Chapitre 6 - partie 4

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            — Ah, tu veux jouer à ça !

— C'est toi qui as commencé.

— Et je vais continuer.

— Ah, non !

— Ah, si !

Elle s'éloigna à la nage mais il la tira par le pied qu'il avait réussi à attraper, il ne savait comment, et la ramena auprès de lui. Elle essaya si fort de s'échapper qu'elle ne se rendit pas compte qu'il lui avait lâché la jambe pour tenter de lui attraper les bras. N'y parvenant pas, il plongea sur elle et réussit tant bien que mal à encercler la taille d'Alicia. Revenant près du bord où ils avaient pied, il la garda serrer contre lui. Mauvaise idée. Il glissa l'autre derrière son omoplate afin d'approcher doucement le visage de la jeune fille. Il l'embrassa tendrement puis son baiser se fit plus pressant et Alicia se senti réellement désirée. A contre cœur, elle le sentit s'éloigner d'elle et se diriger vers la rive. Il se saisit d'une serviette et regarda la jeune fille s'asseoir au bord de l'eau, un sourire attendri sur les lèvres. Elle avait replié ses jambes contre sa poitrine, les genoux collés mais les pieds écartés, tapotaient l'eau.

— Je vais chercher du bois.

— T'as besoin d'aide ?

— Non, c'est bon.

Il resta absent cinq minutes et, à son retour, il trouva Alicia au même endroit et assise de la même façon. Il vint s'accroupir devant elle et lui demanda :

— Qu'est-ce qu'il se passe ?

— Rien, je pensais aux fiançailles de Céline.

— Pense à autre chose.

— A quoi ?

— A ça.

Il l'embrassa violemment, la faisant sursauter sous le coup de la surprise, lui laissant apercevoir le feu qui brûlait dans ses veines. Il l'aimait et puisqu'il l'avait découvert, il voulait qu'elle le sache. Il voulait l'aimer jusqu'au bout mais ne savait comment lui faire comprendre l'intensité de ses sentiments sans l'effrayer par la rapidité de ses actes.

— Aime-moi, murmura-t-elle comme si elle avait lu dans ses pensées.

Puisqu'elle le lui demandait, oui, il allait l'aimer. Il l'aimerait de son mieux, il l'aimerait jusqu'à ce qu'elle oublie Michaël, jusqu'à ce qu'elle lui demande grâce.

La lune diffusait généreusement ses rayons que le feuillage des grands arbres filtrait, rendant la lumière propice aux ébats amoureux. Alicia était allongée sur la serviette, à même le sol et David était étalé à son côté gauche. Il lui posa l'index au milieu du front puis le fit descendre tendrement le long de l'arrête de son nez, sur ses lèvres dont il dessina le contour d'un air gourmand, puis reprit son chemin en traversant son menton et sa gorge jusqu'à en arriver au décolleté de son soutien-gorge. Durant tout cela, elle ne pouvait arracher son regard de celui qui allait être son amant. Elle attira le visage de David à elle et se mit à l'embrasser sans oublier la moindre parcelle de peau, puis elle le laissa reprendre sa position initiale pour mieux le faire basculer sur le dos. A ce moment, il était son prisonnier et elle ne chercha même pas à savoir si ce rôle l'offensait ou pas. Elle était assise sur son ventre et continuait de l'embrasser mais elle avait quitté le visage pour le cou et la poitrine. Profitant de cette chance qui lui était offerte, il dégrafa d'une main sûre le soutien-gorge et entreprit de lui caresser le dos. Ses mains s'aventurèrent doucement sur les côtés pour en arriver au ventre et toute la partie haute du corps de la jeune fille. Il aimait les caresses qu'elle lui prodiguait, le contact de ses lèvres sur son corps et la douceur de sa peau. Son esprit tout entier s'embrasa en même temps que son corps et difficile lui était de se contenir davantage. Alicia sentant que son stratagème réussissait au mieux, se redressa et le regarda avec un sourire malicieux. Elle regardait ses yeux si brillants et si pleins d'émotion qu'elle ne vit pas David renverser la situation. Il se trouvait alors en position de maître et entreprit de faire goûter à sa compagne la même torture. Quand il vit que sa manœuvre marchait tout aussi rapidement que celle de la jeune fille, il n'hésita plus à combler son désir d'être aimée...

Elle se réveilla souriante, se sentant en pleine forme : elle avait passé une nuit inoubliable. Elle s'étira comme un chat, puis ouvrit les yeux et tourna la tête pour contempler le visage tout aussi radieux qu'endormi de David. Bien que le sac de couchage lui montait jusqu'aux hanches, Alicia savait qu'il n'avait pas pris la peine de se rhabiller, même au minimum et, qu'il était aussi nu que la veille au soir quand ils étaient passé sous la tente pour dormir. Elle se leva, s'habilla et sorti s'asseoir sur la rive.

Les roses étaient belles, l'eau passait paisiblement et l'air était doux malgré l'heure matinale.

— Tu as l'air songeur.

— Oh, c'est toi !

— Ça fait longtemps que tu es assise ici ?

— Une dizaine de minutes.

— A quoi pensais-tu ?

— A cette nuit.

— Tu regrettes ?

— Oh, non ! Au contraire, c'est la plus belle que j'ai passé depuis des années, mais il va malheureusement falloir rentrer.

— Malheureusement, comme tu dis !

— Mamie, tu as vu Ali ? demanda Eric.

— Non. Elle n'a pas dormi ici mais elle ne devrait plus tarder.

— Rien n'est moins sûr, murmura Eric pour lui-même en regardant la mobylette garée sur le côté de l'écurie.

— Qu'est-ce que tu dis ? lui demanda sa grand-mère.

— Que c'était sûr.

Ils avaient fini de ranger la tente et Alicia sellait Peluche. Elle se retourna vers son ami et lui dit :

— Je vais te ramener chez toi à cheval.

— Ma mobylette est chez toi.

— Je sais, mais je préfère que tu viennes la chercher un peu plus tard. Je t'avoue que je n'ai pas envie d'avoir un sermon de ma grand-mère.

— D'accord.

Une vie, une renaissanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant