Une vie, une renaissance

Chapitre 5 - partie 5

 — Alors, on a jeté mon cousin, on est libre maintenant.

— Décidément, tu n'es qu'un abruti de première classe.

— Si tu parles comme ça à tous les mecs qui t'approchent, ce n'est pas étonnant que tu sois seule.

— Comme dit le proverbe : mieux vaut être seule que mal accompagnée. Et en l'occurrence, avec toi, je suis très mal accompagnée.

Elle se leva et alla rejoindre les filles sur les serviettes. Elle alluma une cigarette mais son air soucieux inquiéta ses camarades.

— Qu'est-ce qu'il t'arrive ? lui demanda Karine.

— Hein ?

— Qu'est-ce qu'il se passe ? Si c'est à cause de Victor, il ne faut pas te mettre dans cet état, il fait son numéro à toutes les filles.

— Non, ce n'est pas lui.

— C'est quoi alors ?

— Je viens de rompre avec David.

— Tu sortais avec David ?

— Si on veut.

— Depuis quand ?

— Depuis hier.

— Pourquoi t'as rompu si vite ?

— Michaël ? intervint Marylène.

Marylène avait attiré la sympathie d'Alicia dès le premier regard et ça avait été réciproque à un tel point que Karine ne savait pas de quoi elles parlaient, ni qui était ce Michaël.

— Il n'y a pas de Michaël ici, dit-elle.

— Karine ! Alicia a aussi une vie à Toulouse. Alors tais-toi cinq minutes au lieu de dire des bêtises. Ecoute Ali, d'accord je n'ai jamais été dans ta situation mais je pense qu'il faudrait, non pas que tu l'oublies, mais que tu le mettes quelque part dans ton cœur, dans ta tête et que tu essaies d'avoir à nouveau une relation, même si ça ne doit pas durer et que ça s'arrête au flirt. Je pense sincèrement qu'il n'y a que ça qui te fera du bien.

— J'ai l'impression d'entendre mon frère.

— Tu vois. Et en plus on en n'a pas parlé. Il ne sait même pas que je suis au courant.

— Le pire c'est que je suis plus que persuadée que vous avez raison, mais c'est dur.

— Personne n'a jamais dit que ce serait facile, mais il faut que tu prennes sur toi pour te reconstruire.

— Moi, je comprends rien, alors je vous laisse, dit Karine.

— Ok, répondit Marylène. Puis se retournant vers Alicia : essaies de passer du temps avec David, de le connaître. Seuls ou avec le groupe. Laisse les autres parler. C'est pas eux qui vivent ta vie. Ils te jugeront, c'est clair, mais sur des mauvaises bases. Et tu veux que je te dise un truc ?

— Ouais, quoi ?

— Le feu prendra vite entre vous.

— Pourquoi ?

— Parce que tu l'aimes bien et lui aussi.

— Comment tu peux savoir tout ça ?