Puis-je l'aimer et le détester....

Chapitre 40

Elle s'assit à l'autre bout du lit face à moi, la même tristesse sur son visage

M : je la laisserais pas comme ça sois en sûr

Moi : je l'espère réellement

M : Hilal a oublié son doudou à la maison si tu veux aller le récupérer tu peux

Moi : j'y vais alors

Nos discussions étaient froides et vides, personne ne voulait vraiment parler

Je me levai pour les laisser en famille et me dirigeai vers leur maison où je m'empressai d'aller dans la chambre de Calya pour ne pas perdre de temps, enfin je n'ai rien d'autre à faire mais finalement je préfère oublier rien qu'un instant que ma vie est vide sans elle

Je vérifiai dans les chambres et trouvai enfin le doudou dans le lit d'Hilal, dans sa chambre de Calya rien n'avait bouger, elle était intacte comme lors de ma première venue

Curieux, je rentrai sans trop contrôler mon corps dans cette chambre

Je vis ce grand lit noir orné la pièce où quelques tableaux qui auraient plutôt leur place dans une galerie la rendaient plus chaleureuse et un énorme dressing où se trouvait les quelques milliers de vêtements que Calya ne mettait jamais, préférant ces éternels jogging

Je vis aussi son bureau où trainait de nombreuses feuilles ainsi que son ordinateur

Je m'approche et vis des vingtaines de croquis, elle adorait dessiner et moi j'adorais la regarder faire 

Je les pris et vis des dessins en tout genre, la plupart de sa famille et d'Hilal et d'autre de paysage ou d'inconnu

Je pris son ordinateur dans un élan de curiosité et vis les nombreux dessins qu'elle gardait caché, des dizaines de dessins où elle me représentait sous tous les angles

Je vis aussi pas mal de toiles où seul mes yeux étaient dessinés et me rendis compte à nouveau de son immense talent qu'elle utilisait pour me représenter, ce qui me rendait heureux bien que je n'en ai absolument pas le droit

Quelque part j'avais l'impression de ressentir un peu de son amour et je me détestais de le faire.

Je finis par les déposer à leur place et repartir vers le bureau afin de récupérer le doudou

Les rayons de soleil éclairèrent cet endroit et quelque chose brillait dans le tiroir alors je l'ouvris et pris un carnet qui semblait être une espèce de défouloir où elle écrivait tout ce qu'elle pensait, tout ce qu'elle ne m'avait jamais dit.

Première page :

Pourquoi tout le monde tente de se rapprocher de moi ? Ils font semblants d'être intéressés par ma personne alors que leur seul but est de rencontrer mes parents, comme si sans eux je ne suis rien.

Mais et si c'était le cas ?
Et si j'étais vraiment cet être insignifiant qui ne suscite l'intérêt de personne ?

Je les comprends après tout il faut se l'avouer je suis un monstre d'égoïsme qui passe son temps à se plaindre de ce dont d'autres rêvent.

Mais si je ne me plains pas on m'oublie et je préfère encore être détester qu'ignorer.
Je suis si insignifiante que ma simple existence ne suffit pas.

Je ne sais même pas pourquoi j'écris tout ça, ça fait des années que je ressens la même chose alors pourquoi maintenant ?
Pourquoi je ressens le besoin de me libérer? Et surtout à l'écrit, on dirait une lettre de suicide c'est super bizarre mais j'aime bien

Je n'irais pas jusqu'au suicide car je n'ai jamais  laissé quelqu'un avoir un tel pouvoir sur moi. Lui laisser le pouvoir de me détruire à n'importe quel moment est bien trop dangereux

Alors pour me protéger je me suis crée mon propre monde avec pour frontière un mur émotionnel factice qui laisse croire que je vais parfaitement bien et que ma vie m'amuse.

Personne ne pourrait deviner que mon coeur est en train de pourrir aussi vite que mon âme.

J'aimerais sincèrement pouvoir tout réparer mais comment réparer quelque chose lorsque vous ne savez même pas ce qui est cassé ?

C'est vrai quoi, je ne sais pas ce qu'il s'est passé et je refuse de croire que le simple fait que ma famille me délaisse m'ait rendu aussi mal.

J'aimerais pourtant que ce soit le cas, mais je sais bien que c'est trop facile.