Une vie, une renaissance

Chapitre 2 - partie 7

            A voir la moue déconfite de Céline, tous éclatèrent de rire. Ils savaient que rien ne pouvaient plus la faire enrager que de parler de gâteaux en la menaçant de ne pas en avoir. Et même Marc qui ne connaissait personne sentait que la menace d'Alicia faisait plus que son effet. En tout cas, la mimique de Céline le montrait bien.

Alors qu'il arrivait sur le trottoir, Marc esquissa un pas dans la direction opposée à celle que prenait le groupe mais Alicia l'interpelle :

— Je mords, c'est vrai, mais pas quand j'ai rien à reprocher. Viens avec nous. Je t'invite de bon cœur.

— Je ne voudrais pas m'incruster.

— T'en fais pas, un de plus ou un de moins, ça ne change rien pour les quantités. Et puis tu sais, tout ce qu'on dit entre nous, n'est pas forcément sérieux. Il y a beaucoup d'humour froid.

— Avec quelqu'un comme moi, il y a des chances que tes quantités soient insuffisantes. Surtout si Céline mange autant que moi.

— Et bien, ça y est, monsieur entre bien dans le groupe, on peut dire qu'il a bien compris notre façon de procéder !

— Et bien, si c'est pour tout manger, il peut rester où il est.

— Céline, qu'est-ce que je t'ai dit il n'y a pas dix minutes ?

— Oh, c'est bon !

Marc se joignit au groupe avec un plaisir non dissimulé. En cours de chemin, ils discutèrent de choses et d'autres mais ils en profitèrent surtout pour faire connaissance.

— Une chose que je peux te garantir sans fausse modestie, c'est que je fais les meilleures crêpes de tout le quartier. Tu aurais vraiment raté quelque chose.

— Ah, ça c'est sûr, répondirent les quatre autres en chœur.

— C'est surtout que le quartier n'est pas bien grand, plaisanta Marc en regardant autour de lui.

— Vu comme ça, j'ai l'impression que ce n'est pas prêt d'être fini, répondit Alicia en riant.

Il scruta Alicia tout au long du trajet. C'est vrai qu'elle était brutale dans ses actes et ses dires mais elle avait l'air d'être une fille honnête et généreuse. La seule chose à faire était d'éviter de la chercher car à en voir l'exemple de l'après-midi, on la trouvait très rapidement. Michaël avait beaucoup de chance. Il devait veiller à ne pas la laisser échapper car malgré ses dires, il pensait que même si elle faisait quelque chose de mal, elle n'hésiterait pas à en lui parler, quel qu'en soit les conséquences. Après tout, qu'y avait-il de mieux que le dialogue pour établir un minimum de confiance ? Malgré son mauvais caractère apparent, elle était conciliante et avait su s'entourer de personnes de valeur. Il admirait le groupe. Chacun avait son caractère bien défini quoique bien différent mais personne ne laissait de barrière s'installer entre eux. Pas même une petite rivalité de sentiments.