Jeanne n'avait que sept ans lorsqu'elle avait rencontré l'homme qui allait capturer son coeur. Alors qu'elle courrait à en perdre haleine dans tout le château pour semer les domestiques qu'elle avait aux trousses elle avait bousculé un jeune garçon dans sa précipitation. En se relevant avec l'aide de celui-ci elle s'empressa de se cacher en entendant ses poursuivants se rapprocher.
Le silence se fit pour les deux enfants alors que les domestiques, perdus continuaient leur course poursuite sans se douter que la princesse se trouvait à quelques mètres seulement d'eux, cachée avec un jeune palefrenier.
Quand Jeanne n'eut plus rien à craindre elle relâcha le jeune garçon à qui elle avait mit la main sur la bouche pour l'empêcher de les trahir. Ils reprirent alors leur respiration en silence alors qu'ils s'observaient dans le blanc des yeux, cherchant chacun à déchiffrer l'expression de la personne qui leur faisait face. Après quelques minutes d'observation approfondit ce fut la princesse qui rompit le silence.
- Désolé pour le désagrément. Je me présente, je suis Jeanne. Et toi comment t'appelles-tu ?
Le garçon la regarda, abasourdi par le comportement de la jeune fille. Il avait longtemps entendu parler de la princesse intrépide qui passait son temps à faire tourner en bourrique les domestiques du château mais il n'avait jamais imaginé qu'il puisse un jour se trouver en face de lui, le pauvre orphelin qui passait ses journées dans les écuries à récurer les boxes des chevaux , et encore moins que la princesse lui adresserait la parole comme si ils appartenaient au même monde.
Il se reprit toutefois lorsque la princesse se racla la gorge en le détaillant, un léger sourire intrépide déformant ses lèvres.
- Je...Je m'appelles Pierre votre Majesté.
- Ne t'embêtes pas de tant de formalité Pierre. Comment puis-je te remercier de ton aide ?
Le jeune palefrenier fut surpris par l'amabilité et la proximité de la princesse. La plupart des gens bien nés de lui adressait même pas un regard et voilà qu'une princesse s'adressait à lui comme s'il était son égal et qu'elle lui proposait de le remercier.
- Vous n'avez pas besoin de me remercier.
- Mais si voyons j'insiste...
C'est alors que la jeune princesse fut interrompue par des voix provenant du bon du couloir. Elle ne sut comment se sortir de la et regarda tout autour d'elle avant de se faire une raison en voyant qu'il n'y avait pas d'échappatoire possible.
Le jeune garçon ayant aperçu le manège de Jeanne lui pris la main et s'enfuit en courant, la princesse derrière lui. Il emprunta le passage secret qu'il avait pour habitude de prendre pour rejoindre rapidement les écuries et se retrouva bien vite dans la réserve à grain des chevaux. Arrivés à destination les deux fuyards s'arrêtèrent et tentèrent tant bien que mal de se remettre de la course folle. Leurs respirations pas le moins du monde discrète se répercutait sur les murs de la pièce exigu mais une fois que la respiration de Jeanne fut calmer ce fut au tour de sa voix de se faire entendre.
- Décidément il faut absolument que je trouve un moyen de te remercier Pierre. N'y a-t-il rien que tu ne souhaites ? Un festin, un titre ou bien de l'argent ?
- Princesse, je n'ai aucun mérite à recevoir l'une de ces choses, je suis heureux de vous avoir été utile voilà tout.
Ce fut au tour de la princesse d'être déstabilisé par son vis-à-vis qui ne tarda pas à reprendre :
- Si ce n'est pas déplacé, puis-je vous demander ce que vous fuyez ?
- Non cela n'est point du tout déplacer, je tente d'échapper aux cours de couture. Vous les garçons avez la chance de ne pas connaître ce calvaire, on m'oblige à me piquer les doigts des heures durant afin de produire un tissu des plus repoussants.
La jeune fille parti alors dans un long récit à propos du calvaire que lui faisait subir la vieille femme responsable de lui apprendre à broder et coudre sous le regard étonné du palefrenier qui finit par oublier le rang royal de la jeune fille et se mit même à se moquer d'elle en l'imaginant bouder après s'être piquée le doigt avec une minuscule aiguille sous les remarques des femmes autour d'elle.
C'est ainsi qu'une belle amitié vit le jour entre le jeune palefrenier orphelin et la princesse Jeanne. Cette amitié qui plus tard se transformera en un amour aussi pur qu'interdit.
Et nous voilà pour une nouvelle histoire de romance pour de pas changer et avec une petite princesse intrépide. Que nous réserve donc le destin de Jeanne ?
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La princesse des ténèbres
RomanceUne princesse se doit de toujours être exemplaire, elle doit toujours respecter les règles de bienséance et avoir une tenue irréprochable. En définitif l'éducation d'une princesse se doit d'être parfait. Bon nombre de jeune filles convoitent se ran...