27\O7
Plusieurs mois ce sont écoulés depuis la première fois que je me suis exprimée, et de nombreuses choses ont pris un nouveau tournant dans ma petite vie instable.
Je dirais que je vais un peu mieux. Il me reste encore beaucoup de chemin à faire mais j'ai déjà bien évolué, ce que j'estime être un bon début.
Je me suis fait hospitalisée en février, peu après mon anniversaire car je ne me supportais plus. Cela m'a aidée mais sans plus. Les infirmières et médecins étaient compréhensifs et bienveillants envers moi. J'ai toutefois eu quelques crises d'angoisse certains soirs. Mais ça m'a permis de rencontrer des personnes qui ne fermaient pas les yeux devant mon mal-être évident. Après ça, j'ai rencontré ma psychiatre qui m'a prescrit un traitement. J'ai deux anxiolytiques et des antidépresseurs, la seule chose qui m'a véritablement aidée jusque là. J'ai eu un peu de difficulté au début, le traitement étant très lourd et me faisant dormir régulièrement (même lors de mes cours). J'ai fini par m'y habituer et désormais il m'aide beaucoup à remonter la pente.
Je pense que mon meilleur état a été perceptible par tout le monde autour de moi, ma famille, et mes amies du lycée à qui j'ai dû sembler plus ouverte et souriante.
Je remarque des changements étonnants chez moi. J'ai réussi à ranger ma chambre entièrement. Je prends soin de moi. Je me surprends même à désirer sortir parfois. Aussi, j'ai repris un petit peu le dessin et l'écriture. Ca reste un peu difficile pour moi mais je me relance doucement.
Il m'est encore arrivé d'avoir des moments plus sombres. J'ai parfois l'envie de me couper, ou de me jeter d'un pont. Mais c'est un sentiment de manque, ce n'est plus un besoin intense comme je le ressentais auparavant, lorsque je n'arrivais plus à vivre. D'ailleurs, mes dernières cicatrices remontent au moment de mes épreuves de bac (français & sciences (j'ajoute que je m'en suis bien sortie)), je suis fière de parvenir à me contrôler et de pouvoir partir en vacances et aller à la plage sans cicatrices "fraîches".
Pour le moment, je gère bien tout ça. Je trouve des solutions pour gérer mon anxiété et mon anxiété sociale. J'arrive parfois à porter des vêtements que je n'aurai jamais osé mettre en public. Cela s'avère être un effort, et ça me plait beaucoup, j'espère continuer ainsi.
Il me faut encore beaucoup de temps et de médicaments avant d'être totalement guérie. J'ai l'espoir que tout ira encore mieux. Que tout finira par s'arranger. Que ce monde reprendra de ses couleurs. Qu'il arrêtera de continuer sans moi.
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Noyade
Non-FictionCarnet de bord, garder la tète hors de l'eau pour ne pas sombrer. « I'll overdose myself in my own tragedy. For this pain has taken me, it's not a choice, it's just way things are. It's the way things are meant to be, tragic. »