Partie 1 - Chapitre 23

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Les verres tintèrent entre-eux et je fis glisser rapidement le liquide dans ma gorge. Je posai le verre à l'envers sur la table en bois et enchaînai les trois autres. Émilie nous regardait en buvant tranquillement sa bière. Je fermai les yeux et sentais déjà l'alcool me picoter la tête et un frisson me parcourir la colonne.

Un rire grave et lourd retentit dans la ruelle qui se remplissait rapidement. Je n'avais pas écouté la conversation et je ne savais pas pourquoi les quatre garçons riaient.

- Montre la lettre ! Insistait Judas.

- Non, non, je veux pas en reparler les gars, dit Livio.

- Allez mec ! Continua Federico.

- Que se passe-t-il ? Demandais-je a Federico.

- Il se passe que monsieur le Don Juan face à moi a reçu une lettre de la grosse débile qui lui servait de pote.

- Une lettre ?

- Fais-lui lire frère, il faut un avis féminin.

Livio souffla et sortit son téléphone avec la lettre en photo dessus.

Je plaçai le téléphone entre Émilie et moi et me lançai dans les déboires d'une jeune femme perdue et sans états d'âmes.

- Il y a des fautes d'orthographes, dis-je en lisant la première phrase. Ça me pique les yeux.

- Tais-toi et lis, Molière, m'intima mon voisin de gauche.

Mon Livio,

Je t'écris cette lettre car je n'es pas le courage de te dire tout ça en face. J'espère que tu trouvera les réponses à tes questions et que tu ne m'en voudras pas trop. (Merci de gardé cette lettre pour toi et de ne pas la faire lire mon Chou :D)

Voilà, tu sais à quel point tu comptes pour moi et à quel point je t'aime.

Mais j'aime Djib. Moins que toi, mais différemment. Je suis bien avec lui, il me correspond. Je sais que je m'en plains souvent avec toi mais tu ne peux pas comprendre... Je reste avec lui parce qu'on s'aime mais ce n'est pas pour autant qu'on soit plus se voir tout les deux.

Alors voilà le lundi où on s'est embrassés tous les deux c 'était incroyable. Je suis tellement bien avec toi. Mais ça ne pourrait pas durer. Je te ferai du mal, je le sais. Je ne peux pas te correspondre. Et Florian est revenu le lendemain et tu vois... je suis bien aussi avec lui.

J'ai besoin de toi, tu es mon tout. Tu es essentiel pour moi, et tu avais promis de ne jamais me laisser, n'oublie pas. Je sais que j'ai du te faire du mal et j'en suis désolée, ce n'était pas du tout l'objectif. J'espère qu'on arrivera à repartir du bon pied, car sinon j'en saurai très malheureuse.

Je serai toujours là pour toi mon Chou,

Ta Emma

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- Wouha, j'ai l'impression d'avoir à faire à une fillette en CE2, et je ne parle pas que de l'orthographe.

Les garçons se mirent à pouffer et je voyais qu'Livio était mal à l'aise.

- Mais vous êtes pas cool les gars, elle avait demandé de ne pas faire lire ! Dit Émilie.

- Oui et Livio lui avait demandé de pas lui foutre à l'envers. Œil pour œil... lâcha Judas

- Oui. C'est quand même une belle hypocrite. C'est fou d'être autant égoïste.

- C'est une salope ! Lâcha Federico.

Je lui donnais un coup de coude.

- Parle pas comme ça, enfin.

Livio se justifiait tant bien que mal. Il l'aimait mais il sentait bien qu'il se faisait avoir dans cette affaire. Au bout d'un moment il ne savait plus que dire.

Judas se leva et alla chercher une tournée de bière. Federico passa son bras derrière mes épaules et je me blottis contre lui. Je n'écoutais plus leurs débats inutiles sur Emma, Julian ou encore Sarah. Je ne comprenais pas qu'on donne autant d'importance à des personnes si insignifiantes, qui blessaient les gens qui les aimaient. C'est quand même une trahison terrible que de blesser quelqu'un qui donne son cœur et son âme.

Émilie proposa une autre tournée une fois sa deuxième bière vide. Ces quatres nuits de sortie avaient achevées ma motivation et ma résistance et je ne comptais pas passer une nuit de plus dehors. J'avais d'autres idées en tête pour m'occuper.

Je me levai et rattachai mon manteau.

- Désolé les gars je vais y aller. Je suis sans doute trop fragile mais je suis fatiguée. Je vais rentrer.

Federico se leva à son tour. Et je souriais intérieurement. Avait-il compris ?

- Je viens avec toi. Amusez-vous bien les gars !

Personne ne broncha et Émilie me sourit quand je lui adressai un signe de la main.

Nous sortîmes et marchions tranquillement dans les rues animées en direction de l'appartement.

- Toi aussi tu es fatigué ? Demandais-Je naïvement à Federico.

- Non. Mais je n'allais pas te laisser rentrer seule.

- Quel gentleman ! dis-je en riant.

Il passa son bras autour de mes épaules et passa sa main dans mes cheveux.

Arrivés devant la porte de l'appartement, il me laissa passer. J'otai mon manteau, mes chaussures, et j'allais dans la cuisine me servir un verre d'eau.

- Tu en veux un ? Proposai-je à Federico.

- Non merci.

Il embrassa ma nuque et alla s'asseoir dans le salon.

Je le rejoignis et m'assis sur lui, les jambes de chaque côté de son torse. C'était fini la Tony maladroite qui hésitait, qui ne savait pas ce qu'elle voulait, qui voulait se protéger. Fini toutes ces précautions ; maintenant je savais ce que je voulais et j'étais sûre de moi.

Je posai une main sur son torse et mon front contre le sien.

- Tu vas me re-proposer de regarder un film ? demandais-je.

- Pas vraiment non.

Il se redressa et je sentis sa main se glisser dans mon dos jusqu'à ma tête. Ma colonne vertébrale était parcourue de frissons. Il approcha mon visage du sien avec une pression de la main et plaqua sa bouche contre la mienne. Ma tête était envahi d'une vague de désir me coupant du monde. Je l'embrassai avec vigueur et un désir ardent, mes mains parcouraient ses joues, ses cheveux, ses bras. Je sentais les siennes glisser sur mes fesses, mes hanches. Il les agrippa et se leva d'un coup. Je me retrouvai les jambes battant l'air et agrippai ses hanches pour ne pas tomber.

- On est pas dans Love Actually hein, je peux marcher.

- Ferme ta gueule, me dit-il avant de m'embrasser de nouveau.

Je sentais les muscles de ses bras se contracter sous mes mains et il nous fit monter les escaliers jusqu'à sa chambre.

Laisse tomber j'ai plus malOù les histoires vivent. Découvrez maintenant