Il y a de ça quelques secondes, je rangeais encore mes placards. Le temps pour moi d'attraper une feuille de brouillon contenant une révision d'auto dictée au recto ainsi qu'un des trois stylos offerts par ma marraine l'été dernier et me voilà à écrire.
Certains cartons encore non déballés de mon premier déménagement logeaient dans les placards. Je ne sais pas pourquoi j'en ai déballé, je ne sais encore moins pourquoi aujourd'hui.
Ce sont bien des posters que tu m'avais offert qui s'étalent désormais devant mes yeux. Je ne connais même pas certaines personnes qui y paraissent, mais des souvenirs de l'époque me reviennent. Et je me rappelle avoir été tellement heureuse lorsque tu étais arrivée avec.
J'ai également trouvé des cadeaux non donnés à la fête des mères, on les avait confectionné ensemble, dans le plus grand des secrets. Mais ma peur du jugement, déjà bien présente à l'époque, m'avait empêché de les donner à sa supposée destinataire. Cela fait maintenant plus de cinq ans qu'ils attendent... J'ai aussi trouvé des cartes d'anniversaires, pleines de fautes d'orthographes : comme je les aime ! Oui, moi qui déteste détruire la langue française habituellement, je les aime car elles regorgent de souvenirs.
Tu ne peux même pas savoir ce que je ressens en écrivant tous simplement ces mots sur un papier brouillon que je ne sais même pas où je vais mettre. Non tu ne peux pas, tu ne peux même pas mentir en m'affirmant le contraire, rappelles toi qui a laissé pourrir qui à notre entrée au collège. Celle de nous deux qui ne l'est pas a fait semblant d'aller bien durant deux années qui lui ont paru une éternité. Deux années où elle n'arrivait pas à s'intégrer à un groupe. Deux années où lorsque sa meilleure amie lui demandait de venir avec le sien, elle préférait rester seule la plupart du temps.
Sais-tu quel est le pire dans l'histoire ? Je n'arrive même pas à t'en vouloir ! J'aurais même envie de te reparler.
De toute façon, ces lignes, tu ne les verras jamais. Mon écriture qui devient de plus en plus moche au fur et à mesure que j'écris non plus.
Et le vide en moi ? Comment peut-on autant manqué de quelqu'un ?
Te rappelles-tu de la dernière fois où l'on avait prévu de passer Halloween ensemble ? Alors que j'avais hâte d'enfin pouvoir passer du temps avec toi, tu m'avais prévenu peu de temps avant que ta mère voulait faire autre chose avec toi. Qu'ai-je vu sur ta storie Snapchat ? Traîtresse, cette dernière m'avait dévoilé des photos de toi avec une de tes nouvelles amies, vous regardiez une série en mangeant des bonbons.
Aujourd'hui encore, après ces quelques années, il m'arrive de penser à toi, au moment où l'on était encore fourrées l'une chez l'autre. Même à la fois où on avait fait croire à nos parents que nos mains étaient collées ensemble pour que je vienne avec toi à un pique-nique. Évidemment qu'il ne nous avaient pas cru. Mais c'était le cadet de nos soucis : on allait vivre une chouette après midi dans un refuge près d'une rivière.
La place sur une feuille, bien qu'elle soit recto-verso, est restreinte, tu dois le savoir. C'est pourquoi, malgré les nombreux souvenirs restants, je m'arrête. Puis une personne importante et que je ne vois pas souvent est chez moi en ce moment, alors je pense ne pas m'éterniser sur cette activité.
Merci à toi, car maintenant j'ai peurs d'ouvrir mes derniers cartons pour les ranger...
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Lettre ouverte à tu sais qui
Short StoryVous ne vous trouvez pas sur une histoire, il n'y aura qu'une partie ici. Couverture fait à la va vite, la feuille qui y est dessus s'agit du recto du brouillon sur lequel j'ai écrit.