Partie 30, présentations

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Le week-end suivant, j'ai voulu faire les présentations entre Adel et Ghita. Je voulais surtout l'avis de mon amie à vrai dire. J'avais pas pris en compte son avis depuis l'histoire de Karim et je l'avais regretté amèrement. J'ai besoin de Ghita et de ses avis, aussi tordus soient-ils. J'ai organisé un ciné et un petit resto avec Ghita, son mec Greg, Adel et moi. Ghita a proposé de convier Meriem et son mec du moment : Steve, un renoi, ingénieur son. C'était une soirée cool, on a bien rigolé. Sauf Greg qui, n'était visiblement, pas dans son élément. La tranche d'âge et les sujets de conversations étaient en décalage avec son milieu social. Ghita et Meriem ont validé Adel. J'ai reçu des pouces sur notre conversation whatsApp de groupe. Faut dire que, c'est difficile de ne pas apprécier Adel. Sociable, beau gosse, sourire à tomber, cultivé, vif d'esprit et drôle. Il animait une soirée à lui tout seul. Adel en société, c'est un danger pour une meuf jalouse. Il aime être au centre de l'attention. Steve a tellement eu le feeling avec Adel, qu'il nous a invité à une soirée chez lui la semaine qui suivait. Petite soirée dans son appart, avec tous ses potes et ceux de Meriem. Heureusement que je suis habituée à être une femme de la nuit, sinon j'aurais fait une overdose de leurs soirées.

Pour être honnête, je commençais à saturer. A seulement 21 ans j'avais plus fréquenté le monde de la nuit qu'un mec de 60 piges. J'étais épuisée, las. Je passais mes nuits à servir en boite, mes après-midi à faire tourner une chicha. Je passais le plus clair de mon temps dans ces milieux et même pendant mon temps libre. Je me sentais vide parfois, comme si j'étais à l'extérieur de mon corps. Comme si je regardais les autres s'amuser pendant que moi je subissais. J'ai pris goût à ça trop tôt et je commençais à fatiguer. Parfois j'avais juste envie de manger des sushis devant TF1 tout le week-end et de vivre recluse comme une vieille. Mais j'étais toujours rattrapée par mes vieux démons.

La semaine d'après, je me suis retrouvée devant la porte de l'appartement du mec de Meriem. J'avais enfilé une petite robe noir simple pour l'occasion. Adel se tenait à côté de moi, tout frais, sa petite veste en velours cintrée lui donnait un style d'avocat. Il avait sa petite écharpe autour du cou, sa bouteille de vin dans la main, acheté exprès pour l'occasion. Y a vraiment que les mecs adultes et distingués pour amener une bouteille de vin en soirée. On était loin de mes anciennes fréquentations qui ramenaient de la vodka et de la coke pour s'amuser. Pendant que j'observe Adel, il me sourit puis passe sa main sur ma joue :

- Ça va ?

- Oui, je suis juste claquée avec le taf.

- On reste pas longtemps. Dès que t'en as marre, tu me dis je te ramène.


Je lui souris pendant qu'il se décide à sonner. La soirée me paraît plus longue que toutes les autres. Je suis sur le côté, j'écoute tout le monde parler et rigoler pendant que je contemple le fond de mon verre. Ghita n'est pas là. Meriem est trop sociable pour être collée à mes baskets toute la soirée. Adel, lui, est dans son élément. Il parle avec Steve, deux potes à lui et une meuf. Je la regarde rigoler à gorge déployée à chacune des blagues d'Adel. Je ne suis pas à l'aise, pourtant je suis censée être celle de nous deux qui connait le plus de monde ici. Plus la soirée passe, plus l'appart se rempli. Je me fonds dans le brouhaha et j'observe Adel dans son rôle de mec parfait. Il l'est, ça je ne lui reproche pas. Mais je suis trop différente de lui, je n'arrive pas à comprendre ce besoin d'attention. Je suis presque admirative. Si j'étais comme lui, peut-être que j'aurais plus d'amis. Je scrute la pièce, observant les gens autour de moi, lorsque mon regard s'arrête... Karim. Il est là depuis pas longtemps, sa veste encore sur le dos, il rigole avec un mec près du couloir de l'entrée. J'aurais du deviner, mais je n'y ai pas pensé. Comment j'ai pu oublier que Karim était adepte du passage en coup de vent dans toutes les soirées de France. On dirait un ministre, il se sent obligé de faire acte de présence au moins dix minutes dans chaque soirées.


La rose fane mais pas ses épinesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant