Partie unique

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« Je t'aime. »

Trois petits mots, une simple phrase.

Trois petits mots qui réussissent à transmettre à son vis-à-vis tous les sentiments que l'on éprouve à son égard. Trois petits mots qui réconfortent, assèchent comme provoquent des larmes. Une simple phrase qui renferme tant d'émotions, résume tant de longs mots inutiles et exprime tellement sans trop en dire. Une simple Phrase qui est malheureusement de plus en plus prononcée de travers, sans réels sentiments et usurpée. Au fait que veut au juste dire je t'aime ? Que signifie réellement aimer ? Et surtout qu'est-ce l'amour ?

Je dirais que cela dépend de tout un chacun, chacun expérimente et extériorise cela à sa manière mais rien n'est plus beau que lorsqu'on réussit enfin à le trouver, l'amour véritable. Il n'est bien souvent pas trop loin de nous et ne se définit pas par des critères physiques. Mais trêve de bavardage, je vais vous raconter mon histoire, elle n'est ni parfaite, ni rose mais belle et bien authentique.

Commençons par le commencent, je m'appelle Mélanie ou simplement mèl comme il aime à m'appeler. Je l'ai rencontré sur les bancs de l'école élémentaire, plus précisément en dernière année. Je venais tout juste d'arriver dans le quartier. À cette époque, mon père voyageait énormément pour le travail, donc on ne demeurait jamais au même endroit très longtemps. Face à cela, j'avais pris l'habitude de rester recluse. A quoi bon me faire des amis si je ne les reverrai sans doute plus l'année suivante ? À quoi bon tisser des liens s'ils ne perdureront peut être pas ? Tel était mon état d'esprit.

Comme chaque année, j'avais méticuleusement choisi ma place, une bien éloignée où je passerai sans grand mal inaperçue. Je ne faisais même pas l'effort de m'adapter. Mais lui en avait décidé autrement. Il ne se formalisait pas quant à mon mutisme et prenait toujours la peine de venir me saluer chaque matin avant de rejoindre ses amis à l'autre bout de la salle.

Il n'était pas très grand de taille mais avait réellement le sourire grand et visiblement son cœur l'était tout autant.

Au bout du troisième mois, je finis par lui répondre. Ce n'était qu'un tout petit mot, un simple bonjour murmuré de façon presque inaudible mais, on ne semblait pas voir les choses sur le même angle puisqu'à l'entente de ma réponse, son visage s'était allumé d'un magnifique sourire. C'était vraiment très beau à voir. Alors, j'ai continué à lui répondre, tout d'abord

intriguée face à sa persévérance et par la suite pour pouvoir admirer ses croissants de chair s'étirer et en être la cause.

Apres les bonjours, vinrent des suites de mots de plus en plus longues et pour finir de vraies phrases. Il me demandait « comment est-ce que j'allais ? » ; au tout début, je répondais par de simples « bien », puis avec le temps, je finis par lui rendre la politesse.

Tout cela fit bientôt place à des questions beaucoup plus personnelles comme « qu'est-ce que j'aimais ? », « quelle était ma couleur préférée ? ». Si au tout début il me saluait et rejoignais sa place aussitôt fait, il avait fini par occuper la place tout à côté de moi et on ne manquait jamais de parler encore et encore jusqu'à ce que le cours commence.

Petit à petit, il avait fini par abattre mes défenses et ma méfiance et pour la toute première fois, je m'autorisais à avoir un ami. Sans m'en rendre compte, il avait commencé à se faire de la place dans mon tout petit cœur de jeune fille inexpérimentée. Je me prenais souvent à attendre avec impatience sa venue le matin et à guetter son arrivé depuis les fenêtres de la salle de classe. Je ne me reconnais vraiment plus.

Je me rappelle de la joie que j'avais éprouvée la première fois où il m'avait invité au parc. Comme à la fin de chaque cours, j'avais pris la peine de soigneusement ranger chaque effet dans mon sac à dos sans me presser. Contrairement à d'habitude où tout comme les autres il était déjà rentré, il se tenait plutôt patiemment devant moi. Intriguée, je lui en avais fait la remarque. Suite à cela il avait affiché un petit air gêné. C'était la première fois que je le voyais ainsi. Sur le coup et à ma plus grande surprise, je l'avais trouvé mignon.

Promets moi encore et encoreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant