Titre de la partie

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Il est midi.
Il est allongé sur le lit. Il dort.
Les médecins sont catégoriques.
24h pas une minute de plus.

C'est injuste. Il ne veulent même pas le laisser sortir, alors qu'ils savent pertinemment que pour lui c'en ai finit.

C'en ai finit. Ces quatre mots tournent en boucle dans ma tête. Ils tapent contre ma boîte crânienne à m'en donner des migraines insupportables.

Ça fait deux ans. Deux ans qu'on nous répète qu'avec les traitements il guérira. Deux ans que je lis la pitié sur les visages des gens qui le regardent, et aucune compassion. Hypocrites.

Il se réveille. En le voyant j'ai envie de pleurer. De me jeter sur lui et de crier.
Mais je ne peux pas. Je dois me montrer forte pour lui.

Au moins jusqu'à demain.

Demain. Demain il ne sera plus. D'ici une semaine je serais en habits noir, à pleurer comme une madeleine. Encore.

Il me prend par la main. Je la sert fort.

Je réfléchis.

Non ils n'ont pas le droit. Ils ne peuvent pas le laisser une journée, sa dernière,ou plutôt une après-midi, cloîtré dans une chambre en attendant la faucheuse.

Non. Je le tire hors du lit.

- Viens.

Il vient. Je lui donne ses habits et lui dit des les enfiler.
Il s'exécute.

Je lui reprend la main doucement. Et l'emmène dehors.

Dans les couloirs une infirmière vient nous voir et nous dit fermement.

- Vous ne pouvez pas sortir de votre chambre Monsieur.
- Et pourquoi ça ? je demande.
- Parce que c'est interdit Mademoiselle.
- Je m'en fou. je lui crache.
- Je vais devoir aller chercher le médecin Mademoiselle.
- Allez-y.

Elle part. Je le regarde. Il me sourit.

L'infirmière revient au bout de quelques minutes, accompagné d'un médecin.

- Mademoiselle, commence celui-là, Monsieur n'ai pas autorisé à sortir, étant donné son...(il le regarda de haut en bas) son état. Par conséquent je vais vous demander de regagner votre chambre.
-  Non.
- Pardon ?
- Non. Il ne regagnera pas sa chambre. Puisque qu' aujourd'hui...(je respire un grand coup)  qu'aujourd'hui c'est sa dernière journée et que je compte lui en faire profiter.
- Mademoiselle écoutez moi je...
- Taisez vous ! je commence à crier. Laissez nous passer !
- Mais...
- Taisez vous j'ai dit ! Bande d'hypocrites ! À quoi ça vous sert de le faire rester là !?
- ...
- Alors maintenant poussez vous !

Sans leurs laissez le temps de réagir je les pousse toujours accroché à sa main.

Nous sortons de l'hôpital malgré les protestations du corps médical.

Je m'approche de l'arrêt de bus, toujours mains dans la main avec lui.

Je paye deux tickets et l'entraîne en fond.
Le trajet se déroule dans un silence pesant.

Une fois arrivé chez moi, je monte dans la voiture de mon père.

- Tu as le permis ? me demande-t-il.
- Accompagné seulement, (je lui sourit) mais on a qu'à dire que tu m'accompagnes.
- Ok. (Il me sourit)

Je démarre la voiture.

- Où va t-on ma chère pilote ?
- Je retourne la question mon cher co-pilotes.
- Je ne sais pas. Quand pense tu ?
- Bon bon. dis-je avec ironie. Comme je me doutais que tu ne sois pas inspiré j'ai une petite idée d'où t'emmener.
- Je vois que tu as tout prévu. dit-il en riant.

Jusqu'à la fin, jusqu'à la mortOù les histoires vivent. Découvrez maintenant