Une vie, une renaissance

Chapitre 5 - partie 2

            Elle confirma ses dires en enlevant chaussures et chaussettes pour mettre les pieds dans l'eau et s'étaler sur le sol pour regarder le ciel changer de couleur pendant que le soleil se préparait au repos. Michaël s'allongea tête-bêche aux côtés d'Alicia, son visage au niveau de celui de sa bien-aimée en se demandant s'il était à la hauteur de son amour et si son romantisme à fleur de peau ne lui donnait pas l'impression d'être moins aimée qu'elle ne l'était réellement. Cet état d'esprit, était-il dans les gènes féminins ou était-ce un effort surhumain pour tout homme que d'en faire preuve ? Décidément, c'est vraiment une des grandes questions de l'univers ! se dit-il.

A la nuit tombée, avec pour seul témoin la voûte étoilée du ciel, Michaël se rapprocha de sa complice, la prit sans ses bras et la câlina un long moment jusqu'à... ce qu'un éclair qui zébra le ciel, leur intimant l'ordre de rentrer.

Après un passage obligatoire par la salle de bain pour s'essuyer de la pluie qui avait quand même réussi à les attraper, ils se quittèrent péniblement puis se dirigèrent vers leur chambre respective.

A onze heures le lendemain matin, Alicia fut tirée d'un rêve délicieux par la méchante sonnerie du téléphone, que visiblement personne n'était décidé à décrocher. Elle finit par se lever et alla répondre.

— Allo ?

— Salut, c'est moi.

— Oh, salut, comment vas-tu ?

— Bien et toi ? Ça a l'air d'aller.

— Si tu savais ! Je vis un véritable rêve en ce moment.

— Tant mieux. Est-ce qu'au moins je te manque ?

— Bien sûr que tu me manques, idiot !

— Dis, tu peux prévenir mamie que j'arrive bientôt ?

— Quand ?

— Demain.

— Quoi ? Demain ! Tu aurais pu prévenir plus tôt.

— Et je ne serais pas seul, on sera deux.

— En plus ! Et qui t'accompagne ?

— Un grand brun ténébreux.

— Arnaud ?

— Oui. Ça te fait plaisir ?

— Bien sûr depuis le temps qu'on s'est pas vu.

— Tu viens nous chercher à l'aéroport ?

— A quelle heure ?

— L'atterrissage est prévu pour dix heures et quart.

— Ok, je serais là avec le grand-père.

— Je compte sur toi.

— Mais oui, ne t'inquiète pas. Autre chose ?

— Non.

— Bon, alors je te laisse, je vais passer à la douche.

— Ok, alors je te dis à demain.

— Bisous, à demain.

Elle reposa le combiné sur le téléphone et grimpa les marches de l'escalier avec le sourire aux lèvres, toute heureuse de revoir son frère. Cependant, une oreille curieuse avait écouté la conversation et l'inquiétude avait touché son propriétaire. Durant la journée, Michaël essaya de rester le plus naturel possible avec Alicia tout en prenant soin d'éviter de rester seul avec elle afin de diminuer les chances de conflits qui, d'après lui, seraient pourtant inévitables.

Comme convenu, le lendemain Alicia accompagna son grand-père à l'aéroport. Pendant leur absence, Michaël fit part de ses craintes à ses camarades qui tentèrent vainement de lui remonter le moral.

— Vous venez juste de vous retrouver, ce n'est pas pour qu'elle se jette dans les bras du premier venu. Elle aurait pu le faire tant que vous étiez séparé et pourtant elle ne l'a pas fait.

— Sur ce coup, Céline n'a pas tort !

— Oh bah, oui, c'est facile pour vous. Par solidarité féminine, Céline défendra toujours Ali. Toi, tu défends Céline parce que c'est ta copine et Chris défend Ali parce qu'il en est amoureux !

— Arrête, tu sais très bien que notre amitié est aussi importante pour moi que ma relation avec Céline. Pour moi, vous êtes au même niveau tous les deux.

— Alors s'il n'y a rien de grave, pourquoi elle ne nous a rien dit sur la personne qui arrive ce matin avec ce fameux Arnaud ?

— Pour la simple et bonne raison que ça ne nous regarde pas. Rappelle-toi que nous ne sommes que des invités ici, ce n'est pas chez nous.

— Tu n'as peut-être pas tort. Comme d'habitude, David est là pour me ramener à la raison.

— De toute façon, il n'y a que lui qui y arrive, alors ce n'est pas la peine que Céline et moi nous fatiguions pour rien...

— Tiens, regarde, ta princesse revient.