CHAPITRE 17

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" On ne peut se rendre heureux qu'en contribuant au bonheur des autres", 

Robert Mauzi

* * *

Je crois bien que c'est la première fois que j'appréhende autant une discussion. Après notre baiser, nous n'avons pas reparlé de ce qui venait de se passer, mais je sais que nous ne pouvons pas éviter indéfiniment cette conversation. Et franchement, j'ai un peu peur. J'ai une boule dans le ventre en imaginant tous les scénarios possibles et inimaginables.

Après que nous ayons mangé, Charlotte est partie dans sa chambre pour aller jouer avec ses voitures, nous laissant Sam et moi seuls. Je sais que c'est le moment, que l'un de nous doit se lancer, mais personne n'ose. Stressé au plus haut point, je me lève du canapé et pars à la cuisine, me préparer un thé.

— Tu veux boire quelque chose ? demandé-je à Sam.

— Comme toi, merci.

Je ramène deux tasses chaudes de thé, et je pose la sienne sur la table basse, en face de lui. Il est vraiment chaud que je viens m'en brûler la langue, mais je m'en fiche, ca me laisse quelques secondes de répit avant de devoir me lancer.

— J'pense qu'on devrait parler de ce qui c'est passé ce matin... commence Sam.

— Ouais, il faudrait bien.

Après une gorgée de son thé, il souffle un coup, et je comprends alors qu'il va être le premier à se lancer.

— J'ai peur, avoue t-il dans un souffle. J'ai peur d'être juste une sorte d'expérience pour toi, et je ne veux pas m'attacher à toi si c'est pour que tu me rejettes, car tu te rendras compte que les mecs, c'est pas ton truc. J'ai eu une histoire avec un homme, et il m'a brisé le cœur. Je veux pas entrer dans les détails, mais il m'a détruit, et je ne veux pas risquer de détruire à nouveau ce que j'ai reconstruit au fil du temps.

— Tu sais, moi aussi j'ai peur. C'est la première fois que je ressens ce genre de choses pour un homme, et je ne sais pas totalement comment réagir. Mais ce que je sais, c'est que tu n'es pas une expérience, que je suis attiré par toi, et jamais je ne jouerai avec toi. Je n'arrive pas à t'enlever de ma tête, et très franchement, je n'ai pas envie que tu en partes. Et tout comme toi, je veux un truc sérieux, je ne peux pas me permettre de ramener des gens différents chez moi. Déjà, parce que ce n'est pas moi, et ensuite parce que ce n'est pas bon pour Lot'. Je veux qu'elle ait un environnement stable.

— Alors, tu es en train de dire que tu veux essayer quelque chose avec moi ?

— Ouais, je crois bien que c'est ce que je suis en train de dire, lui répondé-je, un sourire aux lèvres.

— Mais t'es vraiment sûr ? Je veux dire, tu vas pas regretter ton choix, tu vas pas te rendre compte qu'au final il y a mieux que moi ou que tu-

Sans le prévenir, je l'attrape par la nuque et le rapproche de moi, l'embrassant tendrement. Il se tait directement, et passe ses mains sur mes épaules, répondant au baiser. Ses lèvres sont toujours aussi douces, et ont légèrement le goût du thé, me faisant qu'aimer plus ce moment.

A bout de souffle, nous nous écartons légèrement, nos front collés l'un à l'autre. J'ouvre les yeux, et je plonge directement dans les siens. Je me laisse me noyer dans ce bleu qui m'attire tellement, et je lui souris timidement.

— On avance jour par jour, ça te dit ? proposé-je.

— Bonne idée. Jour par jour, c'est bien.

Il dépose un dernier baiser sur mes lèvres avant de se lever du canapé et de mettre ses chaussures. J'avais presque oublié qu'il devait travailler cet après-midi. C'est à ce moment que Lot' se décide de sortir de sa chambre pour foncer dans les jambes de Sam.

Autour d'Un Café [BxB]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant