Chapitre 4 - partie 4

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            Elle partit vers l'écurie et prit le tapis ainsi que la selle avant de retrouver sa jument à qui elle murmura un bonjour à peine audible. Sentant une différence dans la voix de sa maîtresse, Mélodie se retourna et avança vers elle. Elle lui effleura le bout du nez de son naseau puis posa doucement son menton sur son épaule, comme si elle voulait lui dire qu'elle partageait sa peine. Il fallait avouer qu'une forte complicité unissait la jeune fille à Mélodie ainsi qu'à ses deux autres chevaux : Général et Peluche. Elle s'occupait de tous les pensionnaires de ses grands-parents, mais il y avait une nette différence dans les agissements de la jeune fille entre ses chevaux et ceux des Darrieux. Mélodie, plus fréquemment appelé Mélo, avait une robe marron foncé et de grands yeux noirs expressifs ; Peluche était un jeune cheval beige avec le crin blanc et une belle tache blanche sur l'arrête nasale. Il était têtu et rancunier, ce qui ne l'empêchait pas d'être affectueux et fidèle envers sa maîtresse. Général ressemblait à s'y méprendre à Mélodie avec en plus une sociabilité plus effective.

Après avoir vu Mélodie, Alicia se dirigea vers le box de Peluche, qui restait malgré tout son préféré. Peut-être parce que leurs caractères étaient similaires et chaque fois qu'elle était triste ou qu'elle n'avait pas les idées très claires, comme depuis un bon mois, elle montait Peluche qui lui rendait toujours plus ou moins le moral. Elle le sella et partit dans la forêt sans rien dire à personne. Sa grand-mère lui avait dit d'aller se promener, donc elle se douterait bien qu'elle ne rentrerait pas de bonne heure.

Pendant ce temps, sur la terrasse, les conspirations allaient bon train et tous écoutaient avec attention des consignes données par monsieur et madame Darrieux qui les avaient rejoints.

— C'est simple : Christ demandera une cigarette à Ali tout en sachant qu'elles ne seront pas dans son sac car c'est moi qui le préparerai et je ferai exprès de les "oublier".

— Excusez-moi, madame Darrieux, mais je pense qu'il vaut mieux que ce soit moi qui demande la cigarette à Ali car elle sait qu'il m'arrive de fumer lorsque je suis énervé alors que Christophe ne fume jamais, intervint David.

— D'accord, mais comment pourrais-tu t'énervé ?

— Rien de plus facile, Céline et moi nous disputerons.

— Ah, non ! Une seule rupture à recoller, c'est déjà bien assez !

— Rassurez-vous, tout ne sera que comédie et puis comme ça, personne ne sera choqué : on se chamaille tout le temps.

— Si tu crois que c'est mieux.

— C'est surtout plus crédible.

— D'accord, je te fais confiance. Donc, David demandera une cigarette à Alicia et comme elle ne les aura pas, elle te dira qu'elle ne les trouve pas. Sachant qui aura préparé le sac, ça ne l'étonnera pas. A ce moment, tu lui proposeras de revenir à la ferme les chercher. Par contre, tu lui demanderas d'installer le campement à la rivière de l'Espoir.

— D'accord.

— Une fois ici, tu prendras bien évidemment des cigarettes puis tu rejoindras le groupe avec Michaël. Comme il y a toutes les chances qu'elle monte Peluche, tu prendras Général, ainsi si tu as oublié le chemin pour les rejoindre tu diras : Rivière de l'Espoir, et le cheval t'y mènera. Comptant qu'il faut environ une demie heure de galop pour faire le trajet de la ferme à la rivière, Jacques, tu regarderas à quelle heure est parti David et trois quart d'heures après, tu demanderas à Ali d'amener Céline au Mur de Roses et quand les garçons arriveront, Michaël montera à son tour Général en lui disant : Mur de Roses. Céline, de ton côté, lorsque vous y serez, tu surveilleras le plus discrètement possible l'arrivée de Michaël afin de pouvoir t'éclipser comme tu le pourras. Tu devras improviser selon la situation dans laquelle vous serez.

— Et moi, je fais quoi ? intervint Christophe.

— Toi, tu seras le surveillant général. Tu veilleras que tout le monde tienne à son rôle et le cas échéant tu entreras en action.

— Avec tout le respect que je vous dois, madame, ça m'étonnerait que l'un ou l'autre reconnaisse ses torts, fit David.

— Tu sais, je pense sincèrement que depuis leur séparation, Michaël a largement eut le temps de réfléchir et de se rendre compte qu'il avait réellement dépassé les limites. De plus, si j'ai bien compris l'affaire, il a toujours reproché à Ali des faits et choses pour lesquelles elle était non seulement innocente mais qu'en plus, elle ne lui avait jamais donné aucune raison de douter, j'ai tort ?

— Non bien sûr, mais on a tellement essayé de lui ouvrir les yeux en vain, qu'on est totalement désespérés.

— C'est pour ça que "supers grands-parents" entrent en action ! plaisanta monsieur Darrieux.

— Vous savez pour de super grands-parents, vous êtes vraiment de supers grands-parents. Et ce n'est pas de la flatterie.

— C'est gentil, Céline. Bon, je crois que nous avons fait le tour des choses. Ne reste plus qu'à attendre la date et l'heure d'arrivée de Michaël. Quelqu'un a-t-il des questions ou des remarques ?

Tous se regardèrent en secouant la tête.

— Alors sur ce, je vais préparer le repas.

Une vie, une renaissanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant