Esrayah A.: Petit incident

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Le combat semblait s'éterniser lorsque les deux Elfes furent maîtrisés, non sans mal. Pendant un instant j'ai bien cru qu'ils gagneraient mais lorsqu'une troisième vague d'Anges Raquel fondit sur eux, ils ne résistèrent plus longtemps.

Les Elfes étaient réputés pour leur talent de guerrier et j'avais quelques fois entendue parler de la Danse Mortelle. Je me rendais à présent compte que mon imagination était a côté de la plaque. On aurait dit qu'ils étaient rentrés en transe. Leurs yeux avaient changés de couleur, pour l'un ils étaient devenus rouge comme le feu et pour l'autre aussi noir que du charbon.

Enfin, je ne les avais aperçu qu'une demi seconde avant que leurs corps ne commencent à se mouvoir avec grâce et ne deviennent plus qu'une forme floue, impossible à suivre du regard tant ils agissaient avec agilité et rapidité. Ils étaient d'une force insoupçonnée et se battaient comme de beaux diables.

En réalité, c'était une danse sensuelle bien que mortelle. On aurait dit que leurs esprits étaient connectés car leurs attaques se complétées et leurs actions étaient synchros. C'était un spectacle magnifique et pourtant d'une telle violence; ils avaient mit hors d'état de nuire leurs ennemis en moins de temps qu'il faut pour le dire.

Mais les Anges aussi étaient coriaces. À chaque fois que l'un d'entre eux se retrouvait au sol, un autre se relevait et prenait sa place et ce, pendant plusieurs minutes.

La Danse Mortelle les avait épuisés et les deux Elfes commençaient à montrer des signes de faiblesses. C'est ainsi que l'un après l'autre ils furent maîtrisés par une bonne dizaine d'Anges.

Jusqu'à présent, je n'avais pas soupçonné la présence d'autant d'Anges - tous Raquel - pour nous encadrer. La plupart évoluaient dans les airs, si bien que je ne les avais jamais vu ou entendu.

Avec un sourire, je me remémorais l'affrontement avec la Pégase, enfin si on peut encore l'appeler ça comme malgré le fait qu'elle possède une corne et parle...

Elle avait chargé les Anges, donné des coups de cornes et de sabots et mordu tous ce qui passait à porter de son museau.

La Pégase avait un vocabulaire très imagé et n'avait pas sa langue dans sa poche. Elle avait insulté ses attaquants de «vielles carcasses de caucasses bavardes»* ce qui avait, au départ désarçonné ses adversaires. Mais très vite, ils s'étaient reprit et s'étaient habitué aux insultes telles que «face de popotin de nohoc mal torché» ou encore «bougre d'extrait de Cilys»*. J'avais même entendu un «face de marécage de bouts de vomis» lorsqu'un Ange lui avait accidentellement écrasé le sabot.

Un grand BOUM mit fin à ce charretier et le reste du combat fut nettement plus silencieux. Seuls quelques grognements, jurons et couinements vinrent le briser.

Aucun n'étaient sorti indemne de cette rixe. Trois Anges étaient morts, sept sévèrement esquintés et les autres avaient quelques blessures. Les Efles quant à eux s'en sortaient avec plusieurs fractures mais rien de bien grave.

La décision fut donc prise - étonnamment très rapidement - de les attacher et malgré la solidité des liens, ils étaient encadrés par plusieurs Anges. De son côté, la Pégase assommée fut ligotée à un robuste bout de bois tel un nohoc* pendu.

Bien que ces Anges m'aient emmené de force dans cette forêt et que s'était en partie de leur fautes si je n'étais pas auprès de mes proches à cet instant, ils restaient malgré tous mon peuple et je ne pouvais rester indifférente devant leur meurtre. Je détestais ces deux Elfes sortis de nul part et leur en voulais amèrement pour leurs crimes.

Une fois ce «petit» incident écarté, nous arrivâmes au camps sept jours plus tard. J'étais épuisée d'avoir marché tout le jour et toute la nuit. Alors une fois mon bungalow désigné, je m'écroulai telle une masse sur le lit sans prendre la peine de détailler mon environnement.

CALIETOSS - RenaissanceWhere stories live. Discover now