Chapitre 6 - partie 1

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            Deux semaines passèrent. Alicia commençait à reprendre confiance en la vie et à mieux connaître David. Celui-ci la soutenait dans les moments sombres devenus rares. Il aimait beaucoup la jeune fille et quand les moments de doute arrivaient, il était toujours auprès d'elle. Il adorait se sentir utile, et détestant voir une jeune fille malheureuse, il employait au maximum ses forces pour la rassurer, la calmer et l'entourer de l'affection qui lui avait manqué pendant tant de temps afin qu'elle se sente le plus possible en sécurité. Cependant les filles du groupe ne restaient pas de côté. Chacune d'elles se sentaient, non pas responsable de la jeune fille, puisque plus de la moitié était plus jeune qu'elle, mais solidaires, sachant que ce qui lui était arrivé pourrait arriver à n'importe qui et que si ça leur arrivait, elles aimeraient avoir elles aussi quelqu'un sur qui compter en évitant d'avoir à passer autant de temps seule qu'Alicia. Quant à Olivier, peu lui importait alors de savoir qu'elle avait rejeté son frère, qu'elle ne lui ait pas laissé la possibilité de tenter sa propre chance. Peu à peu, le sentiment romantique, qu'il avait ressenti pour la jeune fille, s'était transformé en profonde amitié et voyant que David avait un effet bénéfique sur la jeune fille, il était heureux de la découvrir sous un nouveau jour. Alicia comptait beaucoup pour lui et d'après ce qu'Eric lui avait dit, c'était réciproque. En frère attentionné mais discret qu'il était, il ne s'occupait plus de réconforter sa sœur, sachant très bien que des personnes qui n'avaient pas connu le couple de sa sœur le feraient bien mieux que lui. Malgré tout, il tenait David à l'œil.

Le samedi soir, Céline appela Alicia et apprit par son grand-père qu'elle commençait à émerger du brouillard et qu'elle n'était presque plus visible. A son grand étonnement, il lui apprit aussi que ce soir-là, elle était sortie avec son frère.

A leur retour de discothèque, Eric et Alicia prirent un dernier verre ensemble sur la terrasse de la cuisine tout en discutant de la soirée, après quoi ils montèrent se coucher. Arrivée, devant sa chambre, Alicia vit un mot scotché sur la porte : "Céline a téléphoné ce soir, rappelle-la demain, elle sera chez sa mère toute la journée". Elle le prit et entra dans sa chambre après avoir souhaité une bonne nuit à son frère. Elle se dirigea alors vers la coiffeuse pour se démaquiller et jugea que le miroir était le seul endroit où mettre la missive afin de ne pas oublier d'appeler son amie le lendemain dès son lever.

A son réveil, aux alentours de quatorze heures, elle appela Céline.

— Comment vas-tu ? demanda Alicia en reconnaissant la voix de son amie.

— Bien et toi ?

— Pas encore très réveillée.

— Comment ça pas encore très réveillée ? demanda Céline en souriant. Ne me dis pas que tu viens juste de te lever ?

— Bah, si.

— Dis-moi, coquine, où pouvais-tu bien être hier soir pour te lever si tard un dimanche ?

— Je suis allée en boite, bien sûr.

— Bien sûr, suis-je stupide. Et tu y es allée seule. Bien sûr !

— Non, avec mon frère.

— Ce n'est pas vrai ! se moqua Céline.

— Bah si, pourquoi ? Un frère et une sœur ne peuvent pas sortir en boite ensemble ?

— Si, mais ça m'étonne un peu venant de vous deux. Ne me dis quand même pas que vous n'étiez que tous les deux.

— Bien sûr que non, je ne te dirais pas que nous étions que tous les deux.

— Quand tu auras fini de te ficher de moi, tu me raconteras peut-être avec qui vous y êtes allés et comment ça s'est passé.

— Peut être bien...

— Alors ?

— Nous y sommes allés avec personne que tu connaisses.

— Je m'en doute bien, mais tu peux quand même me donner des noms, non ?

— A quoi ça pourrait t'avancer ?

— A satisfaire ma curiosité.

— D'accord, donc tant que je ne l'aurais pas satisfaite, tu continueras à me harceler, c'est bien ça ? continua-t-elle sachant qu'elle faisait enrager sa camarade.

— Tout à fait. Tu sais très bien que je suis friande des détails !

— Oui, mais je te rassure, tu es friande de tout.

— Allez, sois sympa.

— D'accord. Tu veux vraiment savoir ?

— Si ça m'intéressait pas, je ne te demanderais sûrement pas plus les détails que je n'insisterais pour que tu me les donnes.

— Ok, alors il y avait : David, Philippe, Olivier, Marylène, Karine, Ronald, Perrine, Franck et bien d'autres encore.

— Et bien, tu n'as pas l'air de t'ennuyer, dis-moi.

— Non, au contraire.

— Ça veut dire quoi ça ?

Après une légère hésitation qui n'avait pas échappée à Céline, elle répondit :

— Pas grand-chose, pourquoi ?

— Toi, tu me caches quelque chose.

— Qu'est-ce que tu veux que je te cache ?

— Je ne sais pas moi... Pourquoi pas un flirt ou un début de relation, par exemple.

La perspicacité de Céline dans tout ce qui touchait les histoires de cœur l'étonnerait vraiment toujours. Et elle savait qu'il était impossible d'essayer de lui dissimuler quoi que ce soit, car à force de questions elle saurait presque immédiatement la vérité.

— Pourquoi tu dis ça ?

— Parce que j'ai l'impression qu'il y a plus de garçons de que filles dans ton entourage.

— Pourquoi ?

— On dira que tu m'as cité plus de noms de garçons que de noms de filles.

— Je t'ai donné le nom des personnes qui me sont le plus proches, rien de plus.

— Donc, ce sont plus les garçons qui t'entourent que les filles ?

— Non, c'est vrai que je passe plus de temps avec les garçons. Mais comme elles sont plus jeunes, elles n'ont pas le droit entrer en discothèque.

— Donc, il doit bien y avoir un début de relation.

— Juste un début, alors.

— On peut savoir son nom ?

— On peut toujours demander.

Voyant qu'elle n'avait pas vraiment l'air décidé à lui dévoiler ce "secret" ou du moins qu'elle était bien décidée à la faire enrager, Céline insista davantage.

— Alors, je te le demande.

— De quoi ? demanda Alicia réellement ailleurs.

— Son nom, pardi !

Une vie, une renaissanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant