moi : Non surtout pas ! 

Maman : tu as assez souffert ici tu rentreras avec moi et cette fois hors de question que je te laisse dans la merde

Je me contente de sourire

Maman : je suis tellement fière de toi, malgré tout ça t'as réussi à trouver un emploi, un logement, et tu t'occupes bien de ton fils, ma fille a tellement grandi...

Moi : c'est bien la première fois que je te rends fière

Maman : n'importe quoi j'ai toujours été fière de toi sauf quand tu faisais des bêtises 

Moi : oui fin je suis un peu le boulet de la famille

Maman : qu'est ce que tu racontes encore ?

Moi : j'étais invisible, vous aviez arrêté de vous occuper de moi pour vous occuper des autres

Maman : mais ça ce n'est pas parce qu'on t'aimait moins ou que tu faisais honte

Moi : et pourquoi alors ?

Maman : tu étais tellement responsable pour ton âge, t'as toujours été en avance par rapport à tes frères et sœurs, t'avais pas besoin de nous donc on t'a laissé te débrouiller parce que tu réussissais très bien seule, jamais j'aurais pensé que tu croyais qu'on ne t'aimait pas

Moi : mais alors pourquoi à chaque fois papa dit que je suis de trop ?

Maman : ton père est un imbécile ça tu le sais depuis longtemps, il disait toujours que tu étais sa plus grande fierté mais quand tu commençais à faire des bêtises il était frustré de savoir que tu n'utilisais pas tes capacités

Moi : y avais un énorme quiproquo alors 

Maman : si seulement tu nous en avais parlé plus tôt

Moi : ouais j'aurais peut-être pu passer mon bac

Maman : ah parce que tu crois que tu vas l'esquiver ?

Moi : j'ai raté tous les cours de cette année

Maman : t'en fais pas moi aussi j'étais déscolarisée, je l'ai passé en candidat libre. Je vais prendre une pause au travail, tu vas l'avoir ton bac

Je lui fais un câlin

Moi : tu m'as manqué maman

Maman : toi aussi ma chérie

Elle reste avec moi et Halil quelques heures puis décide de rentrer à Paris

Maman : je vais expliquer à ton père, je t'enverrais le jet d'ici quelques jours

Moi : d'accord

Elle me prend une dernière fois dans ses bras et s'en va, je vais m'occuper de mon fils puis m'endors

Puis-je l'aimer et le détester....Où les histoires vivent. Découvrez maintenant