— A notre cadence, oui elle est plus loin que ça, c'est pour ça qu'à chaque fois que je vais à la cabane avec elle, on s'arrête toujours au même endroit. C'est un point de repère pour le cas où on devrait se séparer, comme aujourd'hui. En plus, on y restera manger et on y passera la nuit, au cas où le temps change, on sera plus ou moins protéger. Depuis le temps que personne n'a été à la cabane, il vaut mieux la laisser aérer que d'y dormir de suite.
— Et comment se nomme cet endroit qui parait tout à fait miraculeux ? demanda Franck.
— La fontaine des Orchidées.
— Il y a des orchidées ? demanda Philippe.
— A vrai dire, non, je ne crois pas, répondit Eric en rigolant.
— Non, il n'y en a jamais eu et n'y en aura jamais. Le climat n'est pas adapté pour ce style de fleur, intervint Franck.
— Alors pourquoi lui donner ce nom ? renchérit Olivier.
— Ce qu'il faut savoir, c'est qu'en fait de fontaine, c'est une cascade qui masque l'entrée d'une grotte. La forme du bassin rappelle un peu le contour d'une orchidée et le ruisseau qui s'écoule pourrait faire penser à une tige.
— Dis-moi Franck, je te trouve bien renseigné ! fit Eric avec malice.
— Oh, tu sais que ma grand-mère adore raconter des histoires. Elle m'en racontait toujours qui s'y déroulaient quand j'étais petit. Pour la grotte, je ne sais pas si elle existe vraiment, mais elle en parlait en me disant que c'était là que les parents mettaient les enfants qui n'étaient pas sages. C'était comme ça qu'elle me menaçait quand je faisais des bêtises. Et vous pouvez me croire que ça marchait !
Ce qui les fit tous éclater de rire.
— Attendez, quand vous êtes gosse, vous croyez tout ce que vous disent les parents. Alors quand il s'agit de la grand-mère et que vous avez trois ou quatre ans, vous ne cherchez pas à comprendre, vous filez doux !
— Si en fait de légende, on allait la voir cette fameuse fontaine ?
— Je t'ai dit que c'était une cascade pas une fontaine.
— Pour une fois, que Philippe a raison, on ne va quand même pas jouer sur les mots, dit Olivier. C'est toujours de l'eau qui coule, alors en route.
Quand les garçons arrivèrent à la fontaine des orchidées, Alicia était déjà arrivée. Elle avait eu le temps de débarrasser Ocelot des affaires ainsi que de la selle et du tapis. Elle avait même déroulé le sac de couchage et mis le "couvert" en déposant les sandwiches qui serviraient de diner sur un plaid qu'elle avait au préalablement étendu sur le sol. Maintenant, elle s'accordait un moment de détente en nageant. Dans sa peine, elle avait oublié à quel point l'eau lui procurait le plaisir de prendre conscience d'elle-même tout en atténuant les coups de poing que lui envoyait la vie.
Malgré le temps qui la séparait de sa dernière visite dans ce lieu si bénéfique pour elle, Alicia n'avait pas perdu son habitude de se baigner après avoir soulagé son cheval du lest qu'il portait.
Eric et Franck déchargeaient les chevaux du poids des sacs de couchage, après s'être déchargés eux-mêmes de leur sac à dos. Pendant ce temps, Philippe mettait à profit les cours qu'Alicia lui avait prodigués pour desseller les chevaux tout en expliquant à son frère la manœuvre à suivre.
Celle-ci, toujours dans l'eau, regardait les garçons s'affairer tandis qu'elle se la coulait douce à ne rien faire d'autre que se laisser porter par le léger courant. D'un coup, elle décida d'y mettre son petit grain de sel. La griserie de la vitesse du galop de sa monture, lui avait fait circuler le sang plus vite, ce qui lui avait permis de se rendre compte, que son corps à elle était bien vivant, et qu'il avait envie de reprendre le dessus. Se trouvant ragaillardie et sans même y réfléchir, la petite taquine qui sommeillait en elle depuis si longtemps montra le bout de son nez.
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Une vie, une renaissance
Подростковая литератураToute jeune fille, Alicia vit sa toute première histoire d'amour avec Michaël. Entre études et quotidien, il ne leur est pas toujours facile de trouver du temps pour eux. Heureusement, Céline et David, eux aussi en couple, ainsi que Christophe, part...