Chapitre 39

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J'attendais devant la porte en faisant les cent pas, priant pour qu'elle soit encore en vie

J'aimerais tellement te dire de rester avec moi mais je ne suis absolument pas en position de le faire alors je continue de me répéter que je suis stupide et horrible.

Sa famille arrive à toute vitesse en me demandant ce qu'il s'est passé mais même sa mère qui est la meilleure chirurgienne qui soit semble très défaitiste quant à son état.

Les portes s'ouvrent enfin laissant place au médecin qui nous annonce alors le pire

Medecin : la chute a brisé quasiment toutes ses côtes et de nombreux autres os, dont son crâne, elle a perdu énormément de sang en plus de ses mutilations.

Maman : quel est son état actuel ?

Medecin : Elle respire mais nous n'avons aucune réponse de son cerveau, elle est en mort cérébrale

Je vis sa famille s'effondrer sans parler de sa mère qui était à deux doigts de s'évanouir, c'est nous qui l'avons forcé à se faire soigner de problèmes que nous lui avons crée. Tout est de notre faute si Calya est allongée sur ce lit

Sa mère promet qu'elle trouvera une solution mais on veut seulement la revoir. Le médecin nous laisse alors rentrer tour à tour et quand vient le mien, je sens mes jambes tremblantes.

Si seulement j'avais su dire "non" à Anna, je ne verrais jamais celle que j'aime dans cet état.

Son corps à la limite de l'anorexie est entouré de bandage de partout en particulier sur ses bras qui sont marqués par les cicatrices de ses ouvertures.

Son teint rayonnant est aujourd'hui pâle et sans vie, ses yeux éclatants laissent place à des gonflements et des cernes dont les paupières cachent le regard qui m'a rendu fou d'elle.

Ses lèvres gercées et les bleus sur son visage la rendent méconnaissable, et je suis là face à son corps sans vie en me demandant comment on a pu en arriver là..

Je n'ose pas l'approcher, je sais que le contact de nos peaux la répugne depuis notre séparation alors je reste à quelques centimètres à prier pour qu'elle se réveille et me hurle à nouveau dessus.

Elle peut me détester, j'en serais heureux, tant qu'elle est encore en vie tout me va

Des mois plus tard

Calya ne s'est toujours pas réveillée, elle qui croyait avoir été abandonné elle ne voit même pas à quel point sa mère travaille nuit et jour pour son cas. Son père, ses frères et sa soeur font eux aussi tout ce qu'ils peuvent.

Mais il semblerait que son état stagne encore. Hilal ne cesse de pleurer d'ailleurs, réclamant sa mère. Le pauvre, il va déjà assez mal comme ça pour que je lui montre l'état dans lequel elle est.

À vouloir éviter au maximum de la blesser, je l'ai tué et ait rendu notre fils triste.

Le temps s'est arrêté depuis qu'elle est dans ce lit, ma vie s'est arrêtée au moment où elle a lâché cette barrière

Chaque fois que je ferme les yeux, je la vois les poignets ensanglantés et le corps tremblant sauter de cette falaise

J'ai mal et je n'ose même plus me regarder dans le miroir

Quel monstre je suis devenu ?

Je lui ai tout volé et je voyais ce que je lui faisais

Pourquoi je ne réagissais pas ?
Pourquoi mes mensonges sortaient sans que je ne m'en rende compte ?

J'entre une nouvelle fois dans cette chambre blanche et froide

Calya détestait les fleurs alors je ne lui en ai jamais ramené
Elle disait que c'était un cliché des vieux films et qu'elle n'aimait pas leur odeur

J'aimerais tant l'entendre encore une fois me raconter ce genre de bêtise improbable

Je m'assois près d'elle encore une fois je n'ose la toucher de peur de la casser, elle semble si fragile

Je pose mes yeux sur elle à nouveau, comment j'ai pu te rendre ainsi Calya ? Toi qui est si forte d'habitude..

Je soupire une dernière fois et reste près d'elle sans la toucher, silencieux presque invisible avant que la porte ne s'ouvre sur sa mère qui semble tenir entre ses mains, mon dernier espoir

Puis-je l'aimer et le détester....Où les histoires vivent. Découvrez maintenant