A leur arrivée à la salle des fêtes, tout baignait dans l'obscurité et le silence. Tant et si bien qu'elles se demandaient si les garçons ne leur avaient pas joué un coup tordu. Elles se retournèrent vers le chauffeur pour lui demander si la personne qui l'avait envoyé les chercher lui avait bien donné cette adresse mais la voiture était déjà en train de s'éloigner. Elles se regardèrent en s'interrogeant du regard, puis haussant les épaules, elles se résolurent à entrer prudemment dans la salle. La porte n'était pas fermée à clé, ce qui était un bon début. Elles pénétrèrent dans la salle, l'inspectèrent comme elles le purent dans le noir, quand tout à coup un projecteur s'alluma et se positionna sur Alicia et une voix s'éleva.
— Ali, continue d'avancer jusqu'à la chaise que tu trouveras au milieu de la pièce et assieds-toi dessus.
— D'accord, et je fais comment pour savoir où est le centre de la pièce ? J'aimerais te rappeler qu'il fait noir et qu'on n'y voit rien.
— Allez un peu de courage ! Tout ce mérite dans la vie.
— Elle est bonne celle-là ! maugréa-t-elle.
Elle regarda Céline en lui demandant par le regard ce qu'il se passait, qui malgré l'absence de lumière, comprenait très bien le désarroi d'Alicia. Surtout la connaissant, elle qui n'aimait pas être prise au dépourvu et qui avait à cœur de toujours maîtriser les choses, elle devait être bien malheureuse à ce moment. Elle lui répondit d'un haussement d'épaule qu'Alicia devina plus qu'elle ne vit. La jeune fille s'exécuta tant bien que mal tout en continuant de se demander ce qu'il allait bien lui tomber sur le coin de la tête. Une fois qu'elle eut trouvé la chaise, non sans mal, elle s'assit et regarda autour d'elle. Au bout de quelques secondes, elle finit par voir Mikaël sortir de l'obscurité et s'approcher d'elle. Il s'agenouilla face à elle afin d'être à sa hauteur et commença à lui dire non sans peine :
— Ali... Bébé... Ça fait quatre ans maintenant qu'on est ensemble, et je me doute qu'à dix-sept ans tu n'as sûrement pas envie de te caser, mais je voulais te demander si tu accepterais de prendre un appartement avec moi ?
— Mais Mike, on...
— Réponds simplement par oui ou par non.
— Mais oui, ce serait le rêve, bien sûr, mais...
— C'est tout ce que je voulais savoir. Viens, on va laisser les autres sortir de l'obscurité.
— Ah ? Bon, d'accord.
Elle avait répondu de façon automatique tout en continuant de se demander ce qu'il se passait et si toute cette mise en scène était vraiment utile. Michaël avait fait un signe de tête qui avait fait disparaître l'obscurité pour laisser apparaître diverses lumières de couleurs différentes tandis que la musique venait les envelopper. Les invités furent enfin dévoilés et se mirent en mouvement. Certains allèrent sur la piste pour danser tandis que d'autres se réunirent par petits groupes pour discuter. La soirée avança tranquillement dans la bonne humeur et l'heure était déjà avancée quand Christophe se saisi du micro et fit baisser la musique :
— Je sais que parmi nous, il y a de nombreux couples et je voulais vous demander si l'amour et l'entente sont au rendez-vous entre vous ce soir ?... Allez manifestez-vous clairement quoi, un peu de courage. Parce que là, j'ai vraiment l'impression que ce n'est pas le cas. Alors ?
— Oui !
— Ah, enfin, un peu de motivation. Mais bon, aujourd'hui, c'est un jour spécial parce que je crois que l'un d'entre vous à quelque chose à dire à sa moitié. Aurais-je rêvé ?
— Non !
Michaël ayant déjà fait une demande à Alicia, personne ne voyait ce qu'il pouvait avoir à demander de plus. C'est donc avec une attention certaine qu'ils le regardèrent prendre le micro que lui tendait Christophe puis s'avancer vers Alicia. Quand il fut arrivé près d'elle, il la regarda et lui dit :
— C'est vrai qu'on est encore jeunes et que c'est peut-être stupide à tes yeux, mais je t'aime. Je t'aime à un tel point que chaque minute qui me sépare de toi me parait être une éternité. Ça me fait mal et chaque minute semble être un coup de poignard qui me transperce le cœur. Je regrette et je remercie en même temps chaque dispute et chaque séparation car elles m'ont permis, en me faisant mal, de comprendre que je ne peux pas vivre sans toi. Alors ma question sera simple et j'espère que la réponse le sera tout autant pour toi.
Il marqua une pause durant laquelle il fit signe à Christophe qui vint récupérer le micro et lui glisser quelque chose dans la main. Michaël s'en saisi sans que quiconque ne voit ce dont il s'agissait. Il mit un genou à terre, leva la tête vers Alicia et lui lança après avoir pris une immense inspiration :
— Voudrais-tu passer le reste de ta vie avec moi, vivre à mes côtés, me supporter au quotidien ?
— Tu viens déjà de me demander si j'acceptais de prendre un appart avec toi et je t'ai déjà dit oui.
— Je ne te parle pas d'appartement. Je voulais savoir, si ton amour est assez fort pour me supporter tous les jours et accepter de m'épouser ?
Elle le regarda en se demandant si elle était en train de rêver. Mais après être passée des frissons aux bouffées de chaleurs, elle comprit que non. Elle fit relever Michaël, le regarda droit dans les yeux et lui donna sa réponse.
— C'est vrai qu'on est jeune, et peut-être même trop, surtout que comme tu le sais, je suis encore mineure, et malgré tout l'amour que je ressens pour toi, toute la souffrance que j'ai pu ressentir lorsque nous étions séparés, je ne peux malheureusement que te dire que j'accepte de t'épouser et de vivre à tes côtés.
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Une vie, une renaissance
Teen FictionToute jeune fille, Alicia vit sa toute première histoire d'amour avec Michaël. Entre études et quotidien, il ne leur est pas toujours facile de trouver du temps pour eux. Heureusement, Céline et David, eux aussi en couple, ainsi que Christophe, part...